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La Gemma Augustea

TD : La Gemma Augustea. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Avril 2017  •  TD  •  5 434 Mots (22 Pages)  •  2 701 Vues

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La Gemma Augustea

Introduction

La Gemma Augustea est un camée réalisé en l'an 10 apr J-C et est l'un des chefs d'oeuvre de la glyptique du Ier siècle après Jésus Christ. Elle s’inscrit dans une période faisant place à l'Art Triomphale et se trouve actuellement au Kunsthistorisches Museum de Vienne. Il faut également noter qu'elle ne se trouve pas dans son intégralité.

L’établissement du principat augustéen met un terme à un siècle de guerres civiles. Certes, cette période jeta en partie les bases de la culture latine occidentale, mais elle ébranla également fortement les valeurs romaines. En 31 avant J.-C., Auguste élimine Antoine. Il commence alors son ascension vers les sommets de la hiérarchie. Son régime correspond à une mutation fondamentale des institutions romaines ; sous l’apparence de la légitimité, Auguste obtient les pouvoirs absolus. Son régime est aussi dynastique : fils de César, lui-même descendant de la déesse Vénus, il est le premier empereur de la dynastie Julio Claudienne, à laquelle succèdera celle des flaviens. Doté d’un charisme autoritaire, Auguste impose sa marque à l’Etat, mais également à l’art ; il dicte les choix esthétiques de Rome, il crée un art « classicisant » ; or, tout classicisme intègre des modèles anciens, s’enracine dans le passé : c’est le retour aux modèles de l’art grec du Ve siècle avant J.-C. L’art augustéen est à l’image de l’empereur, il souligne le retour à l’ordre après les périodes impies des guerres civiles.

Auguste assumera la totalité du pouvoir après la défaite de son rival Marc-Antoine en 31 av. J._C., et jusqu'à sa mort en 14 apr . J.-C. : une période de stabilité pouvoir de 45 ans appelée le « le siècle d'Auguste ». L'art sous toutes ses formes, constitue un levier essentiel de l'action menée par Auguste. Cette action s'exerce aussi bien à Rome que sur les provinces. Jusqu'à la victoire d'Actium, il s'agit avant tout pour Auguste de s'affirmer face aux diverses concurrences, dont celle de Marc-Antoine. L'art lui est une aide précieuse pour s'imposer à la fois comme héritier légitime de César et comme défenseur des valeurs de Rome face à la menace de l'Egypte. On assiste à une glorification de César divinisé, en l'honneur duquel un temple est élevé sur le forum romain ; c'est un élément important dans la régularisation de l'espace central du forum.

La technique de gravure des pierres dures ou gemmes est désignée sous le nom de « glyptique », dérivé du verbe grec qui signifie « graver ». Elle apparaît dès le IVe millénaire av. J.-C. au Proche-Orient. Ces pierres gravées se classent en deux catégories : les intailles [ image 4 ], lorsque le motif est en creux, et les camées, lorsqu’il est en relief.

Pour faire un camée, le graveur privilégie une pierre qui, comme la sardonyx, présente des couches de couleurs différentes, dont il pourra exploiter les contrastes. La plaque de sardonyx choisie pour graver le grand camée de France est remarquable par la superposition de cinq strates dont la couleur varie du brun aux roux clair et foncé alternant avec du blanc.

Le graveur se sert d’une couche sombre pour le fond, afin que les figures s’y détachent. Il donne ainsi une impression de profondeur. Il représente les vêtements, les cuirasses et les coiffures dans des tons de brun ou de jaune et les chairs plus volontiers en blanc.

Il s’agit d’une œuvre de propagande politique, qui a pour but de légitimer la place de la dynastie des Julio-Claudiens à la tête de l’Empire. Aujourd’hui, seules deux pièces de ce type sont conservées. Outre le grand camée de France, la « Gemma Augustea » conservée à Vienne, en Autriche exécutée vers l’an 10, sous le règne d’Auguste, témoigne de la même préoccupation : transmettre le pouvoir au sein de la famille des Julio-Claudiens afin d’assurer la stabilité de l’empire. Il s’agit d’affirmer la continuité dynastique de la famille d’Auguste (27 av. J.-C. - 14 apr. J.-C.), le fondateur de l’Empire romain. N’ayant pas de fils, Auguste, membre de la famille des Julii, a adopté pour lui succéder son beau-fils Tibère (14-37 apr. J.-C.), issu de la famille des Claudes. Cette succession vaut à la dynastie des empereurs qui règnent sur Rome jusqu’en 68 le nom des Julio-Claudiens.

I- Présentation de l’oeuvre

a)

Sur la partie inférieure, on voit des soldats romains qui célèbrent une victoire sur des barbares. Un prisonnier est assis à côté d’eux dont une femme. D’autres barbares sont amenés près du trophée d’armes tiré par les cheveux, en position de soumission par deux personnages dont un nous tourne le dos et l’autre à un chapeau en cercle.

Sur la partie supérieure, on voit un homme à tête couronnée de lauriers qui descend d’un char conduit par une femme. La partie centrale supérieure, la plus intéressante, on y voit un homme à demi-nu assis sur un trône, un aigle en dessous de lui. Il tient un sceptre dans sa main gauche et dans la main droite un bâton courbé.. Il est entouré d’une femme, assise elle aussi sur un trône. Elle le regarde et, est armée d’un casque et d’une lance.

A droite une femme pose une couronne sur la tête de l’homme au centre. Et en dessous d’elle un homme barbu à demi-nu également, il observe la scène, au même titre que la femme assise en dessous de lui avec les deux enfants. Cette dernière porte une corne d’abondance et l’un des enfants un épi de blé.

Un cercle supplante la scène avec à l’intérieur un capricorne.

b)

L'auteur et le commanditaire

La Gemma Augustea est un camé gravé à faible relief dans une double couche d'onyx. L'auteur de cette œuvre serait Dioscoride d’Égée (maître de la glyptique en relief) ou l'un de ses disciples.

L'art des camées, comme celui de l'orfèvrerie gemmée, était pour Rome un luxe d'emprunt fait à la Grèce et à l'Orient. Les artistes, invités à venir travailler à Rome, signèrent leurs œuvres en grec ; un des plus illustres de ces lithoglyphes fut Dioscoride, dont le nom a dominé le siècle d'Auguste ; un camée conservé à Berlin porte sa signature. Cependant, la gemma Augustea n'est pas signée, ce qui ne peut pas permettre d'affirmer qu'il s'agit bien d'une œuvre de Dioscoride d'Egée.

Si

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