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Éléments sur le thème de l'Amour

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Par   •  18 Janvier 2019  •  Cours  •  2 604 Mots (11 Pages)  •  469 Vues

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Introduction au thème de l’Amour

L’amour est un thème récurrent, et même presque un stéréotype, du roman et de la littérature. Ce thème est difficile à aborder, non seulement pour cette précédente raison mais également du fait que l’expérience personnelle (et donc différant d’un individu à un autre) est décisive dans la définition de l’amour. Ce paradoxe tient du caractère à la fois intravital, qui modifie l’individu de façon irréversible, et universel de l’amour.

Toutefois, l’amour n’est pas indépendant du contexte historique, comme en témoigne les travaux des philosophes contemporains (Le nouveau désordre amoureux, Bruckner et Finkielkraut). Par exemple, la conception contemporaine de l’amour est jugée trop proche du désir ; et, par l’influence des changements de 1968, dépourvue de ses codes traditionnels (vocabulaire, déroulement d’une relation). Ces mutations dénoncées par certains philosophes seraient même nuisibles au bon équilibre social.

Ainsi, l’objet de la prochaine réflexion sur l’amour sera d’étudier le rapport à l’altérité qu’il induit. En effet, la caractéristique de l’amour est de pouvoir modifier l’identité de l’individu mais également d’améliorer la compréhension que celui-ci a de sa personne.

On pourra donc se poser la question :

En quoi l’amour permet-il d’accéder à une former de vérité ?

Il s’agira également d’étudier les rapports entre beauté, art et amour, en explicitant les similitudes dans les sentiments esthétique et amoureux.

I. Amour et désir

Il y a un lien entre amour et désir et il explique la force significative que procure l’amour. Cependant, et contrairement aux pensées de quelques philosophes (Schopenhauer par exemple), il n’y pas qu’un aspect pulsionnel dans l’amour mais aussi un dépassement de la part animale de l’homme.

Néanmoins, la confusion actuelle entre amour et désir est bien réelle et vient brouiller les codes culturels de l’amour.

On en déduit donc que l’amour est avant toute chose, un phénomène culturel.

La polysémie du mot « amour », en français (contrairement à d’autres langues comme l’anglais, qui « classent » les différentes formes d’amour) apporte une difficulté supplémentaire à l’étude du thème.

En grec ancien, on compte quatre mots pour l’amour :

La philìa : l’amitié

L’agapè : l’amour divin, désintéressé

La storgê : l’amour familial

L’Éros : l’amour « naturel » (voir ci-dessous)

Considérons plus particulièrement l’Éros, qui est plus complexe à décrire.

Hésiode, dans sa Théogonie, parlait de deux Éros :

Un Éros fondamental, qui permet de comprendre la création du monde, qui est la force originelle assurant la stabilité du Cosmos (Empédocle reprend cette idée en considérant que les deux forces équilibrant le monde sont l’amour et la haine)

Un Éros vulgaire et commun, qui vient perturber l’ordre social du monde et fait rire les dieux.

Cette ambiguïté entre les deux personnes d’Éros se retrouve dans toute l’Antiquité

Exemple de L’âne d’or, Apulée : Le conte d’Amour et Psyché. Dans ce conte, on suit les aventures de Psyché, plus belle que Vénus, enlevée sans le savoir par Éros. Il lui interdit de le regarder mais elle transgresse : elle doit alors réussir de nombreuses épreuves afin de regagner sa place dans le cœur d’Éros. Ce récit initiatique explore les deux facettes d’Éros, grave et léger.

Si l’on s’attache à la conception grecque de l’amour, ce terme signifie une métamorphose en vue d’une élévation de l’esprit. L’amour aide l’homme à mieux se connaître le monde et lui-même. Toutefois, cette vision de l’Éros est spécifique à cette culture et va se modifier notamment sous l’influence du christianisme.

Tableau comparatif de l’amour dans les conceptions grecque et chrétienne

Un exemple du passage des deux conceptions de l’amour : la vie de Saint Augustin (Confessions). En effet, la conversion de Saint Augustin a marqué le passage d’une vie réglée sur l’amour terrestre et la recherche profane du beau (dans l’étude) à une vie tournée vers l’amour de Dieu. Dans ce passage, il y a une acceptation de l’irrationalité qu’implique tout amour divin ; il y également une prise de conscience du manque dans les relations terrestres (lié au péché originel qui conduit l’homme à n’aimer que lui-même)

On ne peut pas réduire pour autant l’Éros à sa dimension charnelle, en contradiction avec l’agapè, car il possède également une dimension initiatique (cf. Platon). La réelle différence entre les deux conceptions vient du fait que l’Éros ne comprend pas de rupture entre l’amour des corps et l’amour du beau. L’agapè au contraire nécessite une transcendance afin d’abandonner des choses terrestres.

Étude du texte de Saint Augustin, « Amabam amare »

Saint Augustin rapporte l’Éros au domaine sexuel et l’agapè devient la seule forme réelle et spirituelle d’amour. C’est pour lui la grâce qui l’a submergé lors de sa conversion. Ainsi, toutes les autres formes d’amours terrestres sont humaines mais manquent leur but : la force de ces amours ne fait pas rayonner l’autre mais revient sur elle-même. C’est selon Saint Augustin la conséquence du péché originel : l’amour terrestre de l’autre n’est pas possible et est réduit au seul « amor sui », amour de soi. Cet amour de soi conduit à un manque, qui doit être comblé par un aliment spirituel. Ce manque est également nommé par St Augustin, « solipsisme », la solitude existentielle de n’aimer que soi-même

La conception augustinienne de l’amour a suscité deux tendances :

Le jansénisme, qui condamne fermement toute forme de luxure et de concupiscence

La reconnaissance du fait que le manque provoqué par les amours terrestres peut apporter une vérité à l’homme sur son besoin d’amour : Dieu se révèle dans

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