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Hervé Théry, « Persistance et diversité des activités de collecte au Brésil », Géoconfluences, dossier : Le Brésil, ferme du monde?, 19/06/2019

Étude de cas : Hervé Théry, « Persistance et diversité des activités de collecte au Brésil », Géoconfluences, dossier : Le Brésil, ferme du monde?, 19/06/2019. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Octobre 2022  •  Étude de cas  •  1 407 Mots (6 Pages)  •  209 Vues

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Dans les pays développés, la collecte est souvent associée à un passé antérieur à l'agriculture. C'est cependant un

moyen de survie pour les peuples en difficulté des zones non-anthropisées. Même si le Brésil est une des dix premières

puissances économiques mondiales, la collecte, sous le nom de “extractivisme”, a un impact économique et social.

Cette exploitation compte la chasse autorisée aux communautés traditionnelles, la pêche, la récolte de produits

non-ligneux tels que les gommes, les racines, les écorces, les huiles et les graines mais aussi le bois collecté en forêt en

dehors de la sylviculture et l'exploitation minière de gisements alluviaux d'or ou de diamants.

1. Ancienneté et omniprésence de la collecte

La collecte est tellement présente au Brésil que le pays en tient son nom. Effectivement, celle-ci en est un trait distinctif

puisqu'elle représente une part importante de l'exportation et des dizaines de milliers d'emplois. De plus le nom Brésil

vient des premières collectes rentables des portugais, celle du "pau brasil", un bois rouge comme la braise.

1.1 Collecte et utilisation des terres

C'est parce qu'il y a encore de vastes zones peu anthropisées telles que les forêts, les steppes et les savanes que la

collecte est aussi importante au Brésil. Le rural brésilien peut être séparés en quatre espaces : les espaces couverts

par la végétation primaire qui occupent la plupart du territoire, les zones agricoles familiales du nord-est et

sud-ouest et les espaces de production de canne à sucre et de soja dans le centre-ouest mais aussi les les zones

forestières naturelles ou non et les zones dominées par l'élevage. Il faut noter que les zones où persistent les activités

de collecte sont aussi celles où avancent les fronts pionniers, l'agriculture continue à y conquérir de nouvelles terres, à

mettre en culture des milliers d'hectares de forêts et de savanes, et ce depuis l'arrivée des portugais au XVIème siècle.

C'est depuis les années 1970 que le processus s'est accéléré et que la déforestation se met au profit de l'agriculture.

1.2. Diversité et inégale répartition des activités de collecte

Pour certaines denrées issues de la collecte telles que les noix du Brésil, de cajou ou encore les pignons de pins, le

marché est mondial et on les retrouve dans les supermarchés des pays développés. Sinon, le marché est national voire

régional. Ainsi retrouve-t-on, par exemple, les noix de babaçu dans le Nordeste, dont l'huile sert à l'industrie

aéronautique. Si ces produits se retrouvent tous sur le marché, ils n'ont néanmoins pas la même valeur commerciale.

Effectivement, les bois représentent 64% du marché total tandis que les denrées alimentaires n'en représentent qu'une

vingtaine. La collecte est principalement présente dans le Nord du Brésil, l'Amazonie et le Nordeste intérieur, mais elle

est tout de même présente, plus faiblement il est vrai dans les régions du Sud, là où sont récoltés maté et bois à brûler.

Seul l'Etat de Sao Paulo n'est pas concerné. Cette répartition s'explique par la disposition géographique des

ressources dans le pays et les cultures qui en découlent. La collecte est d'ailleurs traditionnelle : les noix du Brésil

ayant été plantées aussi en Bolivie ou en Côte d'Ivoire, les brésiliens demandent l'exclusivité du marché sur cette

denrée.

1.3 Collectes prédatrices

Bien que la coupe du bois représente la plus grosse part des exportations du Brésil, le déboisement de l'Amazonie

n'en est pas moins controversé. Même si la consommation de bois a diminué jusqu'au milieu des années 1990, elle a

recommencé à croître à partir de 1998, stimulée par la production accrue de charbon de bois, pour la production

d'acier. Le Brésil est en effet le seul grand pays au monde à faire encore fonctionner une grande partie de sa sidérurgie

au charbon de bois , selon l’ADD « une part significative de la fonte produite au Brésil dépend encore aujourd’hui du

charbon de bois.

. Le Brésil est ainsi le seul pays au monde où le secteur sidérurgique utilise encore du charbon de

bois à grande échelle. Le CGEE a calculé que la sidérurgie brésilienne a produit 32,5 millions de tonnes de fonte par an

entre 2003 et 2012, dont 9,5 millions de tonnes provenant du charbon de bois.

2. Filières de valorisation

2.1 Noix du Brésil à Xapuri

S'appuyant les principes de valorisation des produits de collecte défendus par Chico Mendes dans les années 1980, le

gouvernement de l'État d'Acre a rouvert, après quelques agrandissements et modernisations, l'usine de traitement

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