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La tendre guerre

Fiche de lecture : La tendre guerre. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Mai 2019  •  Fiche de lecture  •  2 562 Mots (11 Pages)  •  347 Vues

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Fiche de lecture n°1 

Un Lit pour deux – La tendre guerre

Jean Claude KAUFMANN – Edition Jean Claude Lattès – paru le 14 janvier 2015 – 282 pages – Actualité : Débat de société.

Jean Claude Kaufmann est un sociologue français né en 1948 à Rennes. C’est l’un des spécialistes du couple et de la vie quotidienne. Il est le Directeur de Recherche au Centre de recherches sur les liens sociaux du CNRS (Centre National de Recherche Scientifique) – Université Paris Descartes – Sorbonne depuis 2000. Il est également chroniqueur de la Revue Psychologie Magazine dont, il se sert pour lancer des appels à témoignages pour ses différentes enquêtes. Il est reconnu pour sa démarche scientifique originale et, pour sa qualité d’écriture, qui permet de toucher un large public. Ses livres sont traduits en vingt langues. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont :

  • Premier matin (Armand Colin – 2002)
  • La femme seule et le Prince charmant (Armand Colin – 2006), il a reçu le prix Bordin décerné par l’Académie des sciences morales et politiques.
  • Le sac, un petit monde d’amour (2011) – C’est arrivé comme ça (2012) – La guerre des fesses (2013), les 3 livres ont été publiés aux éditions JC. Lattès.

Jean Claude Kaufmann tente de nous dévoiler les secrets d’une relation de couple, même les plus secrètes et ce, à travers le lit appelé communément le : « lit matrimonial ». Autrement dit, l’envers du décor, une fois que Monsieur et Madame tout le monde soient couchés. Quels rapports entretiennent-ils avec leur conjoint(e) ? Durant notre sommeil, nous avons tous des habitudes, des gestuels volontaires ou involontaires qui peuvent déranger voire agacer sérieusement notre voisin(e) de lit. L’étape avant et après le sommeil questionne l’auteur sur la réaction de celle ou celui qui reste toujours éveillé(e) pendant que l’autre dort paisiblement. L’auteur nous lance en fait, une invitation à réfléchir sur nous-mêmes, sur nos propres pulsions, comportements à l’égard de celle oui celui qui partage notre quotidien, notre intimité. Comment nous comportons nous lors de la cohabitation dans ce même lit ?  

Pour la réalisation de ce livre, Jean Claude Kaufmann a lancé un appel à témoignages intitulé : « Dormir à deux » à travers la revue Psychologie Magazine ainsi que sur son propre site internet pour recueillir un maximum de données.

L’auteur a abordé son livre en 3 phases.

  • Positions
  • Séparations
  • Combinaisons

Généralement, la chambre d’un couple reste un lieu très intime et personnel. Le rôle du lit est de nous permettre de nous détendre, d’y dormir, de faire l’amour…Qu’y-a-t-il de plus à dire ? Eh bien, il semblerait que nous ayons tort. Outre les fonctions précitées, il a plusieurs utilités. On peut y passer beaucoup de temps. À lire, à écrire, à regarder la télévision, à manger, à travailler, à apprendre nos leçons ou encore à se faire des câlins. Le lit a un côté sacré selon Marie Noëlle Mathis. Elle émet l’hypothèse de la proximité des vivants avec les morts. Selon elle, les villes des civilisations premières furent construites autour ou au-dessus du tombeau des gisants, offrant ainsi aux vivants la possibilité de dormir près de leurs ancêtres défunts. La phase du sommeil s’apparente à l’au-delà de vie. Un sommeil profond qui tient son origine du mot grec « coma » et du mot « koimétérion » qui signifie dortoir. Dans la mythologie grecque, les Dieux Hypnos et Thétanos sont des jumeaux qui sont les Dieux du sommeil et de la mort. Ils sont les fils de Nyx qui n’est autre que la Déesse de la nuit. L’Église quant à elle, elle a instauré le côté sacralité du lit matrimonial à la fin du Moyen-Âge. Il est unique. C’est un objet sacré qui accompagne la nuit des temps les amours, naissances et morts. Ce caractère sacré du lit conjugal a traversé des siècles durant. C’est aussi, la raison pour laquelle, le fait d’oser la chambre à part est associé à un sacrilège. Dans un lit, nous y passions la moitié de notre vie. Il est notre Arche de Noé, notre forteresse, notre lieu de confidence, notre bouée de sauvetage, la transition entre le jour et la nuit. Il est le témoin de nos peines, nos angoisses, nos peurs, nos cris, nos larmes, nos promesses, nos rires, nos joies et nos secrets partagés.

