Fiche Lecture la citoyenneté européenne

Noura Coulibaly

La citoyenneté Européenne

La citoyenneté de par définition est le fait pour un individu, pour une famille ou pour un groupe, d'être reconnu officiellement comme citoyen, c'est-à-dire membre d'une ville ayant le statut de cité, ou plus généralement d'un État.

Introduite par le traité de Maastricht en 1992, la citoyenneté européenne ne vient pas remplacer la citoyenneté nationale, mais la compléter en accordant de nouveaux droits à toute personne ayant la nationalité d’un État membre de l’Union. Ainsi, tout citoyen d’un pays membre de l’Union Européenne est automatiquement citoyen européen d’après l’article 9 du traité de Maastricht. Seulement, si elle a longtemps illustré l’accès à de nouveaux droits et libertés, cette citoyenneté est de plus en plus vivement critiquée, voire remise en question par les courants nationalistes et populistes au sein-même de l’UE surtout parce que cette une citoyenneté dite « de superposition »  n’est pas ouverte aux résidents extra-communautaires, les individus n’y accèdant qu’au travers de l’État dont ils sont les ressortissants.

Singularité mondiale, la citoyenneté européenne donne accès à des droits spécifiques issus de l’article 20 du traité de fonctionnement de l’UE : le droit de circuler, séjourner, travailler et étudier sur le territoire d’autres pays membres. Elle octroie également des droits politiques : les droits de vote, d’éligibilité et de pétition devant le Parlement européen. De surcroît, tout citoyen européen peut s’adresser à un médiateur européen en cas de mauvaise administration européenne. Enfin, depuis le traité de Lisbonne de 2007, tout citoyen européen possède un droit d’initiative citoyenne ou populaire. En d’autres termes, un ensemble d’un million de citoyens européens minimum peut inviter la Commission européenne à se prononcer sur une question précise.

Cette citoyenneté se retrouve aussi autour de symboles communs, comme son drapeau ou sa monnaie commune. Elle s’illustre notamment dans le programme d’échange « Erasmus ». Elle se base de plus sur une histoire commune et des règlements harmonisés afin de créer une cohérence sensée permettre aux individus d’intégrer l’idée que les peuples européens ont de nombreux points communs et doivent donc se rapprocher.

L’ensemble de ces droits est protégé par le Charte des droits fondamentaux ratifiée en 2000 et à l’étranger par l’ambassade d’un autre État membre de l’UE, si l’État d’origine n’est pas représenté. Désormais, les défis de la citoyenneté européenne s’illustrent par un besoin de renforcer les droits des citoyens, de mieux les informer sur ces droits et enfin par la nécessité grandissante de consolider les liens entre les citoyens européens, condition d’une Union Européenne viable. En effet, selon Catherine Lalumière, « l’éducation à la citoyenneté européenne est une nécessité absolue [dans le contexte actuel] » pour lutter contre « les populismes et les réflexes hyper nationalistes ». La tendance des nouveaux populistes et nationalistes européens à reléguer la citoyenneté européenne à une fioriture caduque voire pis, à un frein à la prospérité nationale doit donc être combattue politiquement et culturellement au risque de l’effondrement progressif de l’UE.

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