Philosophie de l'art et esthétique
Cours : Philosophie de l'art et esthétique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Mmbb19 • 27 Novembre 2024 • Cours • 9 421 Mots (38 Pages) • 154 Vues
CM Philosophie de l'art et esthétique
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Danielle Aura : ref a utiliser !!!!!! Ds évaluation : entrer dans analyse // regarder emission variation sur la beauté - podcast ( 4 ep ) //
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Expérience esthétique
### Introduction :e
L'expérience esthétique fait face à des qst de réception
I/ point de depart de la contradiction entre exp esthethique et expérience philosophique
L'expérience esthétique se situe au carrefour entre l'émotion et la perception. Elle pose une question essentielle : **comment des objets, des paysages, des œuvres d'art génèrent-ils en nous une expérience esthétique ?** Cette question interroge le rapport entre l'observateur et l'objet, le sujet et l'œuvre, mais aussi la nature même de cette expérience qui semble échapper aux tentatives d'explication.
Le point de départ de cette réflexion réside dans une contradiction entre l'expérience esthétique et l'expérience philosophique. **Qu’est-ce qui se passe quand nous contemplons un paysage, écoutons de la musique, ou ressentons des émotions face à une œuvre ?** Quelle est la valeur spécifique de cette expérience ? Que fait-on exactement en regardant un tableau ou en écoutant une œuvre musicale ? **Quelles attentes nourrit-on face à ces objets ?** Et, inversement, **qu’est-ce qui fait obstacle ou facilite ces expériences ?**
1.Le pragmatisme et la relation sujet-objet
Dans le cadre d’une réflexion philosophique sur l’esthétique, il est nécessaire de se confronter à la question de l'apparence et de la perception. Une approche pragmatiste nous invite à penser l'expérience esthétique comme une interaction dynamique entre le sujet (celui qui perçoit) et l’objet (ce qui est perçu). Cette relation interroge le rôle que joue l'apparence, qui, en esthétique, est loin d'être secondaire.
2.Définition de l'expérience esthétique
L'expérience esthétique se distingue par son imprévisibilité. **Elle échappe à toute explication rationnelle** et survient de manière spontanée, sans que nous puissions l’anticiper. Nous ne pouvons pas expliquer pourquoi un paysage particulier nous émeut, ou pourquoi une œuvre d'art provoque en nous une résonance émotionnelle, alors qu’une autre, similaire en apparence, nous laisse indifférents. Cette impossibilité d'expliquer l'expérience esthétique repose sur deux éléments fondamentaux :
1. **Absence de causalité** : L'expérience esthétique ne découle pas d’une relation de cause à effet prévisible. Elle s'oppose au principe de causalité, car nous ne pouvons jamais être certains de ce qui la provoque. (= elle n’est jamais certaine)
2. **Absence d’intentionnalité** : L'expérience esthétique ne peut être produite volontairement. Elle ne se crée pas intentionnellement, mais vient à nous de manière inattendue. (=elle ne peut pas être le produit de l’intention. On ne peut pas la créer c’est elle qui vient a nous.)
Exp esthetique se caracterise par une double impossibilité: impossibilité d’explication et impossibilité du controle.
Elle serait autonome contrairement a l’activité humaine
3.L’autonomie de l’expérience esthétique
L'expérience esthétique semble dotée d’une certaine autonomie. Contrairement aux activités humaines, qui sont souvent orientées vers un but ou soumises à une intention, elle se manifeste sans contrôle, ni explication. Cette autonomie en fait un **topos esthetique** dans la réflexion esthétique, où les philosophes la décrivent parfois en termes mystérieux, comme si elle relevait du domaine du sacré, de la magie, ou même de la croyance.
James Joyce, par exemple, introduit le concept d’**épiphanie** pour parler de l'expérience esthétique. Dans ce contexte, **l'épiphanie** désigne la manifestation spirituelle d’un objet qui, soudain, **interrompt le cours habituel de la vie** et capte notre attention. L'objet commence à "rayonner" et à effacer tout ce qui l'entoure. Joyce utilise ce terme pour décrire la manière dont une œuvre ou un objet ordinaire peut, tout à coup, révéler sa nature profonde et nous éblouir. Ainsi, **l'expérience esthétique se caractérise par la révélation** de quelque chose que nous n'avions pas perçu auparavant. Cette révélation est souvent accompagnée de notions telles que **perfection, harmonie, et éclat**.
4.L’extase et le ravissement dans l’expérience esthétique
L'expérience esthétique a été comparée à des phénomènes religieux, en particulier à l’**extase**. Dans la tradition religieuse, l'extase est une commotion émotionnelle intense provoquée par la présence du divin, comme dans le cas de l'extase de Sainte Thérèse.
George Bataille décrit l'expérience esthétique comme un **"silence équivoque de l'extase"**, inaccessible à la raison humaine, comparable à la mort dans son caractère insaisissable.
Nicolas Boileau, au XVIIe siècle, associe l'expérience esthétique à la foudre. Dans une comparaison avec Zeus, il déclare : « Quand le sublime vient à éclater, il renverse tout comme une foudre », soulignant ainsi le caractère soudain et puissant de cette expérience.
Jean Paulhan, quant à lui, aborde l'esthétique à travers le concept de **ravissement**, qu’il décrit comme un état d'aliénation où **l'on cesse d'être soi-même**. Le terme "ravir" renvoie à l’idée de **dérober**, comme si l'expérience esthétique nous arrachait à nous-mêmes. Paulhan affirme que cette expérience ne peut être recherchée méthodiquement, et que toute tentative de la capturer ou de la reproduire serait vouée à l'échec.
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