Positions :

Volontaire ou involontaire, nous adoptons quasiment la même posture, celle qui nous permet de mieux nous projeter dans les bras de Morphée. Cela peut être, une main posée sous l’oreiller, une jambe pliée sous soi, des objets divers et variés entassés ou disposés, tant et si bien que cela devient un rituel avant l’endormissement. Au cours de la vie à deux, nous découvrons au fur et à mesure que nous avons une préférence particulière pour un côté du lit. Souvent, c’est toujours le même côté que nous y passions, soit le côté gauche soit le côté droit. Au début du couple, lorsqu’on est jeune, on a tendance à chercher le contact. Être le plus près possible de l’être aimé(e) et par tous les moyens. On l’enlace, on s’emboite, le confort personnel est vite oublié. La seule chose qui compte à nos yeux, c’est « l’autre » et son corps. Le lit comme le couple, se construit sur une contradiction, entre le désir de proximité et le désir de distance. L’amour a le pouvoir de bouleverser l’espace intérieur dans le lit. Il révèle beaucoup sur l’individu mais encore plus sur le couple, surtout quand le lit est annonciateur de la fin d’un amour. De ce fait, la présence de l’autre devient intolérable, invivable. D’un lit où, on a connu que joie et bonheur se transforme peu à peu en un lieu de souffrance psychologique, physique, à en devenir même, un lieu de supplice.

Séparations :

Le sommeil est mis à mal quand l’autre ne fait pas attention à soi. Pour Zoé : « Il vient se coucher après moi et, il arrive toujours à ce que j’aie de la lumière du couloir dans les yeux ». L’autre peut aussi nous agacer par son désordre perpétuel dans la chambre. Ou bien, il nous gêne en ronflant (le ronflement est pourtant une fonction aussi vitale et naturelle que la respiration ou le battement du cœur. A un certain degré, il peut-être un dysfonctionnement respiratoire). Notre degré de tolérance au ronflement est variable d’un individu à un autre et là, le contrôle sur soi n’est plus évident. La vie conjugale devient compliquée. Nous sommes en permanence en contradiction entre ce désir de proximité et ce désir de distance qui nous empoisonne la vie. Surtout quand celui-ci se fait insistant et intéressé. Le contact à fleur de peau provoque rapidement le désir chez l’autre. Le juste dosage d’un contact s’avère un art très subtil. Le fait de s’aimer ne veut pas dire forcément dormir ensemble. Parfois, le refus de sexe est bien un précurseur du désamour. Le dormeur d’un sommeil léger et fragile peut devenir l’être le plus irritable qui soit. L’être aimé(e) devient alors notre ennemi. La personne qui dort d’un sommeil léger et heureux est loin d’imaginer la souffrance et le calvaire de celle ou celui qui n’arrive pas à dormir. Pour Sarahjulia : « Pour moi, la mort du couple c’est quand je me lève le matin, et que mon 1er sentiment est de commettre un meurtre ». Certaines personnes sont capables de tout quitter car leur sommeil devient quasiment inexistant. L’alternative de la chambre d’amis, s’impose presque comme une évidence. Mais, faut-il pour cela que le couple puisse disposer d’une chambre supplémentaire, ce qui n’est pas le cas pour tout le monde. Le fait de dormir seul(e), casse le mythe du dormir ensemble. Il peut être mal vécu par « l’autre » comme un abandon, un désamour. Pour Cel : « Le secret d’un couple qui dure est la volonté de préserver tout ce qui peut le polluer, et distendre le lien et non le partage d’un lit ». Oser la chambre à part, permet avant tout de bien dormir. La solitude est une agréable compagnie, on l’apprécie. On y trouve des avantages à dormir seul(e), on dort et on se lève à l’heure que l’on souhaite. On passe une bonne nuit. Il est tellement difficile de se mettre à la place de l’autre. Nous vivons ensemble et pensons que nous connaissons tout de notre partenaire. Mais en fin de compte, nous ne sommes que des étrangers qui cohabitent un même espace, celui du lit. C’est bien connu, dès que l’on prend goût à quelque chose, on a envie d’aller plus loin. Le paradoxe et, c’est bien là la question : est-ce qu’on ne s’est mis en couple par erreur ? La chambre à part, pour certaines personnes se révèle être un stimulant et de ce fait, quand elles se retrouvent, leur relation est plus axée sur le sexe. Il y a-t-il pas là, un dysfonctionnement de la relation d’un couple ?

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