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Dissertation sur le bilan de la première guerre mondiale

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Par   •  12 Novembre 2023  •  Dissertation  •  2 248 Mots (9 Pages)  •  98 Vues

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Au lendemain de la Première Guerre mondiale, l’Europe se trouve face à un bilan effroyable sur les plans humain, économique et moral. La guerre a été totale : elle a plongé l’économie des états en une économie de guerre. Soldats et civils ont été impliqués et ont subi d’énormes souffrances. On comptabilise des millions de morts, d’invalides et de déplacés. La destruction des économies et des infrastructures est totale. L’endettement est gigantesque pour soutenir l’effort de reconstruction. Les populations sont endeuillées et traumatisées. La guerre scelle la chute des empires européens et projette l’Europe dans une nouvelle ère. Pour toutes ces raisons, la première guerre mondiale est considérée par de nombreux historiens comme le « suicide de l’Europe ». L’Armistice est signé le 11 novembre 1918 entre l’Allemagne et les pays alliés de la Triple-Entente. Il est le premier acte mettant fin à la guerre. Il sera suivi par la conférence pour la paix de Paris en 1919, puis le traité de Versailles, aboutissant à la mise en place d’une paix qui va s’avérer fragile. Se pose alors la question si la construction de cette paix va confirmer ou non le suicide de l’Europe. Dans une première partie, nous détaillerons le bilan de la guerre et en quoi il constitue le suicide de l’Europe. Puis dans un deuxième temps, nous montrerons que l’armistice de 1918 porte déjà en lui les germes de la revanche, puis nous détaillerons un processus de paix douloureux et fragile, source de futurs conflits. Ensuite, nous analyserons le rôle de la SDN, ses réussites et ses limites. Enfin, nous nous poserons la question si cette construction de la paix est l’unique cause du suicide de l’Europe.

          Le bilan humain de la Grande Guerre est inimaginable. La guerre a coûté à l’Europe dix millions de morts et six millions d’invalides. La France est le pays le plus sévèrement frappé, avec 1,4 millions de morts, et 4,2 millions de blessés. A ces pertes dues au combat, se rajoutent les morts causées par les mauvaises conditions d’hygiènes de l’après-guerre ainsi que des épidémies comme la grippe espagnole de 1918. Le retour des soldats survivants se fait dans une grande souffrance. En effet, les millions d’invalides, les veuves et les orphelins deviennent un poids pour la société et on assiste à un véritable bouleversement des familles. La guerre a obligé les femmes à devenir beaucoup plus indépendantes : elles ont remplacé les hommes dans les usines, (notamment les usines d’armements qui doivent alimenter le front) et dans les champs. On assiste à une augmentation des divorces et une baisse de la natalité. Le statut de la femme au sein du foyer est donc remis en cause. A leur retour, les hommes ne retrouvent pas leur place ni dans la vie de famille ni dans la société : beaucoup de soldats ont l’impression d’avoir été abandonnés, et de n’être pas reconnus pour leurs sacrifices. La réinsertion professionnelle des anciens combattants est extrêmement difficile et ils font souvent face à une grande solitude. Pour accompagner les familles endeuillées et pour ne jamais oublier les défunts, différentes formes d’hommages aux anciens combattants voient le jour. Le « culte du soldat inconnu » se met en place à l’Arc de Triomphe dès 1920. Par ce symbole, il rend hommage à l’ensemble des combattants morts pour la France.  Le 11 novembre, jour anniversaire de l’armistice, devient officiellement un jour férié dédié aux commémorations en France en 1922.

Ce bilan humain et les séquelles qu’il laisse vont diviser la population en deux : ceux qui célèbrent l’héroïsme, et ceux qui continuent à vivre dans une terrible souffrance.  

Le bilan matériel est lui aussi considérable. Les principales régions d’Europe victimes des destructions sont le nord et l’est de la France, ainsi que la Belgique et une partie des Pays-Bas. Plusieurs dizaines de milliers de routes et de voies ferrées sont détruites, ainsi que de nombreux villages, villes, usines et terres agricoles dévastés par - selon certaines estimations - plus d’un milliard d’obus, touchant à la fois les infrastructures militaires et civiles.

Enfin, le bilan économique entraîne un endettement sans précédent des pays à reconstruire. Les créanciers sont principalement les États-Unis, le Royaume Unis et des banques privées. De nouvelles puissances concurrentes émergent, dont le Japon et les États-Unis qui devient la première puissance mondiale.

Ce bilan désastreux à tous les niveaux constitue le suicide de l’Europe.

Des 1918, la supériorité des alliés sur le flanc occidental est indiscutable grâce au soutien des Etats-Unis. En Allemagne, des dissensions internes vont naitre entre politiques et militaires. Le Général Ludendorf et le Marchal Von Hindenburg refusent une capitulation qui pourrait couter trop cher à l’Allemagne. Cependant les défaites militaires d’août 1918 entrainent un mouvement de rébellion de soldats et une révolution ayant pour conséquences l’abdication de l’empereur Guillaume II. La nouvelle République de Weimar mise en place veut stopper la guerre et formule la demande d’un armistice qui sera signé à Rethondes le 11 novembre 1918.

Les clauses de l’armistice sont extrêmement sévères et immédiates pour l’Allemagne : cessation immédiate des combats, retrait des pays envahis, abandon du matériel de guerre - dont la livraison de tous les sous-marins aux alliés, évacuation de la rive gauche du Rhin, territoires qui seront administrées localement sous le contrôle des forces alliées. Sur le front est : retrait des territoires occupés en Autriche-Hongrie et dans l’empire Ottoman. Cet armistice est perçu par les militaires comme une trahison de la toute nouvelle République de Weimar et nourrit ainsi dès la fin de la guerre le discours nationaliste et le désir de vengeance qui mènera à la Deuxième Guerre mondiale.

Pendant la première moitié de l’année 1919, la conférence de la paix  de Paris est organisée par les vainqueurs de la Première Guerre mondiale afin de négocier les traités de paix entre les Alliés et les vaincus. Elle va aboutir au traité de Versailles signé le 28 juin, suivi par d’autres traités suivant un processus long et difficile : traités de Saint Germain-en-Laye (sur l’Autriche) et du Trianon (sur la Hongrie), traité de Sèvres (morcellement de l’empire Ottoman). Ces différents traités confirment la dislocation des trois empires : l'Empire allemand, l'Empire Austro-Hongrois et l'Empire Ottoman, et la création de nouveaux États en Europe : renaissance de la Pologne, création de la Tchécoslovaquie et de la Yougoslavie. De nombreuses frontières sont redessinées. Les vaincus doivent céder des territoires : L’Allemagne est partitionnée en deux avec la création du couloir de Dantzig cédé à la Pologne ; l’Alsace et la Lorraine sont restituées à la France ; l’Empire Ottoman cède une partie de ces territoires à la Grèce, ainsi que ceux du Moyen-Orient à La France et l’Angleterre.

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