Sport Et Argent

S’il est vrai que le sport, en tant qu’institution, n’a jamais nulle part infl échi

une politique, comme l’affi rme Paul Yonnet (➜ DOCUMENT 44, p. 152) en précisant

que la foule sportive n’est pas une foule politique, il a pu être utilisé à des fi ns

d’illustration idéologique, soit par le pouvoir en place dans un pays, soit par

des opposants. Le caractère international des compétitions brasse joueurs,

organisateurs et public, et favorise ainsi l’exposition de politiques différentes,

pas seulement dans le domaine sportif. Et le spectacle quasiment planétaire

des Jeux Olympiques constitue une extraordinaire vitrine de la manière dont

chaque pays participant entend se faire connaître et se positionner sur l’échiquier

mondial.

On sait ainsi que du temps de la guerre froide, le nombre de médailles

gagnées par l’un des deux blocs (États-Unis / « monde libre » d’un côté, URSS / socialisme d’État de l’autre) faisait l’objet d’une compétition effrénée dont

l’enjeu n’était autre qu’une démonstration de puissance idéologique, un

système contre un autre, par athlètes interposés. Émile Zatopek (➜ DOCUMENT

46, p. 161) en est une illustration. D’autres exemples, parmi lesquels on retient

les dates suivantes (➜ ENCADRÉ p. 166) : 1936, 1968, 1972, 1980, 2008, montrent

que le sport a été le support et l’occasion d’actions politiques. De même, on

sait que le choix d’implantation des Jeux ou de certaines grandes compétitions

(coupes du monde) est éminemment politique : le pays organisateur se trouve

ainsi mis en lumière, ce qui est exaltant pour la fi erté nationale ; il bénéfi cie

de nouvelles implantations sportives, engage une politique de grands travaux,

fi gure à la une de la presse. Il est indéniable que toute désignation de ce type

provoque un sentiment de supériorité nationale, avec des retombées sur le

régime en place.

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