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L'histoire Est-elle Un Destin

Dissertation : L'histoire Est-elle Un Destin. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Février 2015  •  1 728 Mots (7 Pages)  •  2 571 Vues

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L’Histoire, un mot pourtant si simple et qui nous inspire tant de significations différentes les unes des autres. En effet on parle h’Histoire " avec un grand h ", d’histoire de la vie, d’histoire mythique, d’histoire que l’on apprend à l’école… et toutes ces significations désignent à la fois la vie d’un être en particulier, mais aussi celle de l’humanité toute entière. Face à cette difficulté, les intellectuels de tous temps se sont interrogés et nous ont livré leur définition personnelle de l’Histoire, ainsi que de son fonctionnement.

Dans " Madame Bovary ", Flaubert justifie la mort qui correspond à la fin de son histoire, de son héroïne par la fatalité : personne ne peut lutter contre le déterminisme. Cette prise de position de Flaubert pose donc le problème de la rationalité de l’histoire : en effet, si l’on considère que nous sommes tous déterminés à accomplir notre destin dès notre naissance, l’on peut alors se demander si l’histoire a un sens. Mais avant de répondre à ce problème fondamental, nous étudierons les différentes conceptions de l’Histoire face au déterminisme, ensuite nous analyserons le rôle des hommes dans son élaboration, puis du hasard afin de conclure sur le sens de l’histoire.

Le destin du latin " destinare " signifiant fixer, assujettir, affecter à, attribuer à … reste un grand problème pour l’humanité toute entière, puisqu’il y a plusieurs interprétations. En effet, l’on peut considérer le destin comme une force aveugle, irrationnelle et funeste nommée " moïra " chez les Grecs, composant l’Histoire, ou comme une succession de causes, un protocole organisant le monde " amarené " chez les Stoïciens. Il apparaît donc dans cette théorie antique qu’il existe bel et bien une fatalité régissant le monde, que l’avenir est prédestiné par un pouvoir inhumain, au sens étymologique du terme, sans qu’aucun obstacle ne puisse le renverser.

Cette définition s’illustre notamment très bien dans la littérature grecque, ou dans la mythologie : le mythe d’Œdipe par exemple nous montre que lutter contre sa destinée est inutile, puisque l’histoire est prédéfinie : Œdipe tuera son père et épousera sa mère, et toute tentative de refus de ce destin restera vaine. Il en est de même pour sa fille Antigone, dont le destin la condamnera à mort. (" Antigone était faite pour mourir ")

Au contraire, l’on peut considérer le destin non pas comme irrémédiablement funeste, néfaste, mais plutôt comme étant providentiel. Certaines religions comme le christianisme par exemple, considèrent que le destin existe, mais surtout qu’il est divin, providentiel. En effet, pour certains penseurs comme Saint augustin, ou Bossuet, c’est Dieu qui organise le monde, qui donne un sens et une cohérence à tous les événements imprévisibles et en apparence chaotiques qui composent l’Histoire. Il apparaît qu’il y a donc bien une force extérieure à l’homme qui régit l’Histoire : l’homme semble bien ici subir son destin, sans pouvoir à aucun moment le maîtriser.

Pour un autre penseur : Hegel, l’Histoire est une manifestation de l’esprit. L’homme ne serait alors qu’un instrument de l’Histoire, définie comme quelque chose de plus élevée, de plus vaste : l’homme la réaliserait en l’ignorant, de manière inconsciente. Selon cet auteur, l’homme est incapable de faire l’Histoire, il ne peut que lq penser, puisque " tout fait est gros d’autres résultats ni voulus ni prévus ". Il y aurait donc une intervention plus ou moins divine qui réaliserait l’Histoire universelle.

Dans ces premiers arguments, il apparaît que l’Histoire semble réellement être un destin. Cependant cette théorie suggère que l’homme ne serait qu’un instrument, un robot, un pion… et cette idée est difficilement acceptable : on risquerait de tomber dans la folie. Les théories grecque, chrétienne et hégélienne ne paraissent donc pas totalement satisfaisante. Voyons maintenant si l’homme est capable de maîtriser son histoire.

A l’inverse de toutes ces théories, l’on peut également admettre que l’homme est maître de son destin, de son histoire. Telle est d’ailleurs la philosophie des existentialistes, dont Sartre symbolise le mouvement. Pour ce dernier, " l’existence précède l’essence ". Cette célèbre citation suggère que l’homme en tant qu’individu naît avant d’être, en d’autres termes : à sa naissance l’homme n’est rien, ce n’est qu’en grandissant, en vieillissant qu’il devient lui-même. Cette théorie entraîne plusieurs conséquences fondamentales, comme la responsabilité individuelle (je suis responsable de mes actes, de mon être puisque c’est moi qui ai choisi d’être ce que je suis) ainsi que le refus du déterminisme. En effet, Sartre rejette toute notion de déterminisme puisque selon lui, l’existence n’a aucune norme pré-établie : nous sommes tous potentiellement identiques à la naissance et rien ne nous contraint à être ce que l’on est : on est ce que l’on a choisi d’être.

De plus, pour répondre à ses critiques, Sartre affirme : " la mort transforme la vie en destin ". Cette citation suggère ainsi que la notion de destin n’apparaît qu’après la mort d’un individu, et celle-ci sur l’exemple du héros tragique. Ce dernier, tant qu’il vit se refuse justement à son destin : affirmer que son destin serait de fuir son destin paraîtrait ridicule.

La théorie de Sartre paraît donc plus justifiée que les précédentes puisqu’elle nous évite de tomber dans la folie, en plaçant le sujet comme maître de l’Histoire. Cependant, l’on doit avouer que l’Homme est

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