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Le Prince Et Les Arts

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Par   •  14 Décembre 2012  •  1 660 Mots (7 Pages)  •  1 221 Vues

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L'artiste et la cour – Aux origines de l'artiste moderne

Martin Warnke

Paris, Éditions de la Maison des Sciences de l'Homme, 1989.

La version originale de cet ouvrage a été publiée en 1985 par DuMont Buchverlag à Cologne sous le titre Hofkünstler. Zur Vorgeschichte des modernen Künstlers.

363 pages.

Traduit de l'allemand par Sabine Bollack.

Martin Warnke est né le 12 octobre 1937 à Ljui au Brésil, il est de nationalité allemande.

Martin Warnke a étudié l'histoire, l'histoire de l'art et des études de linguistique allemande aux universités de Munich, Madrid et Berlin. Il a reçu son doctorat en 1963 avec une thèse sur Rubens.

Il a commencé à enseigner à l'université de Münster en Allemagne en 1967 après avoir écrit « L'organisation de la cour des arts ».

De 1971 à 1978, il est professeur d'histoire de l'art à l'université de Marburg et à partir de 1979, il enseigne à l'université de Hambourg jusqu'à sa retraite en 2003.

Tout au long de son parcours professionnel, Martin Warnke a reçu de nombreux Prix et distinctions, comme en 1990 le Prix Gottfried Wilhelm ou encore en 2003, professeur émérite à Hambourg.

Il a beaucoup travaillé sur l'étude des conditions politiques et sociales de l'art et de l'impact politique des images.

Son livre, L'artiste et la cour – Aux origines de l'artiste moderne, occupe peut-être une place centrale dans ses travaux, et même dans l'écriture de l'histoire. Il s'agit d'une étude historique, d'une histoire sociale de l'art (qui remet en cause certains fondements historiographiques) où comme son titre l'indique met en avant les débuts et l'émancipation progressive de l'artisan à l'artiste qui échappe à la tutelle corporatiste « grâce » à la volonté de mécènes puissants, les princes. Des princes qui vont se servir de façon ostentatoire de ces artistes à leurs services, pour légitimer ou conforter leurs pouvoirs temporels voire spirituels sur leurs contemporains et leurs descendances. Mais dans le même temps va naître une « conscience » artistique et se développer progressivement une théorie des arts professée par les artistes.

L'ouvrage traite de la promotion sociale et intellectuelle des artistes à l'époque moderne de la fin du moyen-âge et la renaissance en Allemagne et en Italie.

Le livre s'articule en deux partie : I. Les artistes entre la ville et la cour ; II. L'artiste à la cour.

La première partie rompt avec la pensée que l'artiste était un « produit » des élites urbaines et met en avant les liens, les interactions entre les princes et les artistes, ainsi que des intermédiaires de cour (ambassadeurs, commerçants...) qui ont joué un rôle dans cette évolution émancipatrice. Interactions qui ont permis de façons progressive de libérer l'artiste de l'entrave corporatiste en travaillant pour de puissants mécènes. Dès le XIII siècle, les rois et les princes vont avoir recours aux services d'artisans pour certains reconnues, comme Giotto, pour éblouir par le faste leur entourage, leurs sujets ou encore ambassadeurs, rois et princes en visites diplomatiques au sein de leurs cours. Les princes vont octroyer à certains artistes des fonctions qui vont les inclurent dans un système de cour (en « construction » je pense notamment à l' étiquette), dans lesquelles ils vont se voir offrir des postes comme valets de chambre, familiers du roi, artistes de cours, peintre du roi. Ces nouveaux statuts vont leurs permettre de s'éloigner des villes et de ses corporations. Ces dernières se sont senties concurrencées dans l'exercice de leurs prérogatives habilitées à juger de l'admission des apprentis et de leur accession à la maîtrise et par là à réglementer et contrôler la concurrence. Les artistes vont profiter dès lors d'une certaine forme de liberté, pour exprimer plus grandement leur art, même si beaucoup recevaient une sorte de cahier des charges (parfois stricte) pour réaliser des œuvres. En effet, la volonté ostentatoire des princes et leurs profonds désirs de nouveautés en matière de création (Architectures, peintures, sculptures...) permettaient aux artistes d'exprimer, avec l'assentiment du prince, aux travers de leurs projets une plus grande liberté artistique, plus d'exubérance, toujours plus de magnificence (parfois en concurrence d'une cour à une autre). IL y avait une grande différence entre les exigences des commanditaires à la ville et à la cour, où il s'agissait surtout de ne pas transgresser les normes prescrites par la tradition et par la convenance, et là au contraire, on était sans cesse à la recherche de l'extraordinaire et de la nouveauté. On peut citer le cas de l'architecte Filarete qui représente l'exemple le plus impressionnant de cet élargissement de la conscience de l'artiste, dans son traité d'architecture sous la forme d'un dialogue entre le prince (de Milan) et son architecte de cour, Filarete se grise pour ainsi dire de l'évolution du pouvoir lié à sa position.

Les intermédiaires de cours ont joué un rôle important pour trouver des artistes aux princes, qui leur présentaient ou leur indiquaient les artistes susceptibles de répondre à leurs besoins. Ces intermédiaires, commerçants, ambassadeurs, humanistes, artistes... ont pleinement participé à développer ce rapprochement entre l'artiste et le prince et également à faire connaître tel ou tel artiste par ce que l'on nomme en italien la fama.

La « renommée » (fama) était

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