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Le Grand Domaine à L'époque Carolingienne

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Par   •  5 Mars 2013  •  1 346 Mots (6 Pages)  •  2 231 Vues

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Le grand domaine à l’époque carolingienne

Nous sommes ici en présence d’un inventaire référençant les différentes propriétés ainsi que les différents propriétaires résidant sur le grand domaine de l’abbaye de Saint-Bertin. En général, ce type de texte émane des établissements ecclésiastiques qui tenaient des registres décrivant en détail les propriétés. Ce texte fut rédigé vers 850 c’est-à-dire sous l’empire Carolingien et publié par les éditions Kaplan.

De tout temps les hommes ont cohabités à travers des groupements d’individus et ce afin d’assurer leur survie dans une certaine sécurité. Les premiers groupements d’individus qui peuvent être mis en parallèle avec les grands domaines sont les latifudiums sous l’époque romaine. Dans la Rome Antique, un latifundium était une grande propriété agricole à l'origine constituée à partir des distributions de l'Ager publicus (pâturages à disposition collective des familles romaines créé par Romulus) au début du IIème siècle avant Jésus Christ. Par extension, le terme désigne les grandes exploitations agricoles des colonies romaines en Sicile d'abord, puis en Grèce et dans les provinces d'Afrique. Leur production était, suivant les régions, spécialisée dans le vin, les céréales ou l'olive. Chacune comportait une grande ferme, la villa rustica qui pourrait être comparée à la réserve sous l’empire carolingien, avec une importante équipe d'esclaves (familia) qui fournissait une abondante main d'œuvre bon marché. De telles propriétés avaient le capital suffisant pour produire de nouvelles récoltes et de nouvelles couvées tout en exploitant la terre et en faisant des bénéfices. Le développement des latifundia s'accompagna d'une importante concentration des terres agricoles. Les petits propriétaires, acculés par la nécessité de vivre de leur agriculture mixte, ne pouvaient pas rivaliser sur le marché, d'autant qu'une grande partie des terres avaient été transformée en pâturages, tenus par des esclaves bergers. Aussi un grand nombre de paysans fermiers furent obligés de vendre leurs petites propriétés. Après les premières invasions barbares du Vème siècle, les exploitants vont chercher à se protéger face à une éventuelle reprise des invasions. C’est ainsi qu’ils vont se tourner vers de riches familles possédant de vastes terres et capable de les protéger par les armes. C’est donc dans un souci de sécurité que l’on va voir apparaître ce que l’on appelle les grands domaines.

Ce qu’il est intéressant d’analyser ici, c’est de voir de quelle manière sont constitués les grands domaines et également d’en analyser le fonctionnement. D’un point de vue sociologique, il est également enrichissant d’étudier les types différents types de liens sociaux qui unissent les individus au sein du grand domaine.

Afin de mener à terme notre étude, il nous faudra analyser l’organisation économique du grand domaine dans un premier temps puis, dans une seconde partie, l’organisation sociale de ce même grand domaine.

I/ L’organisation économique du grand domaine

Le grand domaine est un microcosme économique. Le grand propriétaire possède les terres et les répartit, ce qui fera l’objet de notre première partie. Le cœur de l’activité agricole du grand domaine, c’est la manse. Il nous faudra donc dans une deuxième partie en faire l’analyse économique.

A/ La répartition des terres

1) La réserve

- Aussi appelé le mansus indominicatus (la part du maître), c’est le domaine de jouissance du maître.

- C’est là où se trouvent les bâtiments et les infrastructures les plus importants (ligne 3) : la demeure du maître qui est en général fortifiée, les bâtiments d’exploitation agricole comme les moulins les granges ou encore les ateliers, l’église du grand domaine (ligne 1) ainsi que des terres arables et incultes (lignes 3 et 4).

- La réserve est cultivée par les corvées des paysans. Ces paysans doivent fournir des journées de travail gratuites au propriétaire. Dans le cas de l’abbaye de Saint-Bertin, le nombre de jours par semaine alloués à la culture des terres de la réserve varie selon la condition du cultivateur c’est-à-dire selon si c’est un esclave ou un ingénuile (lignes 7, 8 et 11)

2) Les manses

- Ce sont des terres concédées aux paysans par la grand propriétaire.

- Juridiquement,

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