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Qu'est-ce que l'Europe?

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Par   •  14 Octobre 2012  •  9 768 Mots (40 Pages)  •  953 Vues

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QU'EST-CE QUE L'EUROPE ?

I- L'Europe a dominé le monde : Du hard power au soft power, le tournant de 1914.

A.« Guns, germs and steel ».

1.La domination militaire.

Supériorité européenne de longue date : ex : conquête du Mexique, et en 1898, bataille d'Omdurman qui fit 10 800 morts Soudanais contre 48 Britanniques, faisant dire à Winston Churchill, reporter à l’époque qu’elle était « le plus remarquable triomphe des armes de la science sur la barbarie ».

2.La domination technologique.

Pouvoir de l’Europe reposant sur une maîtrise des infrastructures, de l’espace, la détention de canaux transcontinentaux. Ex : la GB détient en 1913 40% de la flotte mondiale et Londres est de loin le 1er port mondial. Quant à l’Allemagne, elle produit 1/3 du matériel électrique et de l’électricité au monde.

B. De l’Europe « civilisatrice » à la culpabilité européenne.

1.La justification de l’impérialisme.

3 raisons avancées :

•La divine Providence.

•Le progrès, sensé induire des gains de productivité et donc un essor de l’économie. Or tout retard économique s’apparente à un retard de civilisation à l’époque.

•Les élites étrangères s’inspirent de l’Occident. Ex : République de Mustafa Kemal en Turquie en 1923 et son décret casquette qui prévoit le remplacement du fez par un casquette. Ou le « wakon yosai » de Meiji : « savoir-faire occidental et âme japonaise ».

Quelques ouvertures de l’Europe aux autres civilisations : indienne en GB, traditions polynésiennes reprises par Paul Gauguin.

1.Remise en cause de l’impérialisme.

A travers la révolte des Boxers en Chine, Georges Clemenceau en France (contre Jules Ferry) et une remise en question de l’Etat Nation avec les Internationales, les conférences de La Haye en 1899 et 1907 qui tentent de mettre en place un arbitrage entre les Etats (sorte de pré SDN).

2.La repentance européenne.

Commence dès les années 50 avec la reconnaissance du Tiers-mondisme, l’utilisation du terme « néocolonialisme » pour dénoncer les similitudes entre les rapports passés et présents entre les pays colonisés et colonisateurs. 2 justifications à cette repentance :

•Sur le plan économique, selon Jacques Marseille, la colonisation n’aurait pas été favorable à la France sauf dans quelques secteurs, qui ont d’ailleurs soutenu le Parti Colonial.

•Sur le plan moral, Hannah Arendt pensait que les massacres coloniaux recouvreraient les prémices des premiers camps de concentration (britanniques pendant la guerre des Boers, américains à Cuba).

Mais peut-on parler d’une véritable repentance devant certaines paroles ? Ex : celle de Tony Blair « les jours où la Grande-Bretagne devait s’excuser pour la colonisation sont révolus ».

C- La désunion : l’autre explication du passage au soft power.

1.L’impérialisme, stade suprême du capitalisme ?

Conférence de Berlin en 1885, « partage du monde ». Or le partage intervient souvent à l’issue de grandes crises, ici celle de la Grande Dépression en 1873. Se succède alors des incidents diplomatiques entre les nations européennes : Fachoda, crises marocaines entre France et Allemagne (1905,1911), querelle en Inde entre la Russie et le RU à cause de la volonté expansionniste de l’un vers le sud, de l’autre vers le Nord et la constitution d’un état tampon : l’Afghanistan. À cela s’ajoutent des litiges territoriaux entre la France et l’Allemagne avec l’Alsace-Lorraine, entre l’Autriche et l’Italie avec les terres irrédentes, et l’annexion de la Bosnie-Herzégovine par l’Autriche-Hongrie.

2.Le national-chauvinisme.

Au début du XXème siècle nait la géopolitique avec l’invention du « Lebensraum ». Époque des nationalismes, en soit belligènes comme idéologies pouvant être utilisées comme instrument politiques. Ces idéologies touchent avant tout l’extrême droite puis le chauvinisme gagne le reste de la société.

3.L’équilibre impossible.

Trop de litiges existent, le système de 14 créée ses propres crises.

II- Deux guerres mondiales pour arriver à l’UE.

B.Le « déclin de l’Europe » (Albert Demangeon, 1920).

1.L’échec des solutions hégémoniques.

« Nous autres civilisations savons maintenant que nous sommes mortelles », Paul Valéry. L’idée de Guillaume II de constituer une union douanière entre la France, l’Italie, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, contenue dans le programme de guerre approuvé par le Kaiser en 1914 échoue. La France refuse, tout comme le RU qui craint de voir se constituer un marché qui lui échappe et aux mains de l’Allemagne. Il veut éviter que celle-ci contrôle tout le Northern Range (façade de la mer du Nord). Il préfère ainsi s’allier avec la France pour sauver sa domination sur les mers.

2.Le triple déclin.

Déclin économique d’abord avec un transfert de richesse d’un côté à l’autre de l’Atlantique, les EU passant du rôle de créditeurs à celui de créanciers. Le Franc Poincaré est dévalué de 80%, on parle du « franc de 4 sous ». Selon Paul Bairoch, « la guerre de 14 a coûté entre 7 et 9 années de PNB à l’ensemble des belligérants ».

Déclin démographique ensuite car 95% des tués de la première guerre mondiale sont européens, 1/3 des 20-35 ans sont morts en France, d’où un déficit des naissances.

B.Les premières initiatives européennes.

1.Une nécessité face aux Etats-Unis et à la Russie.

Dès 1790, Melchior Grimm, prévoit à Catherine II que les EU et la Russie vont présenter « tous les avantages de la civilisation, de la puissance, des armes et des industries » alors que les peuples du « vieux noyau » (l’Europe) seront « dégradés » et « avilis ». André Siegfried élargit le danger pour l’Europe à l’Asie en plus des US et de la Russie dans La crise de l’Europe (1935). Edouard Herriot, député radical, maire de Lyon prédit dans l’article

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