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Prolétariat, insurrections et révolutions en France 1789-1871

Dissertation : Prolétariat, insurrections et révolutions en France 1789-1871. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Septembre 2023  •  Dissertation  •  3 530 Mots (15 Pages)  •  82 Vues

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Prolétariat, insurrections et révolutions en France 1789-1871

De la fin du XVIIIème siècle à celle du XIXème, la France est marquée par la succession de régime porté par différentes opinions politiques s’imposant par la force, qui ont dû faire face à plusieurs soulèvements.

D’après Arendts, les révolutions ont pour but de garantir politiquement les libertés en libérant les individus des anciennes formes de domination et en établissant les conditions d’exercice de cette nouvelle liberté. Ce sont des soulèvements renversant le pouvoir établi qui, contrairement aux insurrections, transforment profondément la société. Les révolutions ne changent dès lors pas seulement les détenteurs du pouvoir politique mais bouleversent la société dans son ensemble. La révolution française de 1789 ouvre le sujet et, comme sa définition l’indique, constitue un tournant dans l’histoire de France. Elle réforme la société en supprimant, le 4 août 1789, les privilèges, fondement de la société de l’Ancien Régime. Elle revendique de nouvelles valeurs que sont la fraternité, l’unité et l’universalité incarnées à travers la nation, et proclamées dans la DDHC. Ce renversement de 1789 marque donc une révolution, elle annonce “ la naissance d’un nouveau monde, c’est l’année 0” [François Furet].

En revanche, les insurrections ne font que changer les politiques incarnant le pouvoir sans transformer son organisation et maintiennent ainsi la domination d’une partie de la population. Les trois glorieuses viennent bien illustrer une insurrection. Celles-ci sont à l’origine d’un changement de régime : la monarchie de juillet remplaçant la Restauration. Bien qu’on puisse considérer, au préalable, qu’elles constituent un tournant puisqu’elles arrivent à réformer le pouvoir en place, celui-ci n’est que partiellement changé dans ses institutions ; les libéraux se substituent aux ultras. Les trois glorieuses sont un échec en termes de révolution.

Tous ces bouleversements politiques ont besoin d’acteurs. Qu’elles émanent d’un mouvement bourgeois ou ouvrier, les révolutions et insurrections mobilisent plusieurs couches de la société dans sa durée. Et bien qu’elle n’en profite pas toujours, la classe dominée est souvent instrumentalisée par la classe dominante qui manœuvre le soulèvement à des fins politiques : ce sont le prolétariat et le capitaliste (les bourgeois) définis par Marx en fonction de leur place dans les rapports de production. Selon Marx, il n’existe pas d’autre classe dans la société, qui n’est donc séparée qu’en deux opposés : le dominant et le dominé. En effet, alors que le prolétariat ne détient que sa force de travail, le bourgeois possède les moyens de production ou/et du capital et exploite la force de travail du prolétariat. En conséquence de cette opposition draconienne, les classes sont inévitablement en lutte.

Le prolétariat dans son ensemble, c'est-à-dire aussi bien urbain que rural, a donc une place centrale dans les soulèvements politiques. Il est aussi bien source des révolutions qu'il en subit les conséquences, incapable d’imposer sa conclusion, directement rattaché à sa place de dominé.

Comment le prolétariat influence-t-il les révolutions et insurrections ? Et à l’inverse, quelles conséquences ont-elles sur lui ?

Tout d’abord, nous nous intéresserons à la durabilité de la position de dominée du prolétariat malgré les révolutions et insurrections. Dans un second temps, nous étudierons la division du prolétariat dans les révolutions et insurrections. Puis, en dernier lieu, nous verrons comment le prolétariat essaye de sortir de sa domination en utilisant l’insurrection.

La Révolution française émane du mécontentement bourgeois et de la noblesse souhaitant plus de pouvoir politique alimenté par la révolte populaire. Cette dernière est le résultat de l’accroissement de la misère causée par une crise économique impactant l’agriculture, le commerce et l’industrie : s’enchaîne donc mauvaise récolte, dépense de guerre (notamment pour la guerre d’indépendance américaine)... “La faim est donc le moteur du mouvement de révolte populaire, [qui] aide et pénètre une révolution bourgeoise.” [Larousse, encyclopédie, La Révolution française 1789-1799]. Malgré que la Révolution française se veut en rupture avec la société de l’Ancien Régime et qu’elle vise à instaurer de nouveaux principes, dans la pratique la société est toujours imprégnée de grandes inégalités. En effet, bien que les paysans soient libérés de l’autorité seigneuriale, ils restent pauvres. La misère urbaine s’accroît. Le prolétariat ne sort donc pas gagnant de cette révolution malgré son rôle actif dans celle-ci contrairement à la classe bourgeoise. La Révolution française n’améliore que les conditions bourgeoises, qui arrivent à s’enrichir et acquièrent en 1791 les biens du clergé. La grande bourgeoisie et la noblesse vont former une nouvelle classe dirigeante : l’aristocratie féodale. Les inégalités vont s’accroître et la Révolution française manqueras donc sa promesse auprès de la classe dominé expliquant son impopularité pour celle-ci. L’ascension sociale et politique bourgeoise est donc en mouvement opposé à la situation prolétaire, qui atteste d’une grande pauvreté.

La Révolution française n’est pas la seule révolution dont se sont emparés les bourgeois au détriment du mouvement prolétaire. Les trois glorieuses sont un événement révélateur de la domination subie par la classe prolétaire. Le 26, 27 et 28 juillet 1830 on assiste à Paris à une insurrection née des métiers : le prolétariat est à l’initiative du soulèvement. Tout d’abord elle se caractérise par une résistance des journalistes face aux quatres ordonnances de Charles X restreignant le peu de liberté de presse. Vient se joindre au mouvement insurrectionnel, les métiers parisiens et artisans par solidarité professionnelle. Le peuple adhère à l’insurrection et dresse des barricades motivé par l’importante misère urbaine qui s’accroît en raison des effets de l’exode rural. En effet, on observe pendant la monarchie de juillet une paupérisation du prolétariat, dont les conditions de vie se détériorent en lien avec les débuts de la révolution industrielle et la surcharge urbaine. Malgré l’importance du rôle joué par le prolétariat et sa volonté de réduire les inégalités qu’il subit, la bourgeoisie va récupérer cette insurrection afin d’installer au pouvoir Louis-Philippe. Elle ne tient pas compte des revendications populaires et démocrates et malgré un début de régime qui semble relever du progrès,

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