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Thèse soutenue

Dissertation : Thèse soutenue. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Avril 2013  •  Dissertation  •  1 593 Mots (7 Pages)  •  540 Vues

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1°§ La thèse soutenue .

La première phrase prône l'observation des faits, la méthode expérimentale, l'objectivité du savant : observons avant d'interpréter. On peut considérer ce plaidoyer en faveur de l'observation comme la thèse principale du texte. La deuxième phrase, sous forme de raisonnement concessif ("il est vrai que ... mais") indique le défaut qui pousse les hommes à l'erreur : la précipitation. Vérifier les faits exige une patience, les gens pressés préfèrent "courir" vers des explications toutes faites.

2°et 3°§ Un récit en guise de démonstration.

La phrase du 2°§ constitue une annonce situant le lieu et le moment (en Allemagne, au XVI° siècle). On constate simultanément l'introduction du passé simple et des indices spatio-temporels : nous sommes bien dans un récit. L'élément initial de l'histoire est une événement d'apparence surnaturelle : il est venu une dent d'or à un enfant de Silésie. Puis l'essentiel du texte est consacré à raconter la ruée des savants sur l'événement, leurs polémiques, leurs théories visant à attribuer la merveille à une intervention divine. Enfin, après l'intervention d'un orfèvre, un dénouement rapide nous apprend que la dent en or n'était qu'une supercherie.

4°§ Elargissement du propos.

Ce quatrième paragraphe est celui qui permet à l'auteur de développer sa pensée profonde. Il le fait en trois phrases qui sont trois étapes du raisonnement.

La première phrase indique que l'erreur de méthode commise par les pseudo-savants dans l'anecdote de la dent d'or se produit en réalité "sur toutes sortes de matières", c'est à dire dans bien d'autres domaines de la science et de la philosophie. Fontenelle nous invite donc à interpréter son histoire comme une anecdote symbolique dont la portée dépasse de beaucoup les limites géographiques et historiques qui sont les siennes. Il nous invite à en généraliser les enseignements.

La deuxième phrase prend pour cible la superstition : l'ignorance, nous dit Fontenelle, est moins grave que la croyance en de fausses vérités (l'obscurantisme), et il reprend l'accusation du premier paragraphe : le manque de rigueur dans l'observation des faits. On retrouvera fréquemment cet appel à la modestie du savant chez les philosophes du XVIII° siècle. Par exemple, dans l'article Philosophe de l'Encyclopédie : quand on ne sait pas, mieux vaut l'avouer.

Enfin, la troisième phrase condamne implicitement le tort causé à la science par les explications religieuses du monde. "Nous n'avons pas les principes qui mènent au vrai", dit-il : il entend par là les outils scientifiques susceptibles de nous permettre de comprendre les phénomènes naturels (reprise du thème de notre "ignorance"). Mais "nous en avons d'autres qui s'accommodent très bien avec le faux" : quels sont ces "autres principes"? Un "principe" est une vérité première, une règle élémentaire. Les principes, autres que scientifiques, dont il est question ici ne peuvent être que les principes de la religion. Or, ces "vérités" de la religion "s'accommodent très bien du faux" comme l'a montré l'histoire de la dent d'or. Rien ne vaut mieux qu'un petit miracle pour renforcer la croyance des foules dans la bonté et la puissance de Dieu.

Ainsi, on trouve déjà chez Fontenelle cette satire de l'exploitation religieuse de la superstition populaire par les théologiens que l'on retrouvera fréquemment au XVIII° siècle, notamment chez Voltaire (on pense par exemple au chapitre de Candide sur le tremblement de terre de Lisbonne).

II - L'art de plaire

Comme dit La Fontaine dans sa fable Le Lion et le pâtre, en parlant des histoires qu'il invente (les "feintes") : "En ces sortes de feinte il faut instruire et plaire". Plaire pour mieux instruire, pourrions-nous ajouter. Fontenelle a retenu la leçon du fabuliste.

1) La satire des faux-savants fait sourire le lecteur.

De nombreux exemples d'ironie émaillent le texte. Les expressions "belle et docte réplique", "grand homme", "tant de beaux ouvrages" sont de faux éloges qu'il faut bien entendu prendre à contre-pied pour comprendre la véritable pensée de l'auteur. C'est ce qu'on appelle parler par antiphrase.

On note plusieurs moqueries concernant l'arrivisme de ces intellectuels qui multiplient les ouvrages inutiles pour profiter d'un effet de mode. L'un d'entre eux est sensé rédiger son livre "afin que cette dent d'or ne manquât

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