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L'Abenaki, Jean-François de Saint-Lambert

Commentaire de texte : L'Abenaki, Jean-François de Saint-Lambert. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Avril 2020  •  Commentaire de texte  •  570 Mots (3 Pages)  •  4 265 Vues

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L’Abenaki, Saisons de Jean-François de Saint-Lambert, 1769.

Apparu au XVIIIème siècle, le conte philosophique est un genre littéraire qui permet à l’auteur de critiquer des aspects (mœurs, comportements, institutions religieuses…) de la société dans laquelle il vit à travers l’artifice d’un récit fictif. Ce dernier, à l’image de « L’Abenaki » issu du recueil Saisons de Jean-François de Saint-Lambert (paru en 1769) emploie l’argumentation indirecte : l’auteur avance « masqué », et expose ses propos à travers les actions et pensées d’un personnage de sa création. Ainsi, nous pouvons nous demander dans quelle mesure « L’Abenaki » constitue-t-il un apologue, c’est-à-dire un récit bref qui délivre un enseignement. Afin de répondre à cela, nous nous intéresserons dans un premier temps à la dimension narrative du conte, puis à sa portée didactique.

I-/ La dimension narrative.

  1. La délimitation d’un cadre spatio-temporel précis.

l.1 : « Pendant les guerres de l’Amérique » = part de réalisme.

Champ lexical de la guerre « ennemis » l.2 ; « barbarie » l.3 ; « hache » l.4 ; « mort » l.5 ; « massacrer » l.7

Champ lexical du paternalisme « le rassura » l.9 : « caresses » l.9 ; « douceur » l.10 ; « tendresse » l.27

  1. Les personnages.

Semblant de relation père-fils : « il en fit moins son esclave que son compagnon » l.10 ; « ils vivaient fort contents l’un de l’autre » l.11 = on partage l’intimité de la relation + création d’un sentiment d’attachement.

Hyperbole « il aimerait mieux perdre mille fois la vie » l.25 = attachement du jeune officier à sa nouvelle famille

« cependant » l.14 = rupture brutale, on comprend que l’Abenaki traîne un passé lourd.

II-/ La portée didactive.

  1. L’utilisation du discours persuasif.

L’auteur veut faire adhérer le lecteur à son point de vue.

Accumulation «  je t’ai sauvé la vie […] ennemi » l.20-21 + antithèse « tu ne savais rien, tu me dois tout » l.23 = ingratitude extrême que représenterait la trahison de l’officier ; vise à éveiller le sens moral du lecteur.

Champ lexical de la douleur et de la tristesse «  douleur » l.27 ; gémissements » l.32 ; larmes » l.13= amène le lecteur à se ranger du côté du vieillard et donc de l’auteur.

  1. Une figure allégorique.

Allégorie de la tolérance.

Surnom qui porte à croire que l’Abenaki vit selon des valeurs ethnocentristes, mais « et court se jeter entre le jeune Officier et les deux Barbares » l.7 = il sauve la vie de son ennemi.

Allégorique de l’altruisme.

« Pars, vas dans ton pays, afin que ton père ait encore du plaisir… » l.38-39= le vieillard connaît la douleur de perdre un enfant et ne veut pas l’infliger au père de l’Officier qu’il renvoie chez lui.

L’auteur délivre une leçon -> condamne l’égoïsme + invite le lecteur à faire preuve de respect, de tolérance, d’altruisme. Rappelle le relativisme culturel.

En conclusion, dans « L’Abenaki », Jean-François de Saint-Lambert contourne habilement la censure et réalise une critique implicite de la guerre. Par son récit et sa morale, ce texte constitue en effet un apologue. L’auteur effectue un raisonnement par déduction, et déploie tout au long du conte un jeu de contrastes qui mène à une finalité : une invitation à réfuter les comportements égocentriques et ethnocentristes.

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