Retours Et Avancées Sur L'appréhension Juridique De L'offre
Commentaires Composés : Retours Et Avancées Sur L'appréhension Juridique De L'offre. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar leroux94 • 30 Novembre 2014 • 3 345 Mots (14 Pages) • 585 Vues
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La Semaine Juridique Edition Générale n° 39, 22 Septembre 2014, 960
Retours et avancées sur l'appréhension juridique de l'offre
Note sous arrêt par Jeremy Antippas
maître de conférences à l'université Jean Moulin Lyon 3
Vente d'immeuble
Sommaire
En jugeant que l'offre qui n'est pas assortie d'un délai est caduque par le décès de celui dont elle émane avant qu'elle ait
été acceptée, la Cour de cassation confirme une solution désormais établie. Pourtant, en dépit de ce retour sur le régime
juridique de l'offre, plusieurs arguments l'inviteraient au contraire à faire montre de quelques avancées. Cela d'autant
plus que la Haute juridiction, se référant en l'espèce expressément à un acte unilatéral, semble témoigner de cellesci
quant à la nature de l'offre. Sans constituer un engagement juridique unilatéral, l'offre apparaît ainsi comme un acte
juridique unilatéral, lequel pourrait déployer ses effets pardelà la mort du pollicitant.
Cass. 1re civ., 25 juin 2014, n° 1316.529, FS P+B+I : JurisData n° 2014014290
LA COUR (...)
o Attendu, selon l'arrêt attaqué, que, par acte unilatéral sous seing privé du 22 juillet 2005, Philippe S. a « déclaré
vendre » à son frère, M. JeanMarc S., la moitié indivise d'immeubles qu'ils ont recueillie dans la succession de
leur père Frédéric S. ; qu'il est décédé le 6 novembre 2005 en laissant à sa succession ses deux enfants, M.
Thomas S. et Mme F. ; que des difficultés se sont élevées entre eux quant au sort des biens litigieux, M. Jean-
Marc S. prétendant en être entier propriétaire pour avoir acquis la part indivise de son frère ; que par un premier
arrêt, non critiqué, la cour d'appel a dit que cet acte constituait une offre de vente qui n'avait pas été acceptée
avant le décès de Philippe S. ;
Sur le premier moyen, pris en ses deux branches :
o Attendu que M. JeanMarc S. fait grief à l'arrêt de dire que l'offre de vente du 22 juillet 2005 était caduque au
décès de Philippe S. et de dire, en conséquence, que la maison et le bois situés à Pont de Navoy faisaient partie de
l'actif de la succession de Frédéric S., alors, selon le moyen (...)
o Mais attendu que l'offre qui n'est pas assortie d'un délai est caduque par le décès de celui dont elle émane avant
qu'elle ait été acceptée ; qu'ayant relevé qu'aucun délai de validité de l'offre n'avait été fixé la cour d'appel, qui
n'était pas tenue de procéder à une recherche qui ne lui était pas demandée, en a, à bon droit déduit, que l'offre
était caduque en raison du décès de Philippe S. ; que le moyen n'est donc pas fondé ;
Mais sur la première branche du second moyen :
Vu l'article 16 du Code de procédure civile ;
o Attendu que pour rejeter la demande d'attribution préférentielle de M. JeanMarc S., l'arrêt retient qu'en l'état la
valeur de l'immeuble objet de la demande n'est pas connue, ce qui ne permet pas d'estimer le montant de la soulte
qui sera payable comptant, et que le demandeur, retraité âgé de 65 ans, ne fournit aucun justificatif relatif à ses
revenus et ses disponibilités financières, ni explique de quelle manière il sera en mesure de régler cette soulte ;
o Qu'en statuant ainsi sans avoir au préalable invité les parties à présenter leurs observations sur ce moyen relevé
d'office, la cour d'appel a violé le texte susvisé ;
Par ces motifs :
o Casse et annule, mais seulement en ce qu'il a rejeté la demande d'attribution préférentielle formée par M. Jean-
Marc S., l'arrêt rendu le 30 mai 2012, entre les parties, par la cour d'appel de Besançon (...) pour être fait droit, les
renvoie devant la cour d'appel de Dijon (...)
MM. Charruault, prés., Savatier, cons.rapp., Mme Bignon, cons. doyen, MM. Matet, Hascher, Reynis, Chauvin,
cons., Mmes Maitrepierre, GuyonRenard, MoutyTardieu, Le Cotty, Gargoullaud, MM. Mansion, cons.réf.,
Chevalier, av. gén. réf. ; SCP Potier de La Varde et BukLament, av.
Pour classiques qu'elles apparaissent, certaines décisions n'en méritent pas moins une attention particulière. Cet arrêt
de la Cour de cassation du 25 juin 2014, à paraître au Bulletin et relatif à l'offre, le confirme. Une personne émet une
offre de vente au profit de son frère, avant de décéder ellemême quelques mois plus tard. Un conflit survient alors
entre le destinataire et les héritiers de l'offrant. La cour d'appel déboute le premier et la Cour de cassation rejette le
...