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L'Homme est-il ou a-t-il un corps ?

Dissertation : L'Homme est-il ou a-t-il un corps ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Mai 2018  •  Dissertation  •  1 557 Mots (7 Pages)  •  660 Vues

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Du mot latin « corpus », le corps est par définition ce qui est relatif à l’existence matérielle de tout être vivant. Attribué dès la naissance, ce corps a un rôle fondamental, car il détermine notre condition terrestre ainsi que notre apparence physique.

De ce fait, nous pouvons nous demander si l’être humain est maître ou esclave de son enveloppe corporelle ?

Tout d’abord, d’un point de vue physiologique, le corps est une structure anatomique soumis aux lois de la Nature. Cependant, le corps est également une entité renfermant l’âme, qui offre la conscience et la perception aux individus. Enfin, l’Homme ayant pris connaissance de son apparence physique, il considère son corps comme un objet qu’il veut à tout prix maîtriser.

Ainsi, de façon originelle et fondamentale, le corps est avant tout une structure anatomique soumis aux lois de la Nature, sur lequel l’Homme n’a aucune emprise…

En effet, le corps est une structure organique fragile, pour qui les accidents ou la maladie sont inévitables. Dans son essai biographique Voyage au bout de la solitude, paru en 1996, Jon Krakauer relate l’histoire vraie de Christopher McCandless, un jeune américain qui a décidé de quitter ses proches et la société pour vivre libre, en vagabond. Malheureusement, à court de nourriture, d’eau et de soins, il ne parviendra pas à assouvir ses besoins physiologiques primaux et meurt dans la solitude après avoir ingéré des plantes non comestibles… Ensuite, dans le jeu vidéo horrifique « Silent Hill 2 », développé par Konami CE Tokyo et sorti en 2001, la femme du personnage principal a contracté une maladie très rare, qui ronge son corps à petit feu : son apparence est de plus en plus repoussante, aucun traitement ne peut la délivrer de cette agonie… Enfin, dans son roman autobiographique intitulé Et la lumière fut et datant de 1953, Jacques Lusseyra évoque sa cécité totale survenue lors d’un accident à l’école, à seulement l’âge huit ans…

De plus, notre enveloppe charnelle est soumise aux métamorphoses génétiques et au temps qui passe. C’est ce que décrit Erri De Luca dans son roman Les poissons ne ferment pas les yeux, écrit en 2013 : l’auteur raconte se transition de l’enfance à l’adolescence, avec les mutations physiques qui en découlent. Ce fut une période difficile pour lui, car il n’acceptait pas cette évolution corporelle. Aussi, dans l’essai Le syndrome de Diogène écrit en 2008, Régine Detambel élabore le diagnostic des différents dommages que le corps doit supporter lorsqu’il vieillit : surdité, perte d’appétit, de mémoire, troubles oculaires… Ces dégradations sont irréversibles et inévitables. Enfin, au XIXème siècle, Charles Baudelaire compare la vieillesse à une lente marche vers la mort dans son poème « Les petites vieilles ». Il compare de vieilles femmes à des êtres fantomatiques, à la gestuelle et à la motricité altérées : le corps se fragilise et se fane au fil du temps…

Ainsi, le corps en tant que tel est une sorte de coquille fragile que l’Homme ne peut maîtriser… Cependant, cette coquille abrite un élément abstrait qui fascine les humains depuis toujours : l’âme.

Le corps serait donc une entité renfermant l’âme : grâce à cet élément impalpable mais intimement présent, l’Homme a pris conscience de son propre corps naturel. Il existerait donc une dualité corps-esprit, dont la relation peut être sereine ou complexe selon la perception de chaque individu…

Étant donné que le corps est périssable et l'âme immortelle, un sentiment de dégoût voire de haine peut alors surgir vis-à-vis de sa propre enveloppe corporelle, que l’on considère comme un fardeau. Ce fût le cas de Platon, dans son dialogue philosophique Phédon datant de -400 av. JC : Platon condamne le corps, car il pense que ce dernier est à l’origine de tous les maux, de toutes les souffrances et de toutes les maladies, ce qui empêche l’Homme d’accéder à l’élévation spirituelle et intellectuelle. De même, dans le film « Mère Jeanne des anges » réalisé par Jerzy Kawalerowicz en 1961, l’histoire se déroule au XVIIème siècle dans un couvent, où la religion dominante est le christianisme : dans ce contexte, les plaisirs charnels sont bannis, l’âme doit être sauvée et purifiée car elle seule peut mener au Salut divin. Ici, la religion endoctrine un ensemble d’individus pour qui le corps est un lieu de pêchés et d’interdits. Enfin, dans le chef-d’œuvre cinématographique « Elephant Man » sorti en 1980, David Lynch met en scène le personnage John Merrick, dont l’apparence difforme et monstrueuse est une véritable source de souffrance et d’humiliation : bien qu’il soit un être doté de sentiments et d’intelligence, il subit le regard des autres, ce qui l’enfonce dans un profond mal-être et une désociabilisation…

A l’inverse, bien que le terme « corps » vienne du latin « corpus

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