La France de 1945 à 1974

III- La France de 1945 à 1974

Durant ce quart de siècle qui suit la libération, la France se reconstruit, se transforme, se modernise.

A-1945-47:Les grandes réformes de la libération à la

naissance de la IV° République

1. En 1945, un pays affaibli

La France sort meurtrie de la II° Guerre mondiale

* plus de 600 000 morts dont la moitié de civils

(bombardements- occupation allemande-déportation massive…)

* 2,5 millions de logements détruits

* un réseau de transport très endommagé (sabotages des résistants)

* 3 millions d'hectares de terres agricoles non utilisables d'où des pénuries

et le maintien des tickets de rationnement

* des frais d'occupation disproportionnés versés à l'Allemagne

durant 5 ans

L'économie est donc en ruine. Il faut reconstruire très rapidement.

[pic 1]

Destructions au Havre

1. La reconstruction économique et sociale du pays

Cette reconstruction se fait sous l'impulsion du GPRF (gouvernement

provisoire de le République française). Il s'agit d'un gouvernement d'union nationale (tous les partis politiques ayant participé à la résistance y participent) dirigé par de Gaulle qui doit gérer l'après- guerre.

Il se dote de nouveaux moyens d'intervention dans l'économie à travers un certain nombre de nationalisations (passage du secteur privé au secteur public).

Ces nationalisations concernent plusieurs secteurs

* l'énergie (EDF-GDF)

* les transports (Air France)

* les assurances et les banques (Banque de France- Crédit Lyonnais-

Société Générale)

*certaines entreprises ayant trop collaboré avec l'Allemagne ( Renault)

L’État peut donc donner une impulsion décisive à l'économie. Il fixe aussi des

objectifs à atteindre au secteur privé : c'est la planification économique.

Elle est incitative (et non obligatoire comme en URSS). L’État a surtout un rôle d'orientation pour guider les investissements.

La reconstruction est terminée en 1949 : la France a alors retrouvé ses

niveaux de production d'avant-guerre et les tickets de rationnement sont

définitivement supprimés.

S'ouvre alors une période de très forte croissance économique, les

Trente Glorieuses, qui se poursuit jusqu'en 1973.

Sur le plan social, le GPRF se distingue par la mise en place de la sécurité sociale en octobre 1945. Grâce aux cotisations versées par les

employeurs et les salariés, la « sécu » couvre les risques maladie,

vieillesse chômage… et gère les allocations familiales.

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La France des « 30 glorieuses » : hausse du pouvoir

d’achat et société de loisirs

1. La reconstruction politique

La Libération ne veut pas dire retour de la III° République. Par le référendum du 21 octobre 1945, plus de 90 % des Français ont exprimé leur volonté d'établir un nouveau régime. La tâche en revient aux 3 partis politiques qui dominent le GPRF : le PCF, la SFIO ( socialistes) et le MRP ( mouvement républicain populaire ) chrétien démocrate et au centre. Ils doivent rédiger la nouvelle constitution.

En janvier 1946, de Gaulle démissionne de la présidence du GPRF car il est en désaccord avec le projet constitutionnel discuté. D'après lui, la future constitution donne trop de pouvoirs aux députés mais pas assez au chef de l’État. Le PCF, la SFIO et le MRP s'entendent alors pour gouverner ensemble, c'est le tripartisme.

En octobre 1946, la constitution est approuvée par 53 % des suffrages

exprimés. Le 16 juin 1946, lors du discours de Bayeux, de Gaulle critique le régime et se range résolument dans l'opposition.

Malgré le faible soutien populaire (un tiers des électeurs n'a pas voté lors duréférendum), malgré l'hostilité des gaullistes, la IV° République peut

débuter…

B- 1947-1954 : Les conséquences politiques de la Guerre Froide

Les institutions de la IV° République

Elles instaurent un régime parlementaire.

* L'Assemblée nationale est très puissante car elle vote les lois et le

budget. Elle investit le Président du conseil et elle peut renverser le

gouvernement. Elle est élue à la proportionnelle (députés élus en fonction du nombre de voix pour chaque parti). Aucun parti politique ne possède alors de majorité à l’Assemblée. Des coalitions gouvernementales sontdonc indispensables mais elles sont peu durables.

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