Jean- Philippe Pierron « Le pain d’Homère et le fast-food »

Jean- Philippe PIERRON « Le pain d’Homère et le fast-food »

1. Quelles différences l’auteur fait-il entre la gastronomie et la nutrition ?

Nutrition : besoin primaire physiologique, Gastronomie : arts de la table, hédonisme, raffiné etc

Pain d’Homere : européen, antique, ancien, raffiné, noble. Fast-food : américain, rapide.

        Le texte soumis à notre analyse est intitulé « Le Pain d’Homère et le fast-food », et extrait des Études de Jean-Philippe Pierron parues en 2005. Dans ce texte, l’auteur propose une réflexion sur les fonctions et les codes du repas. Selon lui, il existe une différence entre la gastronomie et la nutrition.

        Tout d’abord, Jean-Philippe Pierron désigne la gastronomie comme une alliance du gaster et du nomos, et donc comme l’alliance du besoin physiologique de manger aux arts de la table, aux « manières ». Il y a l’acton de manger et le comment manger. Au-delà d’un simple besoin de satiété, la gastronomie est une expérience sociale, encadrée par des codes de conduite inscrits dans la tradition française : se tenir droit, ne pas parler la bouche pleine, ne pas toucher la nourriture avec ses mains. Ces manières permettent une expérience propice à la dégustation et à l’explosion des sens. La gastronomie vient donc stimuler la vue, l’odorat, le goût, le toucher (restreint par l’utilisation des couverts) et l’ouïe (discussions et bruits de cuisine). La gastronomie permet de plonger dans un univers poétique, héroïque et merveilleux tout en répondant à un besoin physiologique vital.

        Ainsi, si la gastronomie est décrite selon Jean-Philippe Pierron comme une expérience noble, divine et poétique, la nutrition elle, est vue comme un « impératif fonctionnel ». Il ne s’agit pas de créer une expérience culinaire codifiée autour des arts de la table, mais de répondre tout simplement au besoin de se nourrir. La nutrition, alliée à l’alimentation, se doivent être les plus efficaces possible pour répondre à la satiété de manière rapide. C’est une tendance contemporaine qui se détache des règles traditionnelles du repas, qui est née avec la société de consommation et le capitalisme. C’est parce que le rythme de vie s’accélère et que les sociétés sont perpétuellement en mouvement, que le repas s’écourte au point de n’être plus qu’un moment incontournable pour répondre à notre besoin le plus vital.

        En définitive, pour Jean-Philippe Pierron, la gastronomie et la nutrition se différencient et s’expliquent par un changement d’époque. La gastronomie répond au comment manger, à une culture humaine, tandis que la nutrition s’interroge sur le pourquoi manger, pour subvenir à une nature presque animale.

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