Qu'est Ce Que Le PIB ?

La croissance économique est, pour un pays, un enjeu de première importance puisqu’elle conditionne l’élévation du niveau de vie de ses habitants. Elle représente, pour les pouvoirs publics, l’objectif principal de la politique économique. La croissance est l’augmentation soutenue, sur une longue période, de la production de biens et de services d’un pays. On la mesure par taux de croissance du produit intérieur brut (PIB), à prix constants, calculé par année. Mais peut-on considérer cet agrégat comme suffisant ? Nous verrons dans un premier temps quel est le rôle du PIB et les différentes manières de le calculer pour ensuite parler de ses insuffisances pour rendre compte du niveau de vie de la population et du développement.

I – Mesure de la croissance et du niveau de développement.

Le PIB est l’agrégat le plus connu. Il est même plus populaire que la comptabilité nationale elle même. Depuis des années, il est reconnu comme le meilleur indicateur de l'activité économique. Ce sont ses évolutions que l'on suit pour surveiller l'état de santé de l'économie, mesurer sa croissance ou détecter les récessions.

Le PIB est un agrégat économique qui évalue les biens, les services et les produits créés par tous les acteurs sur le territoire national. Ces acteurs sont plus communément appelés « résidents ». La variation annuelle du PIB nous indique l’état de la croissance économique. Il ne faut pas le confondre avec le Produit national brut (PNB), qui regroupe les biens et services qui sont créés par tous les nationaux sur la planète. Il mesure la contribution productive des facteurs de production fournis par les résidents. Par exemple, la valeur ajoutée créée à l’étranger par une entreprise française est inclue dans le PNB et non dans le PIB. En revanche, l’activité des entreprises étrangères en France est exclue du PNB. La différence entre le PIB et le PNB, qui est faible pour un pays comme la France, peut être très élevée dans un pays en développement où l’activité des entreprises étrangères est importante.

L'INSEE distingue la production marchande de biens et services et la production non marchande qui représente les services. La production marchande mesurée par le PIB marchand est celle qui s'échange sur un marché à un prix tel qu'il couvre au moins les coûts de production. La production non marchande mesurée par le PIB non marchand regroupe l'ensemble des services rendus à titre gratuit ou quasi-gratuit, c'est-à-dire à un tarif inférieur au coût moyen de production. Le PIB marchand est issu des entreprises privées ou publiques.
Le PIB non marchand est réalisé essentiellement par les administrations. La quasi-totalité (98 %) de la production non marchande est effectuée par les administrations publiques, une plus faible part, par les administrations privées (2 %).

Le produit intérieur brut est dit « brut » car il inclut l’amortissement économique qui correspond au remplacement des équipements usés ou détruits. Le produit intérieur net (PIN) est le PIB sans les amortissements.

Le produit intérieur brut est principalement utilisé pour des comparaisons comme le calcul de ratios avec le déficit public et la dette publique dans le cadre du suivi des politiques budgétaires publiques ou la mesure de la croissance de l'activité économique en comparant les PIB des différentes périodes exprimés en volume, c'est-à-dire après élimination de l'impact des variations de prix. On peut aussi comparer la richesse des différents pays, soit directement par leurs PIB exprimés dans une même monnaie, soit par leurs PIB corrigés du pouvoir d'achat de leur monnaie nationale. La France se situe ainsi depuis longtemps autour du 5ème rang mondial avec presque 2000 milliards d’euros de PIB derrière les Etats Unis, la Chine, le Japon et l’Allemagne.

Le PIB constitue ainsi une base d’étude pour les experts économiques au service des gouvernements. Nous pouvons prendre l’exemple de l’Union européenne. En effet, le respect des critères destinés à limiter le déficit public et la dette publique, qui sont évalués par rapport au produit intérieur brut, s’imposent aux pays et peut les amener à modifier leurs politiques économiques.

En divisant le PIB par le nombre d’habitants, on obtient un indicateur de la richesse moyenne par habitant, le PIB/habitant, qui est l’une des composantes de l’Indice de développement humain (IDH). Le calcul du PIB par habitant peut être utile pour enlever le poids de la démographie mais doit être considéré avec prudence dans la mesure où il risque de masquer l’hétérogénéité de la population. Le PIB par habitant reflète le niveau de vie et approximativement, le pouvoir d’achat dont dispose chaque individu.

II- Mesure diversifiée des composantes de la Valeur ajoutée

Fondamentalement, le PIB est un concept de valeur ajoutées mais il peut être présenté sous trois angles : production, revenu et demande.

A – L’approche production

Dans l’approche de production, le PIB est calculé à l’aide de la valeur ajoutée. La valeur ajoutée représente la différence entre la production et les consommations intermédiaires. La production mesure la création de richesse tandis que la consommation intermédiaire représente sa destruction au cours du cycle de production. Au final on peut dire que la valeur ajoutée mesure la richesse mise à la disposition de l’économie par le système productif.

La production est mesurée aux prix de base c’est à dire auquel on soustrait les impôts et auquel on ajoute les subventions sur les produits. Or, pour mesurer le PIB, il est nécessaire de l’évaluer aux prix du marché. Le prix du marché reflète le prix payé par l’acheteur. En comptabilité nationale, on considère que le prix du marché est la meilleure mesure possible pour évaluer la valeur d’un produit. Cependant, contrairement au prix de base, le prix du marché comprend les impôts sur les produits et exclut les subventions sur les produits. Il est donc nécessaire de faire une correction pour passer du prix de base (valeurs ajoutée) au prix du marché (PIB). Selon l’approche production, le PIB est la somme des valeurs ajoutées à laquelle on ajoute les impôts sur les produits et à laquelle on soustrait les subventions sur les produits. Cette approche permet de considérer le PIB comme indicateur d’activité.

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