Le modèle Westphalien

Le modèle Westphalien

« Comment les traités ont- ils imposé de nouveaux modèles jusqu'à aujourd’hui ? ». Ainsi,

après une analyse spectrale des différents concepts mis à jour par les traités en question, les

exposants se sont attelés à un approfondissement sur l’évolution et l’actualité des paradigmes

westphaliens.

En Europe, au XVIIe siècle la fréquence des guerres donne lieu à une forme de « concert des

nations » dont la paix de Westphalie de 1648 constitue un aspect essentiel. La libération des

Etats allemands du joug autrichien conduit à une redéfinition des frontières qui sont

désormais pensées comme des tracés immatériels permettant d’assurer la territorialité et la

souveraineté externe des Etats.« Rex est imperato en regno suo ». L’identité, le fait national et

la culture trouvent en cette redéfinition de l’état un socle, un terreau.

Si la territorialité est à bien des égards l’antichambre de l’identité nationale, l’établissement

de la souveraineté ne peut être compris qu’au regard d’un second principe crucial dans le

système Westphalien : l’équilibre des puissances : aucun Etat ne doit être plus puissant que

tous les autres réunis.

Un acteur nouveau succède au morcellement du pouvoir entre comtés, villages, duchés ; c’est

l’Etat moderne. « Le centre des relations internationales, ce sont les relations (…)

interétatiques » (R.Aron). Le monde est alors morcelé entre Etats au sein desquels la

souveraineté doit être respectée par les états limitrophes en vertu de la conception

westphalienne de la frontière.

Au nom de cette souveraineté, ceux- ci pourraient s’engager des luttes incessantes, fratricides

et sanglantes. « Les sociétés gardent entre elles l’indépendance de la nature » (Rousseau).

Paradoxe étonnant : alors que c’est la guerre a donné lieu à une nouvelle donne de

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