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Découverte du Saint-Sépulcre par Constantin et Hélène

Commentaire de texte : Découverte du Saint-Sépulcre par Constantin et Hélène. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Décembre 2018  •  Commentaire de texte  •  2 043 Mots (9 Pages)  •  630 Vues

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TD12. Les grandes basiliques chrétiennes et la culture matérielle

(Commentaire : A. Constructions de Constantin et Hélène à Jérusalem, p. 54-57)

Davor ZARIC

L2 histoire

28009157

     Constantin, empereur romain (306-337), se convertit au christianisme en 323. Cet événement change l'histoire de l'Empire, surtout celle de la Palestine, et de Jérusalem. En 325, l'Empereur convoque le grand concile de Nicée pour établir l'unité de la foi, en Occident et en Orient.

Le corpus de documents soumis à notre étude porte sur les extraits d’une lettre de Constantin destiné à Macaire, alors évêque de Jérusalem, issu de la Vie de Constantin écrit par Eusèbe de Césarée ; un extrait de Histoire ecclésiastique de Théodoret de Cyr ; ainsi que de reconstitutions et plans du temple divin et de la ville de Jérusalem fournis par The illustrated atlas of Jerusalem.

Eusèbe, évêque de Césarée de Palestine, en fait ainsi le récit dans la Vie de Constantin, biographie élogieuse du premier empereur chrétien écrite entre 335 et 339. Proche de l’empereur et contemporain des événements, il reproduit ainsi des documents où Constantin, maître de tout l’Empire romain en 324, ordonne notamment durant cette période de restaurer les églises, de les agrandir et d’en construire de nouvelles. C’est dans ce contexte qu’il adresse, fin 325, à l’évêque de Jérusalem, Macaire, cette lettre.

Ce corpus de documents, portant sur l’importance de la construction du temple divin à Jérusalem, divulgue donc une réelle interrogation sur les motivations et sur la vision de l’empereur et de sa mère, Hélène, à l’égard de la foi chrétienne, qui tend à transformer et à affirmer l’autorité impériale au sein du monde romain au IVe siècle.

Dans un premier temps, nous verrons la mission divine de Constantin et la responsabilité de Macaire dans la construction du temple divin, figure de la nouvelle foi ; puis nous étudierons les constructions de Constantin et Hélène comme étant un épisode majeur des transformations politiques et religieuses dans l’Empire romain au IVe siècle ; et nous analyserons enfin le rapport entre le divin et le pouvoir sur la question de l’affirmation de l’autorité impériale.

      Tout d’abord, la mission divine de Constantin et la responsabilité de Macaire dans la construction du temple divin se place comme figure de la nouvelle foi.

 « Que la preuve de la Passion très sainte, cachée depuis longtemps sous la terre, ait échappé aux regards pendant tant d’années, jusqu’au jour où elle devait briller à nouveau […] sur quoi se fonde la foi en la Passion salutaire. » (l.11-21).

En effet, il s’agit ici de la découverte de la Croix et Constantin est le premier à utiliser le terme de « lieu sacré » (l.18). Il charge Macaire d’édifier une basilique plus belle que partout ailleurs ; le préfet d’Orient et le gouverneur de la province pourvoiront à tous les besoins en artisans, ouvriers, matériaux, dont les marbres et les colonnes, que Macaire demanda et insista pour que les caissons du plafond soient rehaussés d’or.

De plus, Eusèbe en parle dans l’introduction à cette lettre et dans la description des constructions qui la suit. Discordance apparente entre la lettre et les commentaires, mais Eusèbe écrit dix ans plus tard et affirme que les fouilles se sont poursuivies et que le tombeau a été découvert. De plus, Eusèbe fait état de leur démolition, puis des fouilles qui permettent la mise au jour de la « grotte sainte » (l.3), image fidèle du retour du Seigneur.

Par ailleurs, c’est en lien avec cette découverte qui lui est postérieure, qu’il cite la lettre de Constantin et affirme que les ordres furent exécutés et à l’endroit du martyrium salutaire était édifiée la nouvelle Jérusalem. Un vaste ensemble architectural fut ainsi édifié, au plafond lambrissé recouvert d’or, appelée le Martyrium, précédée de propylées et d’un parvis ; il ne mentionne pas toutefois que dans une de ses chapelles se trouvait la Croix enfermée dans un reliquaire. Un grand atrium à portiques et exèdres où le petit monticule du Golgotha était intégré, la reliait au Saint Sépulcre, le tombeau creusé à flanc de colline détaché du rocher sous la forme d’un bloc à ciel ouvert fut somptueusement paré de « colonnes et aussi de marbres » (l.29). L’ensemble, témoin éclatant de la résurrection du « Sauveur » (l.10), avait donc été décoré avec le plus admirable » (l.32) travail.

Au-delà de la chronologie des découvertes, deux approches complémentaires se manifestent donc ici. Ayant compris l’enjeu de débats théologiques qu’il ne maîtrisait guère avant le concile de Nicée, Constantin voit donc dans le signe de la Croix comme un miracle qui confirme la vérité de la foi en la divinité du Christ, qui exalte la « preuve de la Passion salutaire » (l.21), qui authentifie le signe par lequel le Christ lui a permis de remporter ses victoires. Eusèbe, plus sensible à la valeur symbolique du signe « salutaire » (l.21)qu’à la relique, ne dit rien de la découverte de la croix, et met l’accent sur celle du tombeau et sur la Résurrection.

    De plus, les lieux de la crucifixion et de l'ensevelissement du Seigneur sont toujours dissimulés sous le forum romain où se dresse le grand temple érigé par Hadrien. Macaire, évêque de Jérusalem, suggère à Constantin de les nettoyer. En 326, l'Empereur ordonne la démolition de ces monuments païens ; il confie à l'architecte Zénobie la construction d'un ensemble de bâtiments qui enfermeront, comme dans un écrin, les souvenirs de la Passion et de la Résurrection du Seigneur Jésus.

Par ailleurs, ce sera le premier édifice chrétien de Palestine bientôt suivi de trois autres, commandés aussi par Constantin ; s’agissant ici d’une église sur le Mont des Oliviers, en souvenir de l'Ascension du Seigneur, une autre à Bethléem, sur la grotte de la Nativité, et enfin une quatrième, au sud du pays, à Hébron, en l'honneur de saint Abraham.

Un témoin oculaire de ces travaux de Constantin nous a laissé de nombreuses notes et descriptions de ces bâtiments, surtout de ceux de Jérusalem. Eusèbe, né en Palestine vers 280, devient évêque de Césarée, en 340. À la mort de Constantin (337), il publie ainsi un long panégyrique de l'Empereur: Vie de Constantin.

   

     Par ailleurs, les constructions de Constantin et Hélène marque un épisode majeur dans les transformations politiques et religieuses de l’Empire romain au IVe siècle, notamment par une remise en question des traditions antiques.

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