La Terreur

La terreur est-elle un principe de gouvernement ?

«Le but du gouvernement constitutionnel est de conserver la République ; celui du gouvernement révolutionnaire est de la fonder. » Robespierre. Tout pourrait partir de cette déclaration de Robespierre, avocat, homme politique de la révolution française. Il énonce cela lors de son discours le 25 Décembre 1793. Nous étions déjà dans le gouvernement révolutionnaire depuis Septembre de la même année. A travers son discours on comprend qu'il considère le gouvernement révolutionnaire comme bénéfique pour la nation, selon lui ce gouvernement assure la protection nationale. Pour Robespierre, le gouvernement doit être plus libre mais aussi plus actif. Pour cela il s'appuie sur le Salut du peuple.

Nous entendons par gouvernement selon la définition Dalloz au sens étroit du terme ‘’un organe collégial qui est dirigé par le chef du gouvernement, chargé avec le chef de l'Etat de la fonction exécutive un ensemble d'organes investis du pouvoir politique’’. C'est-à-dire au sens large, ‘’un ensemble d'organes investis du pouvoir politique’’. Cependant, nous pouvons percevoir que cette définition ne correspond pas à celle d'un gouvernement en 1793 en France. Nous pourrions alors définir le gouvernement de cette époque par une organisation politique dotée d'un organe parlementaire. Ensuite la définition de la Terreur au sens historique du terme selon Le Petit Robert serait ‘’un régime politique, un mode de gouvernement qui est fondé sur cette grande peur généralement entretenue par des mesures despotiques et par des violences’’. C'est-à-dire un règne par la peur, une sorte de pression psychologique envers les ''ennemis de la république''. La période retenue est entre juin 1793 et juillet 1794.

Le 11 juillet 1792, chaque citoyen va devenir un soldat et devra servir militairement l’état c’est ce que nous appelons la levée en masse. L’assemblée législative organise la défense de la nation. Les députés jacobins veulent la dissolution de l’assemblée législative pour la remplacer par une convention qui sera chargée d’écrire une nouvelle constitution démocratique. Ils veulent également mettre un terme à l’influence politique du roi. C'est alors que plusieurs projets politiques vont s’affronter pour l’établissement de la constitution du 24 juin 1793. Le projet des girondins vise à rassembler l’essentiel des pouvoirs. Ils vont mettre en place un conseil exécutif qui sera organisé de manière à empêcher toute dérive vers un pouvoir personnel. Leur projet va être débattu le 17 avril 1793 mais le 24 avril, Saint-Just trouve que la création du conseil exécutif est trop dangereuse.

C’est alors que les montagnards proposent un projet de constitution. Ils vont s’inspirer de Rousseau et il va être défendu par Robespierre et Saint-Just. Les députés vont devenir en quelques sortes les exécutants du peuple. Il va y avoir néanmoins un véritable déséquilibre entre le pouvoir législatif et exécutif. Ce texte va être adopté le 24 juin 1793 et va être soumis à un référendum populaire qui va être approuvé. Pourtant cette constitution n’a jamais été appliquée.

En effet la terreur devient un véritable principe de gouvernement dès l'automne 1793 lors de sa légalisation en tant que tel. Le but premier est de répandre la peur afin de contrecarrer les idées monarchistes subsistantes dans l'esprit des citoyens mais principalement d'apporter la paix, que la révolution se termine afin que l'on puisse enfin bâtir le fruit de cette dernière. En effet les idées monarchistes sont particulièrement dangereuses pour la sauvegarde de la république, car nous avons peur que le pouvoir monarchiste reprenne sa place. Précisons que l’exécution du roi est vécue par une partie des nostalgiques de la monarchie comme un véritable sacrilège ce qui n'arrange pas les choses et n'a fait qu'exacerber leur volonté de vengeance concernant le nouveau gouvernement.

L'ensemble de ces précisions faites, il apparaît nécessaire de se demander si nous pouvons dire que la terreur peut être assimilée au principe d'un gouvernement ? La terreur constitue t-elle un mode de gouvernement sous la révolution française ?

Afin de répondre à cette problématique nous aborderons dans un premier temps le fait que le gouvernement de la terreur n'est qu'une prétendue nécessité afin de maintenir les acquis révolutionnaires (I), puis dans un second temps l'aspect d'un gouvernement quasi dictatorial sous le masque d'un gouvernement dit révolutionnaire (II).

I – La Terreur : une nécessité au maintient des acquis révolutionnaires.

La Terreur

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