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L'année 1947 En France

Mémoire : L'année 1947 En France. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Mai 2013  •  3 917 Mots (16 Pages)  •  2 288 Vues

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L’année 1947 en France

Qu’on parle d’« année terrible » comme Michel Winock ou d’« année où le monde a tremblé » comme Dominique Desanti, l’année 1947 est importante dans la genèse de la société d’après-guerre.  La victoire des Alliés est récente et la guerre est encore très présente dans les ruines, les destructions et la vie quotidienne des Français. La puissance militaire française est affaiblie et ne saurait jouer un rôle important sur la scène internationale. De plus le gouvernement peine à mettre en place un système économique et des mesures de reconstruction viables. Pourtant la société française prouve sa volonté de reconstruction et de changement par la mise en place d'institutions qui se veulent plus démocratiques, une planification qui construit les bases d’une nouvelle économie mais surtout, la France doit se positionner dans le nouveau contexte international de la guerre froide. C’est dans ce contexte que parait en 1947, le livre de Robert Antelme, l’Espèce Humaine qui passe pratiquement inaperçu. Réédité dix ans plus tard, il connait alors une diffusion plus large. On peut alors se demander ce qui a rendu l’année 1947, si peu propice à la réception du témoignage de Robert Antelme. En quoi les évènements de l’année 1947 expliquent-ils le manque de réceptivité face à l’œuvre de Robert Antelme ? Pour m’aider dans mon analyse de l’année 1947, je me suis basée sur le livre L’année 1947 édité aux Presses de Sciences Po sous la direction de Serge Bernstein et Pierre Milza. Ces évènements sont répartis en 3 axes principaux : (voir titres rouges)

I. Un pays en reconstruction qui cherche sa place dans le nouvel ordre mondial

A) Le nouvel ordre mondial

La première étape a lieu le 10 février 1947 à la signature du Traité de Paris entre les Alliés, vainqueurs du dernier conflit mondial (États-Unis, URSS, Royaume-Uni, France, Pologne, Tchécoslovaquie, Grèce et Yougoslavie), et les puissances européennes anciennement affiliées à l'Allemagne nazie (Italie, Roumanie, Bulgarie, Hongrie et Finlande). Par ce traité, ces derniers s'engagent à restituer les territoires conquis aux premiers et à leur verser des indemnités, tout en renonçant définitivement à la course à l’armement nucléaire.

Puis vient la signature du traité de Dunkerque le 4 mars 1947 entre la France, représentée par le ministre des Affaires étrangères Georges Bidault, et le Royaume-Uni, représenté par Ernest Bevin, secrétaire d'État aux Affaires étrangères. Ce traité a pour but de resserrer les liens entre les deux nations, afin de contrer une éventuelle renaissance de l'expansionnisme allemand. Cette alliance marque également le désir d'améliorer les relations économiques entre les deux pays.

En acceptant le plan Marshall le 5 juin, la France rentre en rupture avec la puissance soviétique et marque son soutien aux Etats-Unis au début de la guerre froide. En acceptant l’aide économique des Etats-Unis avec toutes les conditions qu’elle implique, elle consacre les Etats-Unis comme grande puissance indispensable. C’est aussi pourquoi le gouvernement évince le PCF.

La position de la France change également par rapport à ses propres colonies et protectorats. L’année 1947 est marquée par la guerre d’Indochine, par l’insurrection anti coloniale de Madagascar et par le vote du statut complexe de l’A lgérie. Pour la première fois des députés de territoires d’outre-mer et de protectorat entrent au Parlement Français et se heurtent à l’ignorance (et carrément au racisme) des députés de la métropole.

Ex : lors du discours de Fili Dabo Sissoko, député soudanais, Edouard Herriot lui fait remarquer qu’il parle très bien français.

B) La reconstruction des villes sinistrées

En 1947, la France est un pays exsangue, ruiné par les destructions et par l’occupation ennemie. La sous-alimentation, la crise du logement et les pénuries sont des problèmes. Le temps de la reconstruction dans la France affaiblit d’après-guerre d’étale entre 1945 et 1955 pour des raisons matérielles (il faut du temps pour construire un bâtiment), financières (ça coûte de l’argent et il n’y en a pas), urbanistiques et politiques. En 1944, face à l’ampleur des dégâts les techniciens engagés pour la reconstruction s’était donné jusqu’à 1947 pour finir de déblayer et de déminer les zones détruites et ils réussissent à atteindre leurs objectifs.

Mais les pouvoirs publics estiment qu’ils n’ont pas à construire de logements provisoires et laissent aux ouvriers le soin de se reloger par leurs propres moyens en attendant la livraison des nouveaux logements mais évidemment les populations sont livrées à elles-mêmes. Au même moment le logement devient un bien de consommation à part entière dans un contexte de d’accroissement démographique et de concentration de la main d’œuvre dans les villes, on aboutit à une crise du logement tant en milieu rural qu’urbain. Les pouvoirs publics se résignent donc à construire des logements provisoires.

Une partie de la population a droit à des dommages et intérêts suite à la destruction de leurs biens immobiliers mais la loi du 28 octobre 1946, qui encadre les dommages de guerre est très restrictive dans son application. Seuls les propriétaires de bâtiments qui étaient en bon état au moment de leur destruction et dont la reconstruction est utile pour la communauté nationale sont visés. De plus les procédures sont longues et compliquées et découragent les moins instruits. La population fait montre d’une impatience grandissante et se sent spoliée. Mais la reconstruction des villes n’est que la partie visible de l’iceberg, le combat le plus dur est la reconstruction de la nation et des individus qui la composent.

C) La reconstruction d’une population

Les déportés rentrent chez eux et tentent de reprendre une vie quotidienne ordinaire auprès de leurs familles mais ce n’est pas tâche aisée. Certains ont vécu l’enfer de la déportation, et les soldats, l’enfer des combats. Ce sont deux enfers différents qui ont un point commun : la quête de survie et la proximité face à la mort. La différence étant que les soldats ont les moyens matériels de se défendre tandis que les prisonniers sont à la merci de l’ennemi. Cependant cette explication n’est pas extensive car les combats au front n’ont duré que 1 ou 2 ans maximum.

Les citoyens hommes ou femmes sont chaque

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