La métropolisation, un processus mondial différencié

THÈME 1 : LA MÉTROPOLISATION, UN PROCESSUS MONDIAL DIFFÉRENCIÉ.

        La métropolisation est un processus, une dynamique de recomposition de l’espace à l’échelle mondiale. Elle se définit comme la concentration des pop°, des activités et des fonctions de commandement dans les "métropoles" dont le poids (dans tous les domaines) est croissant. Les villes sont des «centres » de la mondialisation et leur développement (métropolisation) est toujours en cours. On a ainsi l’impression d’une uniformisation, notamment des paysages urbains (skyline, quartier des affaires symbole de puissance). Cependant, la métropolisation recoupe des réalités très diverses à travers le monde et provoque des inégalités à toutes les échelles.

        Comment la métropolisation renforce-t-elle la hiérarchie urbaine mondiale et recompose-t-elle les espaces métropolitains ?

        Nous étudierons tout d’abord le poids croissant des métropoles, puis nous allons nous intéresser à des métropoles concurrentes et en réseau pour finir sur les métropoles face aux enjeux de la recomposition spatiale.

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        La métropolisation est un processus qui s’accentue et les modèles et les paysages urbains s’uniformisent.

        Depuis 2007, la moitié de la population mondiale vit en ville et cette part ne cesse de progresser. Les PMA sont urbanisés à moins de 30 % tandis que les PID ont des taux d’urbanisation de 80 % environ. Du fait de la répartition de la population, plus d’un urbain sur deux vit en Asie. D’ailleurs, l’Asie et l’Afrique sont les deux continents qui ont les taux de croissance urbaine les plus élevés. Or, il existe différents types de concentration urbaine. Premièrement, les mégapoles, (des villes de plus de 8 millions d’habitants). Ces grandes villes connaissent les plus fortes croissances : elles sont de plus en plus nombreuses mais surtout présentes au Sud et subissent ainsi une forte croissance urbaine ce qui amène à des problèmes de logement et d’emploi, d’aménagements. Deuxièmement, les métropoles sont des villes de niveau supérieur qui ont des critères de hiérarchie selon les centres de décision. La mondialisation renforce la concentration de la population, des activités et des fonctions de commandement dans ces métropoles. Elles sont aussi des pôles d’attraction, c’est-à-dire qu’elles polarisent l’espace et le recomposent selon leur rayonnement. Cependant, une métropoles n’est pas forcément une mégapole. Troisièmement, l’étalement urbain et la coalescence entraînent la création de conurbations (agglomération). Les plus importantes sont les mégalopoles. On parle de région extrêmement structurée et structurante. Les mégalopoles forment des espaces très puissants car elles regroupent des métropoles (ou au moins une).

        La métropolisation se reconnaît par les paysages qu’elle crée. Nous pouvons alors assister à une densification et une verticalisation du bâti du centre . Le paysage le plus emblématique de la puissance des métropoles est la skyline (=alignement de gratte-ciel concentrés dans les quartiers d’affaires) marqué par la verticalité. Les centres des affaires représentent le cœur des métropoles. Ils se trouvent souvent au « centre- ville », accueillant de plus en plus d’activités tertiaires (spécialisation) plutôt que des logements. La ville attire la population et les activités qui nécessitent de l’espace. Or l’espace s’urbanise plus vite que le nombre d’habitants (ex: 30% de personnes en + = 80% de surface en +). On a alors recours à l’étalement urbain (périphérie). L’étalement urbain est un processus qui modélise les métropoles. L’émergence de nouveaux centres fonctionnels ( en plus de ceux des « centres » historiques ») amène à une organisation polycentrique des métropoles. Ainsi il y a de nouveaux centres fonctionnels dans le « centre » ou en périphérie (ex, proche aéroport, Edge-cities) qui sont toujours marqués par une forte accessibilité. Le polycentrisme ou polycentralité (phénomène récent) est emblématique des métropoles actives dans la mondialisation.

        Si les métropoles offrent un paysage et des modèles relativement uniformes, elles sont cependant hiérarchisées et par conséquent concurrentes

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        A l’échelle mondiale et régionale, les métropoles sont inégalement attractives, mais elles captent aussi les flux et affirment leur puissance à travers l’urbanisme et l’architecture.

        Pour mesurer et classer des métropoles, il faut regarder la puissance de son rayonnement. Une métropole peut avoir un rayonnement mondial. Par exemple, New York qui est une ville monde et ville globale fait partie des villes les plus puissantes dans les 3 zones de mondialisation les plus importants (appelés les pôles de « la nouvelle triade » et qui sont l’Europe de l’Ouest, l’Amérique du Nord et l’Asie du Sud-Est). Les métropoles peuvent également avoir un rayonnement régional comme par exemple les métropoles de la Mégalopolis qui ont non seulement un rayonnement mondial (continental) mais aussi régional. En France, Lyon est une des seules métropoles françaises à pouvoir espérer jouer un rôle européen mais est encore trop faible. Enfin, les métropoles peuvent aussi avoir un rayonnement local comme Athènes qui est la capitale d’un pays en crise économique. En 2018, elle ne joue qu’un rôle faible en dehors de ses frontières nationales. Ainsi, les métropoles sont hiérarchisées en fonction de leur capacité d’influence, lequel dépend de la qualité des fonctions métropolitaines et de leur place dans la mondialisation. Leur rayonnement peut donc s’exercer à l’échelle planétaire ( les villes mondiales se situent dans les pôles de la mondialisation), continentale, nationale.

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