René

Selon le petit Larousse, le romantisme est un vaste mouvement intellectuel et artistique européen qui à a partir de la fin du XVIIe siècle, fait prévaloir la sensibilité individuelle sur la raison. Justement, cette importance de sensibilité individuelle est particulièrement visible dans le sentiment de manque que ressent René dans le roman René de François René de Chateaubriand. D’ailleurs, dans l’extrait «Levez-vous vite, orage désiré» on voit bien la souffrance du héros, le lien qui l’entretient avec la nature ainsi que son désirs d’échapper au mal dont il est atteint.

Tout d’abord, le profond sentiment de manque ressenti par René se traduit par une absence de socialisation qui le force à se remettre en question. En effet, cette idée est montrée de façon claire dans cette citation : « Les sons que rendent les passions dans le vide d’un cœur solitaire ressemblent au murmure que les vents et les eaux y font entendre dans le silence du désert.

Grâce à la métaphore « le vide d’un cœur solitaire», on peut en déduire que sa solitude est ce qui cause ce sentiment de néant émotionnel. Comme le cœur est à la base de l’organisme vivant, qu’il est nécessaire pour que tous les autres organes fonctionnent, le fait que le cœur de René soit qualifié de vide et de solitaire indique qu’il est incapable de s’épanouir, de profiter pleinement de sa vie. Ainsi, son peu de relations avec les autres l’amène à ne pas pouvoir véritablement partager ses sentiments.

Dans un même ordre d’idées, la nature permet aussi de souligner la solitude de René :

« Une feuille séchée que le vent chassait devant moi, une cabane dont la fumée s’élevait dans la cime dépouillée des arbres, la mousse qui tremblait au souffle du Nord sur le tronc d’un chêne, une roche écartée, un étang désert où le jonc flétri murmurait ».

L’accumulation qui précède présente une suite d’éléments naturels qui sont tous des représentations possibles de la solitude. Par exemple, la fumée qui s’élève dans les airs se retrouve toujours seule au-dessus de la cime dépouillée des arbres et correspond ainsi à la solitude vécue par René. Ici, l’abondance des éléments accumulés amplifie la puissance de la solitude de René. En bref, la solitude que ressent celui-ci lui cause un sentiment de manque qu’il exprime à l’aide des éléments naturels afin de mettre en évidence sa souffrance.

Ensuite, la mélancolie est un autre sentiment qui provoque cette sensation de manque chez René. Dans la métaphore « Notre cœur est un instrument incomplet, une lyre où il manque des cordes », le cœur est associé à un instrument, « une lyre », qui n’arrive pas à produire de la musique qui rend la vie plus agréable. Le cœur de René, comme la lyre qui ne peut pas jouer, a symboliquement une malformation : il n’arrive pas à insuffler la vie ou, du moins, à la rendre agréable. Ainsi, cette métaphore illustre le profond dégoût de la vie que ressent René.

Son état de voir la vie négativement se fait sentir aussi lorsqu’il s’exprime ; «Nous sommes forcés de rendre les accents de la joie sur le ton consacré aux soupirs». Cette antithèse utilise deux termes à émotions opposées, les soupirs sont reliés à

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