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Par   •  6 Décembre 2012  •  2 514 Mots (11 Pages)  •  1 236 Vues

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Évolution des inégalités par le haut en France sur la période 2003-2009

Une récente étude de l’INSEE montre qu’entre 2004 et 2007 les revenus moyens des très hauts revenus, soit 1% des plus riches, ont augmenté plus rapidement que ceux de l’ensemble de la population. En France, une manifestation de la tendance à la hausse des inégalités nous amène à nous interroger sur le rôle des hauts revenus. On se demande donc comment l’évolution des hauts revenus a t-elle joué un rôle dans l’accroissement des inégalités en France? Pour répondre à cette problématique nous verrons dans un premier temps l‘existence d’une corrélation entre le patrimoine et le revenu, ensuite nous étudierons le rôle de la fiscalité et enfin pour terminer nous nous intéresserons à une élite fortement contributive.

1. Le creusement des inégalités de patrimoine et de revenu

Tout d’abord, il est important de souligner la définition du patrimoine. Il se définit comme le montant total des actifs détenus par un ménage, il inclut son patrimoine financier, immobilier et professionnel, mais aussi les biens durables, les bijoux, les œuvres d’art et autre objets de valeur, c'est-à-dire tout ce qui relève du patrimoine matériel, négociable et transmissible des ménages. On note que les droits à la retraite et le capital humain des membres du ménage ne sont pas inclus dans son calcul. Il est également important de préciser que le patrimoine se décompose en patrimoine net, en patrimoine brut, et en patrimoine professionnel. Nous pouvons établir deux grands constats démontrant les corrélations entre revenus et patrimoine. Premièrement, les inégalités de patrimoine sont beaucoup plus nombreuses que celles qui touchent les revenus, cela signifie qu’il existe des disparités de répartition bien plus nombreuses et importantes en terme de patrimoine que de revenus, il y a par conséquent de plus grands écarts en terme de montant de patrimoine que de revenus. Par exemple, deux ménages peuvent chacun percevoir 2500 € par mois, mais avoir un patrimoine égal à 300 000 € pour le premier ménage et un patrimoine égal à 50 000 € pour le deuxième. Ces différences s’expliquent pour une grande partie par la transmission de patrimoine lorsqu'un membre de la famille décède. Pour illustrer le fait que la distribution du patrimoine est beaucoup plus inégalitaire que celle des revenus, on peut dire que l’indice de Gini varie entre 0,5 et 0,9. On note que l'indice de Gini permet de mesurer le degré d'inégalité de la distribution des patrimoines pour une population donnée. Il varie entre 0 et 1, la valeur 0 correspondant à l'égalité parfaite (tout le monde a le même patrimoine), la valeur 1 à l'inégalité extrême (une personne a tout le patrimoine, les autres n'ayant rien). En suite en guise de deuxième grand constat on peut dire que la distribution du patrimoine est très asymétrique, elle est concentrée chez les plus riches. Comme dit précédemment, le patrimoine est affecté entre les ménages de manière très asymétrique. De plus on note que le patrimoine est concentré chez les plus riches, ce sont de plus souvent (mais pas systématiquement) les plus hauts revenus qui bénéficient des patrimoines les plus élevés. On peut donc dire qu’alors que le patrimoine est déjà très asymétrique dans sa répartition, il est de surcroît concentré chez les plus riches (ceux qui concentrent les plus hauts revenus). Suite à cela, il nous faut relever trois points. Premièrement on note que les actifs financiers sont plus inégalement répartis que les actifs non financiers lorsque ceux-ci sont composés essentiellement de la résidence principale des ménages. Ensuite, concernant la dynamique intergénérationnelle, la distribution des richesses transmises est bien plus inégalitaire que celle des richesses en général. Enfin, on note que les inégalités de richesse semblent avoir diminué durant le 20ème siècle à l’exception de quelques pays comme les États Unis par exemple. D'un point de vue chiffré, les constats sont alarmants. En 2010 les classes populaires (les 50% les plus pauvres) avaient un patrimoine moyen de 14 000 euros par adulte et détenaient collectivement 4% du patrimoine total des ménages, alors que les 10% les plus riches avaient un patrimoine moyen d’1128000 euros par adulte et détenaient collectivement 62% du patrimoine total des ménages. Le constat s'aggrave d'autant plus lorsque l'on compare la classe populaire à la classe très aisée (représentant environ 500 000 personnes en France) où il existe une différence moyenne de 4354000 euros de concentration de patrimoine entre les plus et les moins riches. Dans un second temps, trois faits découlent de ces analyses, premièrement, le patrimoine et le revenu servent aux ménages à financer leur consommation, car le patrimoine se défini aussi comme l’ensemble des avoirs accumulés permettant à une personne ou à un ménage de disposer de ressources futures. Ensuite certains ménages peuvent disposer de faibles revenus mais d’un patrimoine élevé, de ce fait la corrélation ne va pas que dans un sens unique. Enfin plus la corrélation entre patrimoine et revenu est forte plus les inégalités ont tendance à devenir permanentes, c'est-à-dire que plus les hauts revenus auront tendance à cumuler de hauts revenus, plus les démunis en terme de revenus ou de patrimoines se verront distancés et laissés pour compte. Enfin, pour illustrer cette première partie, il est important de constater à quel point les inégalités se sont accrues. Entre 2004 et 2009 le rapport interdécile D9/D1 a augmenté de plus de 30% et le rapport interquartile Q3/Q1 a augmenté de plus de 47%. En 2010 le patrimoine moyen détenu par les 10% des ménages les mieux dotés est 35 fois plus élevé que celui détenu par 50% des ménages les moins dotés. De plus on note que le creusement des inégalités observé sur l’ensemble de la population est amplifié pour les ménages dont le patrimoine est supérieur au dernier décile, ainsi l’indice de Gini s’est accru de 13,9% pour cette population en 2010. Cependant, nous pouvons dire que l’impact de ces inégalités est difficile à mesurer aujourd'hui à cause de la difficulté à réaliser des enquêtes au sujet du patrimoine, il existe au jour d’aujourd’hui une unique source de statistiques. En effet l’étude de ce phénomène ne date que de 1980. Même si le système de collecte des informations tend aujourd’hui à évoluer, notamment dans la possibilité d’évaluer le patrimoine non plus par tranches mais à le matérialiser par un chiffre unique, l’asymétrie du patrimoine rend difficile l’appréciation de ces données quantitatives qui reste

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