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Ecriture d'invention

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Par   •  28 Janvier 2017  •  Dissertation  •  1 398 Mots (6 Pages)  •  602 Vues

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Paris, le 23 juin 1913

Cher George Duhamel,

Je me suis attardé hier soir sur votre article concernant mon recueil Alcools et me permet ainsi de répondre à ces reproches. Je trouve cela très osé de votre part de porter autant de critiques en ma personne. Vous vous permettez de dénigrer mon œuvre alors que vous n’avez absolument pas compris mes valeurs et mes motivations. Je ne tiens pas à vous offenser mais il m’est très à cœur de vous répondre.

D’abord, vous me reprochez le non-respect des différentes règles de la poésie. Cependant, pour moi la poésie n’a ni code ni règles.

Comme premier exemple, vous critiquez l’absence de ponctuation dans mes poèmes, à commencer par le manque de virgule. Alors que ce procédé est, pour moi, un moyen de créer un nouveau langage visuel car il engendre une accumulation et une simultanéité d’évènements. Cette idée m’est venue de mon cher ami Picasso, peintre cubiste. Ce mouvement m’a ainsi permis de lier mes œuvres à un courant qui m’est familier et m’inspire. Le poème « Zone », par exemple démontre que l’absence de virgule permet de créer un mouvement dans le poème. Ainsi, le lecteur s’évade et s’imagine une scène qui lui est  précisément décrite. Par ailleurs, ce procédé permet de rendre le lecteur plus sensible aux effets de rythmes, de sonorités, de construction et du sens des vers. Pour finir, les pauses dans la lecture ne sont pas créées  grâce à la ponctuation mais par des vers frappants et intrigants que vous avez vous-même qualifiés de « précieux cristal ». Le lecteur a alors la possibilité de faire une pause dans sa lecture là ou l’envie lui prend.

D’autre part, vous vous permettez de qualifier mes œuvres  en  « images manquées » pourtant mon idée est  de créer des univers divers et variés à travers plusieurs poèmes. Selon vous, la bonne poésie se définit grâce à des analogies surprenantes qui ne semblent pas, au premier abord, avoir lieu d’être. Cette idée que vous comparez habilement en un fil reliant ces deux objets, n’a pas à se rompre. En effet, j’utilise dans mes poèmes «les mots en liberté». Ainsi, les mots sont utilisés dans le but de simuler l’imaginaire du lecteur et de lui révéler un nouvel univers. Ce principe engendre évidement différentes images pour chacun. Tel est la poésie, le poète écrit avec ses pensées ses sources et sa science afin de faire passer un message qui sera différemment interprété selon le vécu de chaque lecteur. Chacun se créer son univers qui lui permet d’apprécier le poème. Dans le poème « Les sapins », je fais une analogie entre la pointe des sapins et celle d’un chapeau avec « les sapins en bonnets pointu ». Il pourrait vous semblez ces deux images trop éloignés cependant mon but dans ce poème est de montrer la force de la poésie pour transposer un paysage commun en un nouveau monde imaginaire.

A mon avis, la poésie n’a pas de forme formelle : c’est un art du langage que chaque poète peut développer pour sublimer le pouvoir des mots. Pour cette raison, j’encourage la modernisation de la poésie et j’ose, dans ce recueil, n’utiliser ni ponctuation ni construction de strophe ou de vers particuliers. Il faut savoir prendre des risques pour défendre son point de vue et le partager, tel est la base d’un poète. Il n’y a pas de poème qui ne respecte pas les «normes» ou qui s’y opposent comme vous le prétendez mais des poèmes novateurs ouvrant une nouvelle vision de la poésie et du monde qui nous entoure. Chaque poème a effectivement des ressemblances poétiques : ils peuvent avoir une construction de vers, des sonorités ou encore des procédés similaires. Cependant chaque poète modifie ces conventions afin de personnaliser son œuvre et de se différencier des autres poètes.

        Vous osez juger de mon manque d’implication sentimentale dans mes poèmes. Je me permets de vous dire que vous n’avez pas les compétences pour l’évaluer.

En effet, tous mes poèmes sont le fruit d’un sentiment  d’errance sentimentale,  de solitude et  beaucoup de mélancolie. Dans « Le pont Mirabeau », j’évoque des sentiments personnels, parle de souvenirs tristes et doux que me suggère la nature et éveille en moi le temps et l’amour qui fuit. Ces sentiments douloureux m’aspirent des analogies entre l’amour et la nature comme pour le vers « L’amour s’en va comme cette eau courante ». Je souffre de ne pas être aimé et je pense que cela se ressent dans mes poèmes. Dans ce poème, je répète « je demeure » car la mélancolie d’un  amour malheureux me ronge.

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