La Légende des Atrides

Les Atrides

1. La Légende des Atrides

1. A/ Les origines de la malédiction

La famille des Atrides est depuis longtemps maudite. En effet, même si la famille porte le nom d’Atrée, il faut remonter à Tantale pour comprendre les origines de cette malédiction.

Tantale est le fils de Zeus et de la nymphe Plouto, fille d’Océan. Il régnait sur la ville de Lydie en Asie Mineure. Au début, il est très apprécié des dieux. N’était-il pas le fils de Zeus lui-même ? De plus il lui aurait aussi rendu service à plusieurs reprises, comme lorsqu’il a enlevé pour lui le prince troyen Ganymède dont il était tombé amoureux. Cela lui vaut d’être souvent convié à des festins divins, où il goûtait à l’ambroisie et au nectar. Mais il a un caractère assez fourbe car même étant privilégié des dieux, il vole le petit chien d’or sacré de Zeus, ainsi que de l’ambroisie et du nectar, pour les partager avec d’autres hommes. Il fut ainsi interdit d’aller à l’Olympe. Cela le vexa terriblement. Pour se venger, il prétextera d’un festin soit disant en vue de se faire pardonner. Il leur servira alors à manger en ragoût son propre fils Pélops, pour afin de voir si les dieux étaient vraiment aussi omniscients qu’ils le prétendaient. Mais les dieux se rendant compte de la supercherie l’enverront aux Enfers dans le Tartare et le condamneront à mourir éternellement de faim et de soif.

De sa femme Dioné, il a eu plusieurs enfants, parmi lesquels Pélops et Niobé.

Niobé est une très belle femme. Mariée à Amphion, fils de Zeus et de d’Antiope, elle devient reine de Thèbes. Elle aura de nombreux enfants, les Niobides, dont le nombre reste mystérieux. Elle aurait eu 6, 7 ou 8 filles et autant de garçons. Femme très fière, elle refusa de rendre les offrandes dues à Léto, comme la tradition l’exigeait, et l’interdit également à ses sujets. Elle vantait en effet sa fécondité et sa beauté, ainsi que ses origines divines (elle a pour grands-pères Zeus et Atlas) et trouvait cela ridicule honorer cette femme pour sa fécondité alors qu’elle n’avait eu que deux enfants. Léto prise de colère après cette humiliation ordonna alors à Apollon de tuer ses fils, alors qu’ils se promenaient à cheval. Amphion, anéanti par cette perte, mit fin à ses jours. Cependant, cette leçon ne fût pas suffisante pour Niobé qui après avoir fait son deuil, continua à se vanter d’avoir plus d’enfants que Léto. C’est alors au tour d’Artémis de tirer sur toutes les filles de Niobé. Cependant, d’après une légende, lorsqu’il ne resta plus que Chloris, la fille la plus jeune, prise de pitié, Artémis l’aurait épargnée. Dans sa peine immense, la légende raconte que Niobé se serait transformée en marbre. Emportée par le vent jusque dans son pays d’origine, on dit que la pierre continuerait à pleurer encore aujourd’hui.

Quant à Pélops, après que les dieux aient envoyé Tantale aux Enfers subir son châtiment éternel, ils se mirent à reconstituer son corps. Mais, seul problème, son épaule avait été en partie mangée par Déméter, trop triste au sujet de l’enlèvement de sa fille Cora/Perséphone par Hadès pour se rendre compte du piège tendu par Tantale. Aussi son épaule  fut remplacée par de l’ivoire (on dit qu’à partir de ce moment, tous ses descendants portaient sur leur épaule une tâche de naissance blanche) et Rhéa lui insuffle la vie. Plus beau que jamais, on dit que Poséidon, tombé sous son charme, l’aurait enlevé.  Ayant atteint la maturité, il hérita du trône de son père. Cependant, il fut vite chassé par le roi troyen qui avait envahi son royaume pendant son absence. Il fut donc contraint à fuir vers la région qui portera plus tard son nom, le Péloponnèse.

Il tomba amoureux d’Hippodamie, qui deviendra sa femme. En effet, Pélops obtint la main d'Hippodamie dans une célèbre course de char contre le père de celle-ci, Œnomaos, roi de Pise en Élide. Ce roi avait l'habitude de tuer les prétendants qui perdaient contre lui, car un oracle lui avait prédit que son gendre serait celui qui mettrait fin à ses jours. Pélops gagna la compétition non seulement en conduisant les chevaux ailés que lui avait offerts Poséidon, mais en soudoyant Myrtilos, l'écuyer d'Œnomaos, pour qu'il retire un boulon du char de son maître, en lui promettant sa lune de miel avec Hippodamie. Pélops noya par la suite Myrtilos pour ne pas avoir à respecter sa promesse. En mourant, Myrtilos maudit Pélops et ses descendants provoquant ainsi la malédiction des Atrides. Cette malédiction prendra place très vite, malgré le monument élevé en l’honneur de Myrtilos pour se repentir, car Hippodamie, inquiète que le fils, Chrysippe, d’une des maitresses de Pélops prenne le pouvoir sur un de ses propres fils, le fit tuer par Atrée et Thyeste, ce qui provoqua son exil. Mais cette dernière préféra mettre fin à ses jours.

1. B/ La poursuite de la malédiction

La malédiction suivit alors les jumeaux Atrée et Thyeste. A cause de la malédiction, les deux frères étaient déchirés de jalousie et de haine. Tout d’abord, ils se convoitèrent le trône de Mycènes. Le peuple décida que leur roi serait le détenteur de la toison d'un agneau d'or. Thyeste, qui avait volé la toison dorée à son frère par l’intermédiaire de la femme de ce dernier, Aéropé, de qui il avait fait son amante. Il devint alors le roi de Mycènes. Mais grâce à l’intervention de Zeus (il fit faire demi-tour au soleil), ce fut Atrée qui devint le roi, puis il bannit son frère. Après avoir découvert l’infidélité de sa femme, il rappela Thyeste de son exil, et le convia à un banquet de retrouvailles pour se venger. Atrée tua alors les deux fils de Thyeste, et les lui donna à manger. Le repas fini, Atrée apporta les têtes sanglantes des enfants de Thyeste. Ce dernier lança alors une malédiction contre son frère.

Thyeste consulta l'oracle de Delphes, qui lui conseilla de donner un fils à sa propre fille, Pélopia, seule survivante de ses enfants. En effet, seul le fruit de cette union pourrait permettre lui permettre d’assouvir sa vengeance. Thyeste se rendit donc à Sicyone, où la jeune fille était prêtresse d'Athéna et pupille du roi Thesprotos. Un soir, portant un masque pour dissimuler son visage, il l'attendit dans un bosquet voisin du temple, où il la viola. Pélopia réussit cependant à s'emparer de l'épée de son agresseur, qu'elle déposa dans le sanctuaire d'Athéna. S'apercevant que son arme avait disparu, et craignant d'être reconnu, Thyeste préféra prendre la fuite. Plus tard, Atrée, déjà père d'Agamemnon et de Ménélas, épousa en secondes noces Pélopia, sans connaître sa véritable identité. Il éleva comme sien le fils que Pélopia avait eu après avoir été violée par son propre père, Egisthe. Aux retrouvailles avec son père, lorsqu’elle apprend qu’elle n’a été que l’instrument de sa vengeance, et qu’elle a commis un crime, elle se transperce de l’épée dont elle s’était emparée il y a des années. Egisthe, une fois adulte, tua Atrée sur l'ordre de Thyeste, qui devient enfin roi de Mycènes.

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