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Independance De La côte D'ivoire - analyse

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Par   •  16 Juillet 2012  •  1 457 Mots (6 Pages)  •  3 814 Vues

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Yveline Dévérin – Géopolitique de l'Afrique

L'ACCESSION À L'INDÉPENDANCE

DE LA CÔTE D'IVOIRE,

VUE PAR AHMADOU KOUROUMA

Dans le roman "Quand on refuse, on dit non" paru en 2004 après sa mort (2003),

Ahmadou Kourouma analyse avec acidité et clairvoyance la façon dont la Côte d'ivoire

accède à l'indépendance.

Le texte que je propose ci-dessous ne prétend pas apporter LA vérité sur l'accession à

l'indépendance de la Côte d'ivoire. C'est une des interprétations. Houphouët-Boigny est

généralement présenté comme le père de l'indépendance, celui qui s'est battu pour l'obtenir.

Il me semble que l'analyse de Kourouma mérite qu'on s'y attarde… Cela n'empêche pas

Houphouët-Boigny d'avoir fait voter la loi d'abolition du travail forcé en 1947. Et cela, quelles

qu'aient été ses véritables motivations, toute l'Afrique lui en est encore reconnaissante.

Le type d'analyse proposé par l'auteur mérite aussi qu'on tente de l'appliquer à nombre

de pays africains, et qu'on relise l'histoire de chaque pays à l'aune de cette interprétation.

L'approche géopolitique des rapports avec les anciennes puissances coloniales serait

considérablement facilitée…

Ce texte ne présente bien entendu que l'analyse de l'accession à l'indépendance de la

Côte d'ivoire. Il met en scène Birahima, enfant-soldat démobilisé du Libéria, qui tente de

rentrer chez lui en Côte d'ivoire, traversant le pays en guerre (2002-2003). Il est accompagné

d'une jeune femme, Fanta, qui entreprend de lui faire un cours d'histoire…

Pendant la guerre, sous le pétainisme, les colons se trouvèrent seuls maîtres du pays.

Leur arme était l'idéologie du fascisme de l'Allemagne. Ils appliquèrent un apartheid dur et

tatillon. La colonisation, dès ces premiers jours, ne tolérait plus que les blancs se mêlent aux

nègres. De nouvelles règles renforcèrent la séparation, la poussant jusqu'au comptoir des

boutiques. Chaque boutique séparait en deux parties le comptoir où blancs et noirs devaient

s'arrêter pour faire leurs emplettes.

Un jour, vinrent la Libération et le gaullisme. Tout changea. Les règles de l'apartheid

sautèrent. On vit des enfants curieux se grouper à l'entrée de l'hôtel Bardon et des autres

bars d'Abidjan pour observer noirs et blancs consommer ensemble. Et ce ne fut pas tout. On

vit aussi débarquer de nouveaux blancs. Ceux-là s'intéressaient aux conditions des noirs

indigènes. Ils avaient un autre langage et un autre comportement. Ils entreprirent les

formations politiques des noirs qui devaient envoyer des représentants aux constituantes et

aux assemblées parlementaires de Paris. Ils organisèrent des Unions d'études communistes

(UEC). C'étaient des cours du soir qui permettaient de comprendre l'économie et la situation

sociale des noirs de la Côte-d'Ivoire. Les analyses étaient faites dans une perspective

socialiste, communiste. Ces nouveaux blancs étaient des communistes. Ils se mêlaient aux

noirs indigènes, ils allaient chez les noirs. Ils prirent en main l'organisation du Syndicat des

planteurs africains de Houphouët-Boigny. Ils en firent un instrument politique redoutable pour

les échéances futures. Ils devinrent les amis et conseillers de Houphouët-Boigny et de son

équipe. Ils organisèrent tout autour de Houphouët-Boigny.

Yveline Dévérin – Géopolitique de l'Afrique

Quand vint l'élection de députés pour la première Constituante, Houphouët se présenta

et ses amis axèrent sa campagne sur la suppression des travaux forcés. Avec une telle

affiche, tout le Nord vota comme un seul homme pour le député Houphouët-Boigny. Au Sud,

moins sensible aux travaux forcés, les voix se dispersèrent. Elles allèrent à d'autres

candidats.

Il y eut une deuxième Constituante. La Constitution proposée par la première avait été

rejetée par la droite française parce qu'elle « faisait coloniser la France par ses colonies ».

Heureusement, les libéralités comme la suppression des travaux forcés et la citoyenneté de

l'Union française acquises au cours de la première furent préservées. La loi Houphouët-

Boigny, la loi supprimant les travaux forcés, fut perpétuellement acquise. Le nom de

Houphouët-Boigny, lié à la suppression des travaux forcés, fit de lui un homme-dieu au nord

de la Côte, dans l'actuel Burkina et dans le Niger. Dans la cosmogonie de certaines sectes

de l'époque, Houphouët-Boigny et de Gaulle figurèrent parmi les dieux. C'est dire que

Houphouët-Boigny avait acquis une popularité exceptionnelle dans toute l'Afrique

francophone

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