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Le concept de mondialisation dans l’histoire : la pensée économique

Cours : Le concept de mondialisation dans l’histoire : la pensée économique. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Février 2019  •  Cours  •  13 107 Mots (53 Pages)  •  843 Vues

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;              Leçon 1- Le concept de mondialisation dans l’histoire : la pensée économique

SECTION 1 : La mondialisation refusée du mercantilisme à Friedrich List

I – Aux origines du protectionnisme : le mercantilisme

Le mercantilisme prend naissance au XVIème, et va durant tout le XVIIème et XVIIIème siècle dominer la pensée et l’analyse économique. Le principe qui guide le protectionnisme, c’est l’idée que toute richesse et tout bien-être proviennent de la possession des métaux précieux. Cette thèse s’appelle le chryso-hédonisme. Au 16ème siècle L’Espagne est le pays le plus riche du fait de leurs métaux précieux. Le Roi Philippe et Isabelle à la période de la Reconquista sont les plus connus de ce courant et symbolisent le triomphe du mercantilisme.

La richesse n’est non pas intrinsèque mais extrinsèque, càd l’équivalence de tout bien et service en métaux précieux.

Certes le mercantilisme est à la source de dégâts et catastrophes, mais n’en rappeler que les côtés négatifs c’est alors oublier des éléments essentiels. Cette idéologie a rompu radicalement avec la scholastique du Moyen, qui était un univers dominé par les idées de St Thomas d’Aquin, càd un monde où l’argent n’est pas en l’honneur de sainteté. Cet argent n’en trouve purification que s’il est consacré aux œuvres de Dieu (on gagne son ciel par ses dons), l’Église ira même jusqu’à en faire promesse avec les « billets d’indulgence ».

Grâce au mercantilisme, le désir de richesses n’est plus considéré comme vil. Ayant rompu avec l’idée que l’argent était nuisible, les mercantilistes vont donc expliquer que plus on possède de métaux précieux, plus le BE est important, puisque l’expression, l’équivalent de la valeur d’un bien ou d’un service est sa correspondance en métaux précieux.

Si la source de toute richesse est l’accumulation des MP, le devoir du souverain est d’éviter toute sortie de ces MP, et d’en accumuler un maximum. Voilà ce qui explique pourquoi il s’agit du siècle où les souverains financent les expéditions lointaines maritimes dont le but est de ramener en bateau des MP (l’or des Amériques, les richesses des Indes...). Garder les MP, et faire en sorte qu’ils ne sortent pas du pays, est le seul moyen de pratiquer le protectionnisme intégral. Le libre échange signifierait alors accepter d’importer contre ses MP, or si la richesse provient de la détention de MP alors les mercantilistes ne peuvent l’accepter.

Les politiques mercantilistes :

Elles sont nouées autour d’un protectionnisme intégral. Toute la valeur est en métaux. 

A partir de ces mêmes principes les pays mercantilistes vont mettre en œuvre des politiques différentes.

L’Espagne à partir du XVIème siècle, dans son malheur, va adopter le mercantilisme le plus strict et le plus orthodoxe possible. Cette politique est appelée le bullionisme (lingot en Anglais). L’Espagne était le premier pays du monde, le mercantilisme l’a entièrement ruiné. En effet, cadenassés complètement derrière leurs frontières pendant plus de deux siècles, les producteurs espagnols n’étaient donc pas en contact avec la concurrence. Privés de cette aiguillon, les entrepreneurs espagnols s’imaginaient produire correctement, puisqu’ils vendaient de façon correcte.

Ils finissaient par oublier que les consommateurs espagnols n’avaient pas d‘autres choix que de consommer local. Quand inéluctablement un jour, les frontières se sont ouvertes, les producteurs espagnols se sont aperçus qu’ils avaient un retard immense et qu’ils avaient raté plusieurs tournants décisifs en termes d’innovation.

C‘est rigoureusement la même chose qui s’est produite lorsque le mur de Berlin est tombé en 1989. Stricto sensu, il n’y a pas un produit de l’ex RDA, de la Roumanie, de la Bulgarie, de la Hongrie, de l’ex URSS qui pouvait affronter la concurrence des pays occidentaux. L’ex RDA était considérée comme le pays en pointe parmi les pays communistes. Pendant qu’en RDA on faisait encore des trabantes dont le châssis était en bois, dans l’ex RFA on faisait des Mercedes, des BMW, des Audi ou des Volkswagen… On comprend alors l’effondrement de l’industrie Est-Allemande. 

Ce qu’il faut comprendre c’est que ce ne sont pas les populations qui sont en cause, c’est le fait qu’étant en situation de protectionnisme intégral, les entreprises et les salariés ne sont pas stimulés par la concurrence. Les médias parlent volontiers de « miracle en Allemagne de l’Est ». Les miracles n’existent pas en économie. Ce qui s’est produit depuis trente ans c’est que l’Allemagne de l’Est est désormais un pays en économie de marché et qu’il pratique le libre-échange. Quand on est en zone de libre-échange, c’est à dire en concurrence avec le monde entier, il n’y a que deux solutions possibles : ou on est compétitif, ou bien on dépose le bilan.

Les incitations issues de la concurrence sont les meilleurs dopings possibles pour obliger les entreprises et les salariés à la performance.

En deux siècles, l’Espagne est entièrement ruinée. Elle était le premier pays d’Europe au XVIème siècle, elle devient « l’homme malade de l’Europe ». (La Grèce de l’époque, c’est l’Espagne). L’Espagne reste un pays complètement arriéré jusqu’à la mort du général Franco en 1975, le régime en question étant de toute façon condamné au protectionnisme via le boycott du reste du monde. A peine Franco décédé, l’Espagne adhère à l’UE et entre donc dans une zone de libre-échange. En 40 ans, l’Espagne a accompli des progrès incroyables. Là encore le mot incroyable est peut-être mal choisi. Nous savons en effet parfaitement le pourquoi du dynamisme espagnol. L’Espagne est aujourd’hui confrontée au meilleur médicament possible : la concurrence. (La concurrence c’est : « marche ou crève ». C’est ce qui nous oblige à nous surpasser. Ndp).

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