Dossier d'actualité : un vert chez les bleus

Table des matières

Introduction 1

Le contexte du phénomène d’actualité 2

Les causes du phénomène 3

Les protagonistes 5

Les enjeux des protagonistes 6

Les stratégies des protagonistes 9

Conséquences des stratégies 11

Conclusion 14

Références 16

Annexe 17

Introduction

Ce travail porte sur l’analyse d’un phénomène d’actualité lié à la problématique du changement. Plus précisément, il porte sur la nomination de Martin Prud’homme comme directeur du SPVM, le temps d’apporter les changements nécessaires à l’organisation. En effet, le nouveau directeur devra apporter des changements au niveau opérationnel, au niveau administratif et possiblement au niveau stratégique. La réforme qu’entamera M. Prud’homme aura des impacts considérables sur les activités de l’organisation puisqu’elle touchera principalement la dynamique interne du SPVM.

Malheureusement, étant donné la récence du phénomène, la nature des changements opérationnels n’est pas bien connue pour le moment. Toutefois, il reste incontestable que la nomination d’un Vert pour diriger les Bleus est, en soi, un changement important. En agissant de la sorte, le gouvernement initie une série de changements, d’envergure plus ou moins importante, mais qui, collectivement, seront historiques.

L’analyse du phénomène d’actualité sera divisée en plusieurs parties dont le contexte du phénomène, les causes, les protagonistes concernés, les enjeux de ces protagonistes, leurs stratégies ainsi que leurs conséquences.

Le contexte du phénomène d’actualité

Suite à une enquête réalisée par l’équipe de l’émission JE, diffusée en février dernier, une tempête médiatique s’abat sur le SPVM et, plus directement, sur la Division des affaires internes (Houde-Roy & Daoust-Braun, 2017). Cette division a pour mission d’appliquer le Règlement sur la discipline interne des policiers, d’effectuer les enquêtes concernant toute allégation d’infraction ou d’acte criminel impliquant le personnel du Service et d’assurer le suivi des plaintes logées envers les policiers (SPVM, 2004).

Ces révélations, mises de l’avant par l’équipe de JE, auront de grandes conséquences sur le Service de police de la Ville de Montréal. D’une part, les enquêtes de la Division des affaires internes seront confiées à la Sûreté du Québec ainsi qu’à quatre autres corps policiers (Houde-Roy, 2017a). D’autre part, le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, nomme le Juge Michel Bouchard comme responsable de l’enquête administrative (Houde-Roy & Daoust-Braun, 2017).

Dans l’intervalle, Philippe Pichet, directeur du SPVM, présente en avril un plan en 38 points pour changer la culture du service de police suite aux allégations de fabrication de preuve (Corriveau & Rousseau, 2017). Ce changement de culture, proposé par M. Pichet aurait nécessité entre cinq et dix ans (Corriveau & Rousseau, 2017).

Selon Houde-Roy et Daoust-Braun (2017), lors de l’enquête, M. Bouchard rencontre près d’une quarantaine de personnes avant de déposer son rapport au ministre de la Sécurité publique le 30 novembre 2017 (Bouchard, 2017) et de le rendre public au début du mois de décembre.

Le rapport de Bouchard (2017) fait état d’un climat de tension et de suspicion (Houde-Roy, 2017b; Houde-Roy & Daoust-Braun, 2017; Radio-Canada, 2017) qui menace le bon fonctionnement du SPVM (Corriveau & Rousseau, 2017; Houde-Roy, 2017a), de guerres de clans (Corriveau & Rousseau, 2017; TVA, 2017), d’informations délibérément soustraites (Corriveau & Rousseau, 2017; Houde-Roy, 2017a; Houde-Roy, 2017b; Radio-Canada, 2017), d’enquêtes bâclées (Corriveau & Rousseau, 2017; Houde-Roy, 2017a; Houde-Roy, 2017b; Radio-Canada, 2017), de traitement préférentiel (Corriveau & Rousseau, 2017; Houde-Roy, 2017b; Radio-Canada, 2017), et bien plus encore.

En bref, le contenu du rapport amène le ministre à suspendre le directeur du SPVM Philippe Pichet, qui, selon M. Bouchard, serait incapable de remédier aux lacunes observées (Corriveau & Rousseau, 2017).

Sélectionