Faut rendre le mort à la mort

"Faut rendre le mort à la mort"

Il fait nuit, tout est obscur dans la maison sauf ma chambre parce que j'avais allumé la lampe . Ça paraît bête mais pour moi qui suis blottie dans mon lit, c'est une fuite de la sécurité vers un tumulte de questions et d’hypothèses. Là, devant moi se dresse la vérité, mais est ce vraiment la vérité? Qui sait peut être que c'est juste une vérité à laquelle je crois et qui n'est réelle que dans ma cervelle.je me perds pourtant je suis certaine que j'ai raison et que c'est la bonne voie et la voix qui résonne dans ma tête m'indique que je n'ai pas encore perdu la raison. Une idée me vint en cette nuit, je m'allongeai dans mon lit et je regardai le crépuscule qui annonçait gaiement la naissance d'un nouveau espoir et l’éclosion d'un soleil novice.je ne fermai pas les yeux, je n'avais ni froid ni chaud, je n'avais ni peur ni quiétude. Tant de pensées débattent mon cerveau et moi je me sens fatiguée de plus en plus fatiguée pourtant je continue à fléchir parce que peut être je ne suis pas la morte. Alors, qui est le mort? Qui est cet autre qui sème partout le désastre, là où il va? On m’est dit qu’il fallait rendre le mort à la mort pour que la calamité cesse, je l'aurais bien aimé mais comment identifierai-je ce mort qui vit entre nous puisque lui même ne le sait pas? Il n'a ni âme ni mémoire, il ignore qu'il est le plus qui détruit ce monde. Mais si un mort s'est ressuscité, alors peut être qu’il en a d'autres qui ont vivifié de nouveau.

Une chaleur froide s'empare de tout mon corps, je ne frissonne pas, je continue de contempler le ciel qui délaisse sa longue robe noire pour se vêtir de cette aube au front d'argent claire flamboyante et candide.je continue de penser à la veille, à tout ce que j’ai vécu, à tout ce dont j’ai songé.et si on rendait le mort, est ce que cela changerait l’enfer de l’humanité en paradis ? Alors, on devrait rendre le juste à la justice, le bon à la bonté, l’optimiste à l’optimisme… il fallait rendre chacun et chaque chose à sa place d’origine, à son berceau. Mais attendez, si l’on rendait chacun à sa place naturelle alors on aura en l’occurrence un roi au règne, et un soldat à la guerre ? La guerre n’est ce pas le mal ? S’il y a un roi et un soldat il y aura bien évidemment un pouvoir et une soumission, un fort et un faible, il y aura de l’injustice.si on doit rendre chacun à sa place, le voyou serait rendu dans une cellule, le méchant sera abandonné à sa méchanceté, le malade sacrifié à sa maladie, et tout ceci renvoie à la cruauté de la vie et à la lâcheté de l’Homme. Il est acceptable de rendre le bien au bien, on peut se vanter d’avoir effectué un bienfait à l’humanité, mais on oublie souvent que la place adéquate à une personne ou une chose n’est pas toujours la bonne. Voyez-vous, l’Homme est un être humain, qui pèche et qui faute alors pourquoi faut-il le juger suivant une période de sa vie ? Pourquoi le détruire par des préjugés liés au passé et au présent ? Au lieu de changer les choses, les gens les bénissent ou les maudissent. Je fais partie de ces gens, et ça me martyrise.

Je sombre au fonds de cet abîme, j’attends une main qui se tendra vers moi pour me retirer de ce gouffre, toutefois je ne tends pas ma main. Je veux comprendre, comprendre ce qui se cache entre les lignes, entre la vérité et le mensonge.

Comment m’assurer que la vie n’est justement pas un rêve ? Un rêve dans lequel on rencontre la vie et la mort, le bonheur et le malheur, la fierté et le remord ? Des termes qu’un Homme X ou Z a créé un de ces jours par manque d’occupation.  Je vis, je le sais mais est ce la vie que je désire si c’était réellement un rêve j aurais pu créer le monde que je désire le monde que je veux mon monde ma vie mais ce n’est pas le cas puisque la vie n’est pas un rêve.

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