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Le Sacre De Napoléon

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Par   •  15 Mars 2014  •  741 Mots (3 Pages)  •  680 Vues

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En août 1802, un plébiscite avait établi le Consulat à vie, étape importante vers l’identification de la république à Bonaparte. Au début de 1803, on avait vainement tenté d’obtenir de Louis XVIII une renonciation à ses droits sur la couronne de France. Devant son refus, on évoqua le mythe de l’empire carolingien, moins choquant que la monarchie pour les partisans de la république, d’autant que la notion d’empire s’entendait aussi de manière plus abstraite : Bonaparte ou la France révolutionnaire étendaient leur empire sur l’ensemble des territoires conquis.

En avril 1804, le Conseil d’Etat suggéra officiellement la création de l’Empire, et le Sénat adopta le 18 mai 1804 la nouvelle constitution confiant le « gouvernement de la république » à Napoléon Bonaparte, empereur héréditaire. Ce sénatus-consulte fut validé par plébiscite. Il convenait alors de donner à la nouvelle dynastie la protection divine du sacre et du couronnement : la cérémonie eut lieu à Notre-Dame de Paris le 2 décembre 1804, en présence du pape Pie VII qui, en échange de l’adhésion des évêques de France au Concordat et de leur soumission au pape, accepta de procéder aux deux cérémonies. Sur la façade de Notre-Dame, on dressa pour l’occasion un arc triomphal reposant sur quatre colonnes dont deux symbolisaient les dynasties mérovingienne et carolingienne et deux autres les « bonnes villes de France ». On oublia sciemment les Capétiens.

Analyse de l'image

Contre tout usage, Napoléon souhaita se couronner lui-même et couronner l’impératrice Joséphine, ce malgré le désir du pape de procéder au sacre et au couronnement. Pie VII se contenta de bénir la couronne. David représente le moment où l’Empereur couronne Joséphine.

Dans cette vaste frise, on reconnaît autour des trois principaux protagonistes Cambacérès et Lebrun, ex-consuls devenus respectivement archichancelier et architrésorier, Talleyrand, Eugène de Beauharnais, les nouveaux maréchaux ainsi que les sœurs de Napoléon, chargées de porter la traîne de Joséphine. On notera dans la tribune la présence de Madame Mère, qui en réalité était absente lors de la cérémonie. David s’est aussi représenté dans cette tribune, signature traditionnelle dans le milieu artistique. Impressionnante galerie de portraits, le Couronnement est conçu comme la rencontre de deux mondes, l’un sacré à droite descendant vers un monde laïc à gauche. Napoléon est ainsi le lien qui s’établit entre la divinité symbolisée par Pie VII et l’univers républicain duquel il est issu. Seule la haute croix que tient le cardinal Caselli au centre marque le point de rencontre entre ces deux entités.

Toutefois, si solennité il y a, le tableau ne reflète aucun sentiment religieux. Tant il vrai aussi que David, peut-être d’ailleurs inspiré en la circonstance par les compositions plus fastueuses que sacrés de Véronèse (Les Noces de Cana), était sans doute réticent envers l’évolution d’un régime auquel il ne croyait pas. « Je savais bien que nous n’étions pas assez vertueux pour être républicains », avait-il dit au moment du coup d’Etat de Brumaire. S’il avait originellement prévu de peindre une sorte de héros se couronnant dans un geste grandiloquent, il semble avoir finalement réduit son œuvre à un tour

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