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Le Pouvoir cours

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Par   •  21 Avril 2013  •  Cours  •  9 668 Mots (39 Pages)  •  686 Vues

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INTRODUCTION

- Dans l'ensemble des expressions qui comprennent le mot pouvoir, on peut distinguer celles qui emploient la tournure : « avoir le pouvoir de » de celles qui sont sous la forme : « avoir du pouvoir sur ». Ces deux tournures renvoient à deux sens distincts du mot pouvoir.

- Dans la tournure « avoir le pouvoir de », la forme de pouvoir est celle qui ne s'exerce pas sur des personnes, pas directement du moins. Elle se présente elle-même sous deux formes assez différentes l'une de l'autre :

1. « avoir le pouvoir de » comme capacité de faire, de créer ou de transformer ; il s’agit de la forme du pouvoir qui porte sur des objets : c’est le pouvoir de faire, la capacité de faire triompher la volonté et d’atteindre un but, la possibilité effective de réaliser quelque chose, la faculté d’action et d’affirmation de soi d’un individu ou d’un groupe.

2. « avoir le pouvoir de » comme avoir le droit de ; capacité de faire, mais non pas au sens technique ou physique, mais au sens juridique : avoir le droit de faire quelque chose, droit qui s'ajoute à la possibilité ou au désir de le faire. « Avoir le droit » signifie que l'accomplissement d'une action est permis par la loi. Avoir le droit, c'est être autorisé par la loi. Avoir le pouvoir de, c'est donc non seulement avoir un droit, mais encore la capacité et l'envie de faire ce que la loi m'autorise à faire.

- Dans la tournure « avoir le pouvoir sur », le pouvoir a pour objets un ou des individus. On peut observer la présence du « pouvoir sur » partout où d'un côté au moins une personne exige, demande, suggère, ordonne et où de l'autre au moins une personne cède, obéit, accepte, se soumet, quels que soient les raisons et les moyens. On a affaire à du pouvoir chaque fois qu’on rencontre une situation dans laquelle quelqu’un parvient à faire vouloir faire ou ne pas faire à un autre une action déterminée.

- En ce sens, le pouvoir peut se définir comme la faculté d’exercer sur un homme une domination telle qu’on obtienne de lui des actes ou un comportement qu’il n’aurait pas adoptés spontanément. Il convient ici de distinguer le pouvoir de la puissance. Alors que la puissance est la possibilité de faire triompher sa propre volonté, contre les résistances éventuelles, quels que soient les moyens utilisés, le pouvoir désigne la capacité de contraindre et d’exiger permettant d’obtenir du « dominé » un certain type de comportement et ce de manière à réguler la société ou le groupe.

- La notion de pouvoir est alors articulée sur celle de domination qui suppose non seulement la discipline mais, quelles qu’en soient les motivations, une certaine volonté d’obéir et non une obéissance mécanique.

- En effet, si le pouvoir, comme capacité de contraindre, est énigmatique, c’est que la force en elle-même ne peut l’expliquer. Si la force et la contrainte violente peuvent être les moyens du pouvoir, elles ne sauraient cependant pas être tenues pour le fondement ou l’origine du pouvoir, pour la simple et bonne raison que, comme l’a montré Rousseau dans Le contrat social, la force ne produit que la force, tandis que le pouvoir exige l’autorité et l’obligation, le commandement et l’obéissance.

- Aussi l’essence du pouvoir est-elle à chercher dans la nécessité, pour les hommes, d’ordonner l’espace public de la communauté. Le pouvoir est alors l’ensemble des règles qui aménage et organise la vie en commun des hommes dans l’espace de la cité. Partout où existent des groupes humains constitués, le pouvoir existe puisque le fonctionnement du groupe humain suppose que des décisions y soient prises. Le pouvoir est donc la puissance autorisée et efficace par laquelle des décisions légales ou légitimes sont prises au sein d’un groupe.

- D’où la notion de pouvoir politique qui concerne le processus de la prise de décision légitime dans une société (sous la forme, selon Max Weber, d’un gouvernement ou d’un Etat, de la tradition ou d’un représentant individuel ou institutionnel). Par politique il faut entendre la dimension de ce qui est commun, de ce qui est mis en commun, par opposition au privé ou au particulier (politique vient de polis, la cité qui, au sens grec du terme, désigne l’ensemble des citoyens, des hommes libres déterminant eux-mêmes les modalités de leur vie commune).

- Dans les sociétés occidentales, modernes, le pouvoir est considéré comme légitime quand il suscite l’adhésion de la société. Le pouvoir du gangster est par contre illégitime. Tout pouvoir légitime constitue une autorité. Cette autorité dans les nations modernes est confiée à l’Etat et l’adjectif « politique » s’applique alors aux manières de concevoir l’Etat (systèmes politiques) et les régimes qui en résultent. S’interroger sur le pouvoir politique, c’est donc rechercher le meilleur pouvoir, c’est-à-dire le pouvoir le plus juste et le plus efficace, le plus conforme à la raison; cela revient à déterminer la meilleure façon possible pour les hommes de vivre en communauté.

- Mais le pouvoir n’est pas seulement un objet politique, même si c’est à travers le domaine politique que s’exprime l’essence même du pouvoir. Le pouvoir est une structure dynamique, partout répandue, multiforme et complexe. Le pouvoir politique, le pouvoir d’Etat, ne sont qu’une des figures du pouvoir. Comme nous allons le voir, des formes multipes de domination nous enserrent de toutes parts. Avec le pouvoir d’Etat, longtemps considéré comme le pouvoir par excellence, on trouve de multipes pouvoirs de la vie quotidienne ; le pouvoir est pluriel, se glisse dans toute la vie sociale, dans l’enseignement, l’exercice de la médecine, les relations au sein de la famille, etc. On parle même d’un pouvoir sur soi.

- Comment le Pouvoir s’exerce-t-il ? Par quels moyens obtient-il une obéissance, qui peut aller parfois jusqu’à l’acceptation de sa propre mort ? Comment comprendre l’énigme de la domination par laquelle un homme devient le maître d’un autre ? D’où vient le désir de s’emparer du pouvoir et de dominer, si la domination est le noyau et le centre même du pouvoir ? La question du pouvoir nous renvoie ainsi à la nature de la domination. Le pouvoir n’est-il pas finalement un mécanisme de création, d’équilibre, de vie, en même temps qu’une stratégie de mort parfois ? Pourquoi, finalement, le pouvoir s’avère-t-il nécessaire aux groupes et aux sociétés ?

I) LES GRANDES FIGURES DU POUVOIR

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