La liberté guidant le peuple, Delacroix, 1831

Analyse des arts- Rédaction 2-5 pages

La liberté guidant le peuple, Delacroix, 1831

La liberté guidant le peuple est une huile sur toile réalisée par Eugène Delacroix en 1830, durant les trois glorieuses, soit les 3 jours d'insurrection des 27, 28 et 29 juillet 1830. Ses dimensions sont de 260 x 325 cm.

C’est une propriété de l’Etat français actuellement présentée au Louvre, ainsi qu’une peinture d’histoire associée au mouvement romantique.

Cette oeuvre emblématique de l’histoire de la France amènera à se demander : Comment ce tableau de Delacroix deviendra-t-il un symbole de la liberté d'expression ?

Sera d’abord développée une analyse contextuelle, iconique, ainsi que plastique, suivi d’une conclusion qui répondra à la problématique énoncée ci-dessus.

Cette révolte armée est une réaction du peuple aux 4 ordonnances signées par Charles X le 25 juillet 1830 qui limitent les libertés: notamment, sa 1ère ordonnance, qui suspend la liberté de la presse et sa 3ème ordonnance qui réserve le droit de vote aux seuls riches propriétaires fonciers (souvent les partisans du roi), retirant ainsi le droit de vote aux commerçants et aux industriels.

Durant cette période de conflit politique, le monde de l'art connaît lui aussi des débats très animés entre les Néoclassiques (défendant la ligne pure du dessin et la référence à l'Antiquité dans les sujets) et les Romantiques, voulant avant tout exprimer avec sensibilité leurs sujets, par le choix de couleurs vives et de formes mouvementées. Peu à peu les formes néoclassiques vont se soumettre à l'expression du mouvement par la couleur. 

La femme est le personnage central, elle brandit d'une main le drapeau tricolore et de l'autre tient un fusil. Elle porte un bonnet phrygien, symbole de la résistance, et une longue robe jaune drapée tenue par une ceinture rouge, dont la manche droite tombée dans l'action laisse voir sa poitrine, ce qui renforce son côté allégorique. Elle a les pieds nus, ce qui laisse deviner sa pauvreté et son appartenance au peuple. Son profil grec caractérisé par son nez droit et sa bouche généreuse rappelle son tableau « Les femmes d'Alger dans leur appartement » de 1833.

À droite, devant la Liberté, figure un garçon portant une faluche noire d'étudiant, une giberne en bandoulière, avec un pistolet à chaque main. Il avance de face, le pied droit en avant, le bras levé, un cri de guerre à la bouche. C'est le seul personnage qui regarde en face de lui.

Il symbolise la jeunesse révoltée par l’injustice et du sacrifice pour les nobles causes, il évoque le personnage de Gavroche que l’on découvrira dans Les Misérables trente ans plus tard.

Du coté gauche de la femme il y a un homme portant un chapeau haut de forme, un pantalon large d'artisan et une redingote noire, et tenant des deux mains un fusil de chasse.

A sa gauche se trouve un ouvrier reconnaissable à son tablier. Il porte un béret à cocarde blanche, symbole des monarchistes, et à nœud rouge, symbole des libéraux. Il tient un long sabre dans sa main droite. Il porte un pistolet à sa taille, maintenu par un foulard rouge et bleu, il évoque le mouchoir de cholet, le signe de ralliement des vendéens.

Derrière eux est en marche une foule de manifestants, armes brandies en l'air.

Le ciel derrière eux est bleu foncé et un fumée blanche entoure la femme de lumière.

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