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Les Jeux D'argent (INPES)

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Par   •  6 Mars 2015  •  2 985 Mots (12 Pages)  •  1 074 Vues

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QUI EST CONCERNE ?

Combien y a-t-il de personnes en difficulté face aux jeux d'argent et de hasard ? Quels sont le profil et les activités des joueurs les plus assidus ? La première enquête menée en France sur ce sujet a été menée par le Baromètre santé 2010 de l’Inpes et publiée dans Tendances n°76, OFDT (Observatoire français des drogues et des toxicomanies), 6 p. en Juin 2011. Elle rapporte qu’un Français sur deux (48 % des 18-75 ans) tente sa chance au jeu au moins occasionnellement ; qu’un sur cinq joue au moins une fois par semaine en moyenne et qu’un sur dix dépense plus de 500 euros au jeu dans l’année. Parmi ces 25 millions de joueurs, 600 000 sont concernés par l'addiction, avec une prévalence totale de 1,3 % pour le jeu dit « problématique ». Ce taux place la France loin derrière les États-Unis ou l'Australie (autour de 5 %) et légèrement derrière l'Italie, le Canada, la Belgique et la Grande-Bretagne (aux alentours de 2 %).

Cette enquête s’est faite à la demande de la direction générale de la santé, en vue de la loi du 12 mai 2010 qui allait ouvrir et organiser le jeu d’argent et de hasard sur Internet, donc dans un contexte où ces jeux arrivaient directement au domicile du joueur. Pour définir ce taux de 1,3 %, les enquêteurs ont utilisé l'outil de repérage dit « Indice canadien du jeu excessif » (ICJE). Il permet de calculer, parmi les joueurs actifs, la proportion de joueurs à « risque modéré » (400 000 personnes en France soit 0,9% de la population des 18-75 ans) et de joueurs « excessifs » encore appelés « compulsifs » ou « problématiques » (200 000 Français soit 0,4 % de cette population).

La notion de joueurs problématique proposée par l’ICJE est une catégorie statistique définie par des critères tels que le sentiment de culpabilité, le fait de jouer plus que prévu, de ressentir avoir un problème avec le jeu, d’avoir des difficultés financières liées au jeu, d’être critiqué par ses proches mais malgré tout, de ne pas pouvoir s’arrêter. Cette catégorie se rapproche de celle du « jeu pathologique » ou du « joueur compulsif » en psychiatrie, tout en ne la recouvrant pas parfaitement. Le Baromètre santé 2010 de l’Inpes relève ainsi que 47 % des joueurs excessifs dépensent plus de 1 500 euros par an, que certains d’entre eux sont en détresse psychologique; ont des pensées suicidaires ou ont déjà fait une tentative de suicide. Par ailleurs, ils sont aussi plus à risque de consommations problématiques de produits psychoactifs. Une grande partie boit et fume : 28 % des joueurs excessifs ont un risque de dépendance à l’alcool (contre 3,2 % en population générale) et la part des fumeurs quotidiens de plus de 10 cigarettes est de 50 % parmi eux, alors qu’elle est de 29,7 % en population générale.

Le communiqué de presse Adalis/Inpes du 17 janvier 2012 fait un descriptif détaillé du profil type : 75,5 % des joueurs excessifs sont des hommes qui disposent de faibles revenus, 84 % ont entre 25 et 54 ans, 58 % déclarent un revenu mensuel inférieur à 1 100 euros et la grande majorité vit en ville. Quant aux jeux en ligne (pratiqués sur Internet), le Baromètre santé Inpes soulève une fréquence plus importante que pour les autres jeux chez les joueurs problématiques, avec une moyenne d’utilisation déclarée de 179 fois par an versus 90 pour les joueurs à faibles risques et 70 pour les joueurs à risques modérés. Neuf mois après la loi du 12 mai 2010, l’offre légale de jeu sur Internet a généré 2,6 millions de comptes de joueurs actifs et 595 millions d’euros de mises (Arjel 2011). Une enquête publiée par Ipsos Media CT France en juillet 2009 faisait état de plus de 3 millions de Français jouant sur Internet et selon les chiffres communiqués par les trois grands opérateurs historiques (Française des Jeux, PMU, casinos) et par l’Arjel, les Français ont misé en 2011 un total de 31,6 milliards d'euros (26,3 milliards en 2010) aux jeux d'argent et de hasard soit la somme record de 86,5 millions d'euros misés chaque jour. Les dépenses quotidiennes des Français aux jeux d'argent et de hasard sont ainsi passées en neuf ans de 47,5 à 86,5 millions d'euros. Les chiffres 2012 sont de 32,5 milliards d’euros misés aux jeux d’argent, en hausse de 2,8 % par rapport à 2011. La FDJ a ainsi vu son chiffre d’affaire augmenter de 6,1 %, suivie par le PMU (+2,5 %), alors que les casinos enregistraient une baisse de 1,8 % de leur chiffre d’affaire en 2012 (20 % sur les cinq dernières années). Les mises ont augmenté de 1 % sur le marché des jeux en ligne en 2012.

Quand le jeu n’est plus un jeu : vers qui se tourner si un de ses proches est accro aux jeux ? A quel moment, peut-on se considérer comme un joueur à risque ? Pour le joueur occasionnel ou le joueur excessif1 , pour l’entourage ou pour soi-même, les jeux de hasard suscitent de nombreuses questions. Si en France, un peu plus d’une personne sur cinq joue régulièrement dans l’année, plus de 48 % des Français entre 18 et 75 ans déclarent avoir joué de l’argent selon le Baromètre santé Inpes 20102 . Impact financier, isolement, tendances suicidaires… les conséquences d’une pratique excessive du jeu peuvent être graves, et parfois accentuées par la présence d’autres addictions. C’est un sujet de préoccupation des pouvoirs publics. Aussi, ADALIS (Addictions Drogues Alcool Info Service) et l’Inpes lancent un nouveau portail interactif d’information et d’aide personnalisée sur les jeux liés à l’argent.

Addiction aux jeux : les hommes plus concernés que les femmes

Jouer est en général un loisir, une passion, une source d’excitation ou de détente. Mais avec les jeux d’argent et de hasard, quand le rythme s’accélère, quand on commence à perdre des sommes importantes, on peut se demander si le jeu reste un loisir ou s’il devient un problème voire une dépendance. En France, selon les résultats du Baromètre santé Inpes 2010, on peut estimer que 0,9 % des individus (400 000 personnes) présentent un risque modéré et que 0,4 % sont des joueurs excessifs (200 000 personnes), soit 1,3 % de joueurs dits problématiques.

Le jeu excessif se retrouve plus souvent chez les moins de 34 ans et les personnes ayant de faibles revenus. En France, 76 % des joueurs excessifs sont des hommes, 84 % ont entre 25 et 54 ans, 58 % déclarent un revenu mensuel inférieur à 1 100 euros et la grande majorité vit en ville. Les montants joués augmentent fortement avec le niveau de risque du joueur. La part de joueurs misant plus de 1500 euros par an concerne 3 % des joueurs sans problème,

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