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Introduction à l'histoire de l'Occident médiéval.

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Par   •  4 Décembre 2016  •  Fiche de lecture  •  4 684 Mots (19 Pages)  •  2 199 Vues

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Introduction à l'histoire de l'Occident médiéval, Catherine Vincent, Paris, Le livre de poche, "Références", 2013, 223 pages.

Mots-clés: Moyen-Âge ; Occident ; pars occidentalis de l'Empire romain ; Royaume Francs ; christianisation ; monde latin ; culture chrétienne ; renouveau ; expansion urbaine et économique ; crises ; guerres ; découvertes ; monachisme ; réformes ; croisades.

        Catherine Vincent, professeur à l'université Paris Ouest, Nanterre-La défense, a étudié à l'Ecole Normale Supérieure de jeunes filles à Paris. Elle a écrit une thèse: "Des charités bien ordonnées: les confréries normandes de la fin du XIIIè au XVIè siècle" en 1989. Ses thèmes d'intérêt sont les formes de la pratique religieuse et leur insertion sociale. Elle dirige aussi des thèses sur la vie des paroisses, des Saints, des confréries pieuses, sur l'expression de la dévotion.

        Elle est au centre de la 3ème-4ème génération de l'Ecole des Annales, une école historiographique qui marque depuis les années 1920 ce domaine, à l'échelle nationale et mondiale. L'école fut fondée en 1929 par Lucien Fèbvre (1878-1956) et Marc Bloch (1886-1944) et cette année-là parût la première revue: Annales d'histoire économique et sociale. Depuis 1994, la revue s'appelle Annales. Histoire, sciences sociales. Cette école succède à l'Ecole Méthodique de la Revue historique fondée par G. Monod. L'Ecole des Annales prône une histoire globale, à la fois dans le temps et dans l'espace, qui explique la volonté de pluridisciplinarité au sein des sciences sociales.

Dès les années 1970, parmi la 3ème génération d'étudiants à l'Ecole des Annales, un groupe d'historiens (par exemple E. Leroy-Ladurie, G. Duby, J. Le Goff) à l'origine de "La Nouvelle Histoire", s'intéresse au sens caché des pratiques collectives sans s'enfermer dans des modalisations trop étroites, en s'appuyant notamment sur l'anthropologie historique et un croisement socio-historique. Catherine Vincent s'inscrit dans cette lignée-là.

L'ouvrage comprend une introduction ; trois grandes parties (divisées en chapitres et sous-parties) :

  1. Haut Moyen Âge
  2. Moyen-Âge central
  3. Moyen-Âge tardif ;

une bibliographie et des annexes.

Celles-ci sont des repères chronologiques, géographiques (cartes), des tableaux généalogiques. Il y a également un index, une table des matières et une des documents.

Un âge intermédiaire?

Dans l'introduction, l'auteur fixe les cadres spatio-temporels et explique sa démarche. Elle veut rétablir une perception faussée de l'époque médiévale, en gommant l'aspect sombre qui le mine, tout en réalisant une chronologie sommaire des dix siècles le constituant. Selon ses mots à la page 10: "N'est-ce pas la meilleure méthode pour démontrer à ceux qui le partageraient encore que le cliché voltairien de l'obscurantisme médiéval a vécu?"

Comment connaît-on le Moyen Âge? C. Vincent expose ses sources:

  • écrites:

*sources littéraires: textes religieux, sources de la mémoire, littérature épique, romans de chevalerie, autobiographies

*sources de la pratique: documents officiels, sources économiques, descriptions de domaines et inventaires dressés par la fonction publique, registres de comptes, actes testamentaires..

  • matérielles: bâtiments, objets usuels ou oeuvres d'art, étant issus de fouilles archéologiques ou alors encore en élévation, ayant d'ailleurs permis de récents progrès.

  1. Haut-Moyen Âge

La création et les débuts de l'Empire d'Occident

Mots-clés: barbares; Clovis; Theodoric; Théodose Ier; arianisme; concile de Nicée; christianisation; sacre; Pépin le bref; evêque St Martin de Tours; îles de Lérins (St Honorat); saint Patrick; monachisme; pénitence; hagiographie; culture chrétienne; Charlemagne; empire; chevalerie; adoubement; Roland.

→ Le temps des royaumes barbares

Des incursions barbares (populations germaniques, par exemple Wisigoths, Ostrogoths, Vandales, Lombards, Francs) naissent les royaumes barbares: les peuples s'installent, forment des royaumes. L'extrême fin du Vème siècle fut marquée par la réalisation de l'unité du royaume des Francs et son extension vers le Sud. "De l'insertion de ces "barbares", nouveaux venus dans le monde romain, naquit une société originale" (p.21). Les souverains rédigent les premières lois barbares (exemple: Code d'Euric des Wisigoths, Loi salique des Francs). Progressivement, les pôles économiques basculent vers le nord. Le nombre de villas (=domaine qui échoît à l'Eglise après la mort de son propriétaire) augmente. Les premières corvées (= travail en échange d'une terre) apparaissent. Le monde occidental affirme sa séparation avec le monde oriental, où est censé être l'Empereur universel.

→ La christianisation de l'Occident

"A la division ethnique de la société se superpose une division religieuse" (p.28). L'Eglise va d'abord s'attacher à convertir les souverains au christianisme. Les cultes antiques païens ou l'arianisme (hérésie définie par le concile de Nicée en 325) sont condamnés. Tous les souverains occidentaux se convertissent progressivement, Clovis étant le premier roi chrétien des Francs: "à la fin du VIIè siècle, la conversion au christianisme orthodoxe de tous les royaumes d'Occident était chose faite" (p.29). Rapidement, les souverains recherchent une légitimité par le sacre. C'est désormais aux évêques et moines de s'occuper de la conversion en profondeur de la société. Cela passe par l'influence du diocèse, l'augmentation des prérogatives de l'evêque expliquant le développement du clergé. Le monachisme se diversifie également: de nouveaux mouvements naissent, comme les moines irlandais, promoteurs d'un courant missionnaire. Notamment, ils sont à l'origine de la substitution de la pénitence tarifée à la pénitence antique. "Il n'est pas abusif de qualifier à ce propos l'émergence d'une civilisation chrétienne" (p.35), qui s'explique par la profusion de la vie liturgique (forte implication du groupe épiscopal dans le quotidien de la population) et se constate par l'évolution des moeurs (par exemple, en matière d'inhumation) et le développement des arts religieux (métallurgie mais aussi hagiographie, histoire).

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