Problème : comment les personnages fictifs révèlent une certaine vision du monde et de la société

Séquence 1: Portrait d’Héroïne et de Héros

Problématique: Comment les personnages romanesques révèlent-ils une certaine vision du monde et de la société?

Séance 1: Portrait de mlle de Chartres (La princesse de Clèves, L.A n°1)

Introduction:

Mme de La Fayette (1634-1693) est une auteure du XVIIe siècle, de Louis XIV et du classicisme. Aristocrate, elle fréquente les intellectuels et les écrivains dans des Salons à Paris. Elle est rendue célèbre par la publication en 1678 de son roman historique La princesse de Clèves. Il est considéré comme un chef d’oeuvre de la littérature classique et c’est un modèle du roman psychologique et fondateur du roman moderne. L’action se déroule à la cour d’Henri II dans les années 1550-1560. L’auteur décrit la cour comme un lieu d’élégance, de raffinement et de fêtes, mais également comme un lieu d’intrigues amoureuses et de rivalités politiques. Les premières pages du roman décrivent sur un ton élogieux les courtisans qui peuplent la cour d’Henri II. Le passage a étudier présente Mlle De Chartres, la future Princesse de Clèves, qui est l’héroïne éponyme du roman. Elle apparait ici sous les yeux de la cours qui la découvre comme la lecteur: la première fois.

Structure/mouvement du texte (portrait):

l.1 à 3: évocation de la beauté de Mlle de Chartres

l.3 à 4: évocation de son rang, sa naissance « héritière »

l.4 à 21: description de l’éducation donnée par Mme de Chartres à sa fille

l.22 à 25: rappel de sa position d’héritière (à marier)

l.25 à 30: description des caractéristiques de sa beauté

Le mouvement du texte montre l’importance du paraitre à la cour, l’importance du rang social et du mariage. Le mariage est un jeu d’alliance, plus politique et économique que sentimental. La position centrale de l’éducation montre l’originalité de Mme de la Fayette.

Le portrait d’un personnage exceptionnel

A) Incarnation de la beauté

Métonymie, « il parut une beauté », elle est identifiée qu’à la ligne 27. C’est un portrait progressif. On découvre la jeune fille au fur et à mesure.

« il parut… » = Mlle de Chartres = apparition = personnage mystérieux, énigmatique

Elle incarne une perfection physique= hyperboles « beauté parfaite » l.2, « une grande beauté » l.26 + métaphore « un éclat » l.28 (métaphore solaire/élégance, séduction, attrait exercé sur les autres) + être rare, unique

Beauté canonique = « la blancheur du teint » l.27 = noblesse, pureté morale + « cheveux blonds » l.28 = lumineux, solaire, or + « traits réguliers » L.29 = harmonie/classique

= stéréotype, archétype de la beauté féminine (XVIe/XVIIe)

Effet produit sur la cour: « elle donna de l’admiration » l.2, « qui attira les yeux de tout le monde » l.1 = champ lexical du regard: admiration + surprise, Mlle de Chartres = divinité

B) Un statut social élevé

- Nombreuses mentions de son extraction noble: « elle était de la même maison que le vidage de Chartres » l.3/4, »une des plus grandes héritières de France » l.4, « cette héritière était alors un des grands parties qu’il y eût en France » l.22, « ne trouvait presque rien digne de sa fille » l.24/25

Statut d’héritière, mariage d’exception

Le portrait est un portrait élogieux et hyperbolique de Mlle de Chartres mais peu précis. C’est un portrait stéréotypé. L’important est donc moral, psychologique et c’est ce portrait psychologique qui va la rendre originale.

II) Portrait prétexte à un discours sur l’éducation des jeunes filles (nobles)

A) Les conditions d’une éducation parfaite

loin de la cour (L.6/7/8)

éducation moraliste (« vertu » x4)

éducation entièrement féminine (féministe)

B) les principes de cette éducation

« cultiver son esprit et sa beauté » l.9 = éducation sociale/mondaine

« donner de la vertu et à la lui rendre aimable » l.10 = la beauté physique n’est rien sans beauté intérieur=éducation morale. « combien la vertu donnait d’éclat

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