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Une Ou Des mémoires De La Guerre D'Algérie ?

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Par   •  11 Janvier 2015  •  1 481 Mots (6 Pages)  •  940 Vues

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À partir de 1954 jusqu’à 1962, la guerre d’Algérie fut une des guerres de décolonisation les plus importantes de l’histoire. Se pencher sur la guerre d’Algérie est un des thèmes les plus essentiels pour comprendre la situation actuelle de la France. Même si plus de 50 ans ont passé après la guerre, celle-ci a laissé une cicatrice dans la société française. Ce fait est incontestable, preuve en est un grand nombre de mémoires, individuelles ou collectives, reposant sur le souvenir vécu ou transmis de cette guerre. Ces mémoires sont elles restées figées ou se sont elles modifiées au gré des évènements, de la recherche historique ou même des intérêts politiques, faisant alors ressurgir certaines mémoires longtemps après la guerre ? Nous verrons donc que, dans l’immédiate d’après guerre, il y a eu le temps de « l’amnésie » jusqu’aux années 80. Puis nous aborderons la résurgence des mémoires des années 1980 aux années 2000. Enfin, depuis les années 2000, nous analyserons le temps de l’histoire et ses ambigüités.

I- Le temps de l’«amnésie » (1962-1992)

Jusqu’au début des années 1990, l’histoire coloniale de la France, et particulièrement celle de la guerre d’Algérie, semblait oubliée.

1) Une mémoire oubliée en France

En France, la population avait une mémoire sélective de cette dernière. Celle-ci s’était en effet déroulée dans un territoire éloigné de la métropole. Malgré les attentats commis sur le sol national, les Français ne l’avaient pas subie directement. Cette situation d’oubli répondait à une double exigence : oublier une histoire douloureuse et éviter des polémiques dues à la présence sur le territoire français de rapatriés, de harkis qui étaient les soldats d’Algérie engagés avec l’armée française contre la rébellion nationaliste, mais aussi de populations immigrées originaires d’anciennes colonies. Entre 1962 (date de l’indépendance de l’Algérie) et jusque vers les années 1980, la question de la mémoire de la guerre d’Algérie a donc été « invisible ». Il y a tout d’abord eu une amnésie de la part de l’Etat. En effet cette guerre a contribué à dégrader la grandeur de la France. Aussi, De Gaulle tient à l’unité des français, or cette guerre d’Algérie les divise. Ne pas parler de la guerre serait un moyen de rassembler les français. Des lois d’amnisties sont alors mises en place le 17 décembre 1962, jusqu’en 1982. Ainsi, toutes les condamnations prononcées pendant ou après la guerre d’Algérie sont effacées. La loi de 1982 permet même de réhabiliter les militaires condamnés pour crimes de sang, notamment lors du putsch d’avril 1961. Cela signifie que tout recours judiciaire devient impossible pour les victimes, les crimes coloniaux n’étant pas qualifiés de « crimes contre l’humanité ». En revanche, des groupes sociaux, souvent antagonistes (« pieds noirs », harkis, soldats du contingent) avaient vécue cette guerre. Cette concurrence mémorielle a retard l’émergence d’une mémoire plus officielle du conflit.

2) La mise en place d’un « mythe national » en Algérie

Au moment de l’indépendance, un régime de parti unique est mis en place par le FLN. Les hommes issus de l’armée des frontières s’imposent au pouvoir, aux dépens des combattants de l’intérieur et du GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne). L’histoire est instrumentalisée. Pour les nouveaux dirigeants de l’Algérie, l’écriture de l’histoire de la « révolution » - nom qu’ils donnent à la guerre d’indépendance – constitue un enjeu essentiel. C’est une manière de justifier leur captation du pouvoir. Le travail des historiens est ainsi étroitement contrôlé par le Centre national d’études historiques (CNEH), rattaché au ministère de l’Intérieur. Cette histoire officielle dresse le portrait d’un peuple algérien qui se serait unanimement soulevé à l’appel du FLN. Ainsi, alors que les travaux des historiens estiment à 300000 le nombre de victimes algériennes du conflit, le FLN impose le mythe du « million et de demi de martyrs ». Les cérémonies officielles et les manuels scolaires célèbrent cette mémoire officielle.

Pendant 30 ans, la guerre d’Algérie semble oubliée en France. En Algérie, elle est instrumentalisée par le FLN qui s’est emparé du pouvoir.

II- Le « retour des mémoires »

En avril 1980, un « printemps berbère » en Algérie, durement réprimé, conteste par des émeutes la politique d’arabisation voulue par le pouvoir. On observe une progressive remise en cause du récit national en Algérie, mais aussi un « retour des mémoires » en France.

1) Une véritable « émergence mémorielle »

A partir de 1992, le contexte devient plus favorable à une véritable émergence mémorielle de la guerre d’Algérie. L’Algérie contemporaine est tout d’abord au cœur de

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