La Decolonisation

La Chapitre II : La décolonisation

L’après-guerre offre un contexte favorable à l’émancipation des peuples colonisés et donc à leur indépendance. La perte de prestige des empires coloniaux vaincus par l’Axe, la création de l’ONU et le poids des deux Grands (Etats-Unis et URSS) rendent inéluctable la chute des empires coloniaux. Pourtant, la décolonisation ne se fait pas partout au même rythme et selon les mêmes modalités. Elle se déroule en plusieurs étapes, plus ou moins violentes, jusque dans les années 1990. L’indépendance des Indes et celle de l’Algérie en sont deux exemples opposés.

Quelles sont les causes et les étapes de la décolonisation ?

I) Les causes de la décolonisation

A) Des mouvements nationalistes en plein essor

Les mouvements nationalistes, qui existaient déjà dans l’entre-deux-guerres, s’affirment pendant la Seconde Guerre mondiale.

En Asie du Sud-est, occupée par les Français (Empire d’Indochine), les Pays Bas et le Royaume-Uni (Malaisie et Singapour), l’occupation japonaise diffuse une propagande anticoloniale pour convaincre les Asiatiques de lutter contre les Européens. Cela favorise les mouvements nationalistes (avec Ho Chi Minh notamment).

En Afrique du Nord, la présence américaine redonne espoir aux mouvements nationalistes. Au Maroc, le sultan Ben Youssef, qui soutient le parti de l’Istiqlal (parti de l’Indépendance fondé au Maroc en 1943), est déposé puis exilé par la France en 1953. En Tunisie, H. Bourguiba est le chef du parti nationaliste Néo Destour. En Algérie, le leader nationaliste Messali Hadj est important (PPA).

B) Affaiblissement des métropoles européennes

La colonisation est aussi remise en question au lendemain de la Seconde Guerre mondiale par l’affaiblissement des métropoles européennes. En effet, leur défaite entraine une perte de prestige dans les colonies : les colonisés réalisent que les colonisateurs ne sont pas invincibles.

D’autre part, la Seconde Guerre mondiale est une guerre idéologique pendant laquelle les Européens réaffirment les valeurs de la démocratie, les droits de l’homme, et notamment l’égalité des peuples et le principe d’autodétermination, avec la charte de l’Atlantique (1941) et la charte des Nations Unies (1945).

Malgré tout, les métropoles restent réticentes à abandonner leurs colonies, notamment la France qui a convoqué une grande conférence à Brazzaville.

C) Le nouveau contexte international

Le nouvel ordre international fondé sur la rivalité entre les deux superpuissances soviétique et américaine est peu propice à la perpétuation des empires. L’URSS s’oppose à la tutelle coloniale au nom de l’anti-impérialisme, tandis que les Etats-Unis promeuvent le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Les deux Grands ont aussi des avantages commerciaux à voir les empires, fermés sur eux-mêmes, disparaitre.

Doc 4 page 235 : L’ONU prend position contre la colonisation au nom du droit à la libre détermination : les colonies doivent déterminer librement leur statut politique et poursuivre librement leur développement économique, social et culturel.

Les Etats décolonisés aident les colonies à devenir indépendantes. Doc 1 page 232 : Les forces arabes se réunissent pour combattre contre les forces colonisatrices. Le document présente un soldat couché à terre, avec une tête de monstre, transpercé par les drapeaux d’Egypte (président Nasser) et d’Algérie (Ben Bella, leader nationaliste, emprisonné par la France en 1956). Il montre deux leaders nationalistes arabes qui proclament la solidarité. Contexte : l’Egypte est indépendante avant la Seconde Guerre mondiale et l’Algérie après une guerre d’Indépendance. Le document date de 1956, donc du début de la Guerre d’Algérie. Cette affiche a pour visée de convaincre les Algériens de la possibilité d’une décolonisation.

Il y a une solidarité entre les anciennes colonies et les colonies. Le Ghana, qui a pour leader Kwame N’Krumah, après son Indépendance en 1957, devient un centre pour les nationalistes africains.

En 1955, Conférence de Bandung. Doc 2 page 235 : selon le journaliste, elle discute d’un intérêt particulier pour les peuples d’Afrique et d’Asie, en ce qui concerne la souveraineté nationale, le racisme et le colonialisme. Il faut « mettre fin à la tutelle de l’homme blanc ». Cette conférence réunit des Etats qui sont proches par la mise en avant de la solidarité entre les Etats colonisés par les Européens. On parle de solidarité afro-asiatique. Le journaliste parle des Tunisiens, des Algériens et des Marocains car ils ne sont toujours pas indépendants en 1955 mais ils poursuivent la lutte contre le colonialisme et obtiennent l’Indépendance en 1956 pour le Maroc et la Tunisie et en 1962 pour l’Algérie.

La Seconde Guerre mondiale marque un tournant majeur car les métropoles européennes sont devenues des puissances secondaires, les nationalistes sont devenus plus exigeants et le contexte international est plus favorable à la décolonisation.

Les institutions internationales nées dans l’après-guerre, surtout l’ONU, proclament le droit à l’autodétermination. La mise en place, à partir de la conférence de Bandung en 1955, d’un réseau des Etats afro-asiatiques offre une tribune aux peuples qui souhaitent s’émanciper.

II) La décolonisation commence en Asie (1945-1945)

Page 232-237 : La Fin de l’Empire des Indes

1) Depuis le début de la Seconde Guerre mondiale, les britanniques sont confrontés à une situation complexe : difficultés économiques du pays accroit les tensions entre hindous et musulmans et le Congrès fonde le mouvement de Quit India (1942) qui est un vaste mouvement de désobéissance donnant lieu à des manifestations dans tout le pays (ils attaquent des postes de police, détruisent des gares, attaques des bureaux de postes, tuent des policiers…). Les nationalistes s’attaquent à l’Etat britannique (ils vont même jusqu’à effectuer des attentats) et la répression britannique augmente également. Cette situation contraste avec l’image de non-violence associée à Gandhi.

2) Face au mouvement Quit India qui commet des violences, les Britanniques entament une répression avec des arrestations de masse (presque 100 000 personnes arrêtées), ils utilisent les moyens militaires en mobilisant des bataillons et en effectuant des bombardements,

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