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Les régimes Totalitaires D'après Guerre

Dissertation : Les régimes Totalitaires D'après Guerre. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  30 Janvier 2015  •  2 426 Mots (10 Pages)  •  1 123 Vues

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La Première Guerre mondiale joue un rôle décisif dans l’évolution politique de l’Europe. Dans l’entre-deux-guerres, elle voit naître et s’épanouir des systèmes politiques d’un type nouveau dans des pays en crise : les totalitarismes. Leur genèse plus ou moins rapide les conduit à prendre parfois légalement le pouvoir. D’autres points communs s’expriment dans la mise en œuvre totalitaire de ces pouvoirs mais les finalités de chacun sont spécifiques et leurs singularités très fortes.

Dans quel contexte les régimes totalitaires s’installent-ils ?

Quels sont leurs points communs et leurs spécificités ?

I) La genèse du totalitarisme*

Comment expliquer l’instauration de régimes totalitaires ?

A) En Italie et en Allemagne : des démocraties fragilisées et renversées

En 1919, les démocraties italienne et allemande font face à une crise généralisée qui permet l’irruption de groupuscules violents, dont le Parti National Fasciste (PNF) en Italie et le Parti National Socialiste (NSDAP) en Allemagne. L’agitation nationaliste provoquée par « la victoire mutilée* » et le refus du traité de Versailles, la contestation communiste avivée par la crise économique et sociale donnent l’occasion à Benito Mussolini et Adolf Hitler de combler ce vide politique.

En Italie (1919-1922) et en Allemagne (1930-1932), l’ascension fasciste et nazie vers le pouvoir est rapide. Combattant l’influence communiste, au service des milieux d’affaires, le PNF et le NSDAP deviennent incontournables dans le jeu politique. Avec des méthodes violentes (dus à des groupes paramilitaires : faisceaux de combat et SA) et un discours séduisant qui redonne confiance au peuple, ces partis progressent fortement dans les différents scrutins électoraux sans toutefois devenir majoritaires.

Soucieux de prendre le pouvoir légalement mais voulant montrer la force des chemises noires, Mussolini organise « la marche sur Rome » de milliers de fascistes. Marqué par l’échec du putsch de 1923, Hitler opte aussi pour les voies légales. Hésitant mais influencé par les milieux conservateurs, le président Hindenburg nomme Hitler chancelier le 30 janvier 1933.

B) L’installation des dictatures fasciste et nazie

Devenu président du Conseil, Mussolini forme un gouvernement conservateur. Toutefois, les méthodes fascistes continuent : intimidations, violences multiples, manipulations électorales. Mis en difficulté par l’affaire Mattéotti (député socialiste assassiné), Mussolini, le 3 janvier 1925, annonce clairement la dictature organisée par les lois fascistissimes*.

Trois mois suffisent pour installer la dictature nazie : les libertés sont suspendues après l’incendie du Reichstag. Si les élections de mars 1933, ne donnent pas la majorité absolue au NSDAP (44 % des voix), Hitler obtient néanmoins les pleins pouvoirs pour cinq ans. Tous les paris politiques et syndicats sont interdits, les opposants politiques internés. Après la mort d’Hindenburg, Hitler cumule les fonctions de chancelier et de président du Reich (le 2 août 1934). Un plébiscite ratifie dans la foulée cette concentration des pouvoirs (90 % de « oui »).

C) En URSS : la naissance du stalinisme*

Au début de 1917, l’empire du tsar Nicolas II est durement éprouvé par la guerre. Le 23 février, des manifestations éclatent à Petrograd la capitale. Les soldats se joignent à la population et s’organisent en soviets*. Un gouvernement provisoire est mis en place et décide de continuer la guerre. Il doit partager le pouvoir avec le soviet de Petrograd qui réclame la paix immédiate et des réformes en faveur des ouvriers et des paysans. Le parti bolchevique (ou parti communiste), dirigé par Lénine, le soutient. L’URSS (nom officiel en 1922) naît de la révolution menée par les Bolcheviks en octobre 1917 et qui chasse le gouvernement provisoire. Ils ordonnent tout de suite le partage des terres et signe la paix.

Pour Lénine, assurer la victoire du prolétariat exige de limiter les droits de ses ennemis et de donner tout le pouvoir au parti communiste. En outre, dans le contexte de la guerre civile qui menace la révolution, il faut frapper fort et instaurer une politique de terreur et de réquisitions. Victorieux de la guerre civile grâce au « communisme de guerre », les Bolcheviks dirigés par Lénine entament dès 1922 la reconstruction d’un pays ravagé.

La maladie puis la mort de Lénine en janvier 1924 permet à Staline, premier secrétaire du parti depuis 1922, de conquérir le pouvoir. Nouvel homme fort du régime, il impose sa vision du socialisme « dans un seul pays » et écarte ses principaux rivaux dont Trotski, exilé en 1929.

II) Les bases idéologiques des régimes totalitaires

Sur quels projets idéologiques les régimes totalitaires fondent-ils leur action ?

A) Un projet idéologique commun : une société nouvelle

Chaque régime totalitaire élabore un projet idéologique fondé sur la négation de l’individu et des libertés individuelles ainsi que sur la condamnation de la démocratie et des ses valeurs de pluralisme et de tolérance. En effet, il définit chacun, homme ou femme, uniquement par son appartenance à une communauté : la race aryenne pour le nazisme, l’État italien pour le fascisme, le prolétariat pour le communisme stalinien. Pour ces régimes, la société dans son ensemble doit adhérer à ce projet.

Pour ce faire, la propagande est omniprésente. Radio, presse, édition, cinéma sont mis au service de l’idéologie. Chaque régime veille aussi à dénoncer toute idée, toute opinion qui pourrait s’y opposer. La société doit être constamment engagée dans une lutte dont l’objectif est fixé par le projet idéologique. C’est pourquoi les historiens la définissent comme une société militarisée.

Les totalitarismes cherchent ainsi à créer un homme nouveau. En URSS, il est le prolétaire engagé dans le combat collectif pour la réalisation du communisme. Dans l’Allemagne nazie, l’homme est un guerrier : il lutte pour affermir la supériorité et la pureté de la race aryenne que la femme, en tant que mère, perpétue. Pour le fascisme, il faut transformer les italiens en soldats et en athlètes qui, sous la conduite de l’État, rendront à l’Italie son rayonnement et sa puissance.

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