LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Huckleberry finn

Commentaire de texte : Huckleberry finn. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Mai 2021  •  Commentaire de texte  •  1 425 Mots (6 Pages)  •  374 Vues

Page 1 sur 6

Mark Twain, essayiste et romancier Américain, publie Les Aventures de Huckleberry Finn en 1884. L’œuvre est la suite immédiate de son précédant succès Les Aventures de Tom Sawyer paru en 1876, et bien que nous y retrouvions les mêmes personnages, Les Aventures de Huckleberry Finn se démarque pourtant, grâce à davantage de remise en cause du contexte historique et des normes sociales de l’Amérique du dix-neuvième siècle. Mark Twain nous livre un véritable roman de genre picaresque, narré à la première personne à travers la voix du personnage de Huck, jeune orphelin candide et vivant sans attaches, en quête d’identité. Sur les rives du fleuve Mississipi, en compagnie de Jim, esclave en fuite, il va vivre des aventures comiques et tragiques, en ayant pour quête de rejoindre le Nord où l’esclavage est aboli. Le lecteur est embarqué au fil de l’eau, découvre des personnages emblématiques, et assiste également à une critique d’une Amérique dévote et moralisatrice.

L’extrait étudié se situe au milieu du chapitre XV, et se termine un paragraphe avant sa fin ; il raconte la séparation des deux personnages naviguant en pleine nuit dans deux embarcations distinctes, à travers le brouillard, puis leurs retrouvailles particulièrement intrigantes. Au chapitre précédent se déroulait un dialogue confrontant leurs points de vue sur des sujets tels que la religion et le rapport à l’étranger, dans lequel nous avions pu découvrir un Jim particulièrement naïf face à un Huck qui partageait son savoir du haut de son jeune âge. Les répliques de l’esclave, prenant tout au pied de la lettre et s’emportant même, accordait au texte un ton comique, bien qu’il comporte également une réflexion sérieuse sur la différence et l’altérité. Ici, le récit connaît un dénouement ambivalent ; heureux grâce à des retrouvailles, et grave à cause d’une plaisanterie de Huck à Jim, qui provoque une dispute.

À travers ce passage, Mark Twain induit une réflexion sur le rapport à l’autre et marque un grand tournant dans la relation des deux personnages. Nous analyserons les modalités de la transfiguration de la relation entre Huck et Jim, en étudiant à quel point les éléments naturels correspondent à l’intériorité du personnage de Huck, puis en examinant le langage des personnages, comme élément clef.

  1. La dominance de la nature dans le texte et sa symbolique
  1. Une nature abondante 

Dans le texte, on retrouve un lexique abondant appartenant à la nature ; se côtoient tout à tour « le fleuve », « les javeaux », « l’île », « les roseaux », mais aussi les éléments tels que « l’eau », « le brouillard », « le vent », « la lumière des étoiles », ainsi que le « feu » (l.20). Ce foisonnement naturel et incarne la liberté ; en effet, les deux personnages connaissent peu le monde intérieur. La nature les a réunis lorsqu’ils se sont rencontrés ; elle fait donc partie intégrante de l’œuvre. C’est finalement le fleuve qui les protège, qui leur fait vivre des aventures, qui façonne leur expérience. La nature les a aussi séparés dans cet épisode de brouillard, elle catalyse donc les émotions de Huck. La nature est au cœur de cet extrait et est présente au même titre qu’un troisième personnage.

  1. La symbolique du parcours initiatique

Tout au long du chapitre, Huck est confronté à une nature hostile, aux nombreux obstacles. Le brouillard, très présente dans le texte, est résolument problématique, car c’est lui qui l’empêche de voir la rive et le maintien dans la solitude et l’abandon. Huck, d’habitude téméraire, se retrouve en proie à une grande peur et à un profond sentiment de solitude ; il narre au lecteur son récit au présent, ce qui lui donne un ton haletant et urgent. Grâce au brouillard, cette nature hostile et changeante ne symbolise-t-elle pas ce même obstacle de passage de l’enfance à l’adolescence, parcours jalonné de questionnements intérieurs ? Lorsqu’il atteint enfin le radeau, il s’opère un sauvetage symbolique. Ici, la nature incarne non seulement le récit picaresque, mais symbolise également le récit initiatique.

  1. La force des dialogues entre les personnages
  1. Le ton de Huck : argot et insolence

L’extrait comporte plusieurs indications du langage familier utilisé par le protagoniste. En effet Mark Twain a fait de Huck un personnage très charismatique, caractérisé par une vie sociale difficile, un enfant qui n’a pas reçu d’éducation. Nous pouvons remarquer que Huck n’utilise quasiment jamais la négation, c’est le cas dans « Pourquoi tu m’as pas réveillé ? » (l.45) ou encore « T’aurais pas bu un peu ? » (l.50). Cette voix juvénile qui nous conte le récit à la première personne, faite de fautes de syntaxes et d’incorrections, donne véritablement un ton réalise à toute l’œuvre.

...

Télécharger au format  txt (8.9 Kb)   pdf (98 Kb)   docx (11.5 Kb)  
Voir 5 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com