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La Fabrique De L'opinion : Les médias Et Le Povoir Politiue En Rance De La Fin Du XIX Siècle Au début Du XXI Siècle

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Par   •  9 Décembre 2014  •  1 814 Mots (8 Pages)  •  1 063 Vues

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Un siècle chargé d’histoires

De la fin du XIXe siècle, de 1880 à la fin du XXe siècle, la France a connu deux guerres mondiales, trois Républiques, deux

crises économiques majeures, des bouleversements sociaux uniques, les guerres coloniales et l’édification de l’Europe. Jamais

en un seul siècle, le pays n’a connu de pareils soubresauts. La France et les Français ont su traverser ces épreuves

successives en continuant à cohabiter en dépit de tous les facteurs de divisions nés de cette accumulation d’événements qui

n’ont épargné personne.

L’un des faits marquants de cette période reste la naissance des médias, la mise en évidence de leur pouvoir sur les politiques

et sur les citoyens et la croissance de leur rôle pendant les périodes des crises successives subies par les Français.

Comment les médias et les pouvoirs politiques vont-ils cohabiter pour façonner l’opinion publique ? Cette mainmise des médias

sur leur espace privé, les Français l’accepteront pendant tout le XXe siècle. La fin du siècle voit apparaître une « société du

spectacle » (Debord 1967) dans les médias qui a pour conséquence de rejeter de nos jours et dans un même élan, médias et

politiques qui vont susciter les mêmes réflexes de vigilance voire de méfiance à leur égard.

I. *Des citoyens entre pouvoirs et médias

Les années 1880, voient le début d’un engouement des citoyens pour les médias. La presse papier occupe une place unique,

alors que les autres médias n’existent pas encore. Cette presse va bénéficier d’un essor prodigieux. Les lois sur l’École (1881)

permettent l’accroissement du nombre de lecteurs dans les couches populaires à la ville et à la campagne. Les techniques

d’impression industrielle permettent l’impression en masse avec des tirages de la presse pouvant atteindre le million de lecteurs

(le Petit Journal atteint plus de 950 000 lecteurs). Les chemins de fer permettent l’acheminement des journaux parisiens dans

les régions les plus reculées du pays en 24 heures. Chacun a le sentiment de pouvoir découvrir de multiples domaines :

sciences, religion, techniques, culture, informations internationales. Les journaux adoptent les formats, les maquettes, des

périodicités que nous leur connaissons encore aujourd’hui. Les contenus tiennent en haleine leur lectorat avec la naissance des

faits divers et des feuilletons qui fascinent les foyers. Les modèles économiques reposent sur la publicité et les abonnements.

Les pouvoirs publics républicains favorisent une presse qui permet d’abord d’informer et ensuite d’éduquer les masses. Les

camps politiques étant solidement identifiés et établis, ils cherchent à capter des lecteurs pour les transformer au jour des

élections en suffrages qui leur seront favorables. Cette période voit la naissance de la presse d’opinion, une presse partisane,

au service de partis bien identifiés qui combat durement pour ses idées en attaquant les idées et les hommes du camp d’en

face. C’est à une véritable guerre des mots que se livrent alors les grands journaux d’opinion.

Dans cette première effervescence médiatique, les nouveaux citoyens (lois constitutionnelles de 1875) cherchent dans la

presse des arguments pour se persuader ou se rassurer sur le bien-fondé de leurs propres opinions. Grâce aux journaux, qu’ils

découvrent qu’ils ne sont pas les seuls à partager telle opinion et comprennent que l’union faisant la force, ils peuvent se

fédérer autour des opinions défendues par leur journal favori.

L’Affaire Dreyfus des années 1890 fait exploser les passions entre deux camps résolument antagonistes et des tirages énormes

dans les temps les plus forts comme les comptes rendus des différents procès. C’est là que naît l’opinion publique, une masse

de citoyens adeptes d’une certitude « Dreyfus est coupable » « Dreyfus est innocent » et aiguillonnés par leur presse favorite

sont prêts à traduire leurs convictions en bulletin de vote.

Au tournant du XXe siècle, la presse a compris qu’elle détenait un authentique pouvoir, celui de faire basculer le plus grand

nombre vers un objectif politique et faire basculer les électeurs vers un camp ou un autre.II. *Les médias et le contrôle par l’État en période de guerre

Les deux guerres mondiales que le pays va connaître en l’espace d’une génération vont créer une relation forte entre l’État et

les médias, sur la base d’un accord entre pouvoirs. Dès le début du siècle, il est reconnu que la presse est devenue le

quatrième pouvoir, faisant contrepoids aux trois pouvoirs dévolus à l’État (exécutif, législatif, judiciaire). L’un des objectifs du

gouvernement dans la conduite de la Première Guerre mondiale est que l’opinion publique ait un moral élevé en dépit du

carnage des soldats et des privations de toutes sortes. L’Union sacrée de 1914 entre tous les partis qui s’associent pour lutter

contre l’ennemi de la France est acceptée par les médias y compris la presse d’opinion. Cette presse accepte sans broncher la

suspension de la liberté de la presse qui était l’un des ressorts de la démocratie française. Les patrons de presse participent à

l’effort de guerre et mettent en application le principe de la censure qui leur

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