Pape Grégoire VII

Au XIe siècle, le monde chrétien européen comprend les catholiques romains à l’Ouest et les orthodoxes à l’Est. Jusqu’au XIe siècle, le christianisme recule en Occident face à l’Islam. Le XIe siècle marque l’inversement de ce mouvement et l’affirmation du christianisme. Ainsi du XIe au XIIIe siècle, la religion chrétienne et l’Église vont être omniprésentes et augmenter leur emprise sur les communautés de fidèles. Nous allons voir dans un premier temps comment le pape et l’Église catholique ont affirmé cette autorité qui a été le moyen de l’affirmation du Christianisme.

Au XIe siècle, le pouvoir du pape entre en concurrence avec celui des grands souverains européens, rois et empereurs. A cette époque, ces grands souverains jouent un rôle dans la nomination des évêques mais aussi dans la nomination des papes. Dès le XIe siècle, la papauté décide de renforcer et de centraliser le pouvoir de l’Église entre ses mains. Ce mouvement de réformes connu sous le nom de réforme grégorienne permet à l’Église d’acquérir son indépendance par rapport au pouvoir exercé sur elle par les laïcs. Cette affirmation du pouvoir à Rome est à l’origine de la rupture en 1054 entre l’Église chrétienne romaine et l’Église chrétienne d’Orient. C’est ce que l’on appelle le grand schisme.

Le pape Grégoire VII est un des principaux artisans de 1073 à 1085 de la réforme grégorienne dont le but est d’améliorer le fonctionnement et la moralité de l’Église catholique. Le clergé séculier qui vit au contact des fidèles est critiqué pour ses abus de nicolaïsme et de simonisme. Le nicolaïsme est le non-respect du principe de célibat. Certains membres du clergé séculier n’hésitent pas à vivre en concubinage ou à se marier. Le simonisme est quant à lui le trafic de choses saintes contre de l’argent. Toutes les mesures prises doivent conduire le clergé séculier à avoir un mode de vie irréprochable.

Ces réformes grégoriennes s’accompagnent d’une réorganisation de l’Église catholique qui devient une organisation très hiérarchisée. Les clercs sont les hommes voués au service de l’Église. Ils se distinguent des laïcs formés par le reste de la société. A la base de cette organisation, le clergé se divise en deux groupes : le clergé séculier et le clergé régulier. Le clergé séculier se compose des évêques, des prêtres et des curés. Le clergé régulier, à l’inverse, est composé de moines qui vivent à l’écart des fidèles dans des monastères. Le pape est, quant à lui, à la tête de l’Église et est élu par les cardinaux.

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