La Guerre

Amine est un Arabe naturalisé israélien qui a réussi, il a un poste comme chirurgien dans un hôpital de Tel-Aviv, est bien intégré en Israël et vit heureux avec sa femme, Sihem.

Un jour, une femme kamikaze se fait exploser dans un restaurant bondé de la ville. Amine passe sa journée à opérer les nombreuses victimes de l'attentat. On le rappelle à l'hôpital en plein milieu de la nuit pour apprendre que le kamikaze était sa femme.

Tout le bonheur d'Amine est d'un coup remis en cause. Après une phase d'incrédulité, il entreprend de comprendre le geste de sa femme, ce qui l'emmènera au cœur des villes palestiniennes ravagées par la guerre, dans les fiefs des terroristes et l'obligera à regarder en face un conflit qu'il avait réussi à fuir jusque-là, à être confronté à une logique qui lui est étrangère.

Mon analyse :

Ce livre va au-delà de la détermination du bien ou du mal, de la désignation de qui a tort ou de qui a raison. En fait, rien n’est blanc, rien n’est noir. Le bien et le mal, le tort ou la raison, tout se mélange. Yasmina Khadra approche le conflit principalement en termes humains, sociaux et un peu en termes religieux ou politiques. On a l’impression d’être « en coulisse » en quelque sorte, sur le terrain.

La charge émotionnelle véhiculée par ce roman est énorme, et l’histoire d’amour trahi n’est finalement « que » l’excuse pour approcher le conflit de manière « empathique », c'est-à-dire avec la compréhension de l’homme amoureux mais trahi.

La quête du narrateur à la suite de l’attentat qui sape non seulement des innocents, mais aussi toute sa vie, ses fondations, ses croyances, est finalement celle de la découverte de ses valeurs personnelles et des convictions « terribles » de ceux qu’il va croiser sur son chemin.

Bien au-delà de l’aspect religieux (où les Imams appellent au djihad, à la vengeance, etc.) le lecteur est amené au plus près de la douleur d’un peuple opprimé, humilié,…

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