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La Colonisation Europeene Et Le Systeme Colonial

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Par   •  17 Décembre 2012  •  3 768 Mots (16 Pages)  •  1 326 Vues

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La colonisation européenne et le système colonial

1 Les Européens à la conquête du monde (1850 – 1914)

 

1.1 Le dynamisme européen avant 1914

 

• En raison d’une croissance démographique soutenue, le Vieux Continent regorge d’hommes : de 1850 à 1914, près de 50 millions d’Européens partent vers les pays neufs, attirés principalement par les Etats-Unis, mais aussi par le Brésil, l’Argentine ou les colonies de peuplement britanniques. Ce mouvement de fond diffuse les langues, les cultures et les valeurs des nations européennes.

• L’Europe tire aussi largement parti de sa maîtrise technique : les progrès des moyens de transports et de communication, de la navigation à vapeur au télégraphe, unifient l’espace mondial ; le percement des grands canaux transocéaniques, Suez (1869) et Panama (1914), raccourcissent spectaculairement les distances. La supériorité militaire et les progrès de l’encadrement sanitaire de colons (quinine contre le paludisme) constituent des atouts décisifs.

• La puissance économique et financière de l’Europe occidentale lui permet de dominer largement le commerce mondial (plus de 60 % des échanges mondiaux en 1914) et d’exporter ses capitaux dans le monde entier, qu’il s’agisse d’investir directement dans l’économie ou de prêter à des Etats lourdement endettés, comme l’Empire ottoman. Cet impérialisme, dénoncé par les socialistes, est l’expression la plus nette de la prépondérance européenne. La livre sterling est alors la monnaie des règlements internationaux.

 

1.2 Le triomphe de l’idéal colonial

 

• L’expansion européenne avait marqué un temps d’arrêt au début du XIXe siècle, avec l’indépendance des Etats-Unis (1783) et des anciennes colonies espagnoles. Critiquée par les libéraux, apparemment condamnée par l’abolition de la traite et de l’esclavage, la colonisation retrouve de nombreux partisans dans la deuxième moitié du siècle. Les explorateurs multiplient  les voyages de découverte, comme ceux de Livingstone, à la recherche des mystérieuses sources du Nil. Les missionnaires partent évangéliser les peuples indigènes. Militaires, chambres de commerce et sociétés de géographie constituent de puissants groupes de pression qui encouragent les explorations, organisent des expositions et diffusent des récits de voyage enthousiastes, afin de pousser les hommes politiques à rejoindre le « parti colonial » et de convaincre les opinions, plus indifférentes que réticentes, des bienfaits de l’expansion.

• Les arguments avancés sont donc de nature très diverse : la recherche de marchés, la quête de placements sûrs, l’orgueil national, les préoccupations stratégiques, et, par-dessus tout, la conviction largement partagée que les nations d’Europe ont une responsabilité vis-à-vis de peuples « en retard », voire « inférieurs ». L’utopie coloniale, inspirée souvent par un idéal généreux et par de bons sentiments, repose sur de véritables contradictions : la lutte contre l’esclavage, ce « commerce honteux » qui sévit en Afrique, légitime les interventions des puissances européennes comme celle du roi des Belges Léopold II au Congo, mais débouche sur la servitude généralisée du continent !

• Au nom de cette mission émancipatrice, avancée en France aussi bien par les Eglises que par les républicains, les colonies ne sont pas seulement une « bonne affaire », mais aussi un « fardeau » ou un « devoir civilisateur ». Le discours colonial, nourri de préjugés racistes, de mythes et d’illusions, est donc propre à séduire et ne soulève guère de réserves avant 1914. Relayé par la presse, la littérature et l’école, il s’affirme comme une composante majeure des sociétés européennes et entretient le sentiment nationaliste.

 

2 De la domination au partage (1850 – 1914)

 

2.1 Les étapes de l’expansion

 

• L’expansion est longtemps le fait d’initiatives isolées, les Etats répugnant à s’engager, hormis quelques exceptions notables, comme la France, en Algérie dès 1830, ou la Grande-Bretagne en Nouvelle-Zélande en 1840. La rivalité ancienne entre ces deux puissances conduit à privilégier la quête de points d’appui destinés avant tout à s’assurer le contrôle des mers. Les Anglais, présents au Cap et à Aden, contrôlent la route des Indes et se tournent vers l’Extrême-Orient (Singapour, 1819 ; Hong-Kong, 1842). Les Français renforcent leur présence en Afrique de l’Ouest (Faidherbe au Sénégal, 1854) et dans le Pacifique (Marquises, 1842 ; Nouvelle-Calédonie, 1853) et s’établissent à Saigon et en Cochinchine (1862).

• L’expansion change de nature vers 1880. Les rivalités grandissantes entre puissances, les difficultés économiques entraînées par la Grande Dépression suscitent l’adoption de politiques résolument colonialistes. Le Britannique Joseph Chamberlain et le Français Jules Ferry se font les porte-parole d’une conquête systématique. Alors que les Français mettent la main sur la Tunisie en 1881, les Britanniques occupent l’Egypte en 1882 afin de contrôler la nouvelle route des Indes ouverte par le canal de Suez. De nouvelles puissances, comme l’Allemagne ou l’Italie, revendiquent leur « place au soleil ». Après la conférence de Berlin qui s’achève en février 1885, la compétition s’accélère et une vague colonisatrice submerge l’Afrique. Seule l’Amérique, en raison de la doctrine Monroe, est épargnée.

• Le partage colonial est achevé pour l’essentiel en 1914. Il est accompagné de terribles violences contre les indigènes, les confiscations de terres et les déplacements de peuples s’ajoutant aux massacres de la conquête. Il a provoqué des heurts entre puissances et alimenté le nationalisme. Le rêve français d’un empire qui irait de Dakar à Djibouti se heurte au projet anglais de réunir dans un même ensemble les territoires du Caire au Cap : en 1898, à Fachoda, sur le Nil, les Français doivent reculer. La France et l’Allemagne s’affrontent à propos du Maroc : en 1905 – 1906 (crise de Tanger) et 1911 (crise d’Agadir), on est au bord de la guerre.

 

2.2 Colonialisme ou impérialisme

 

• La colonisation constitue la forme

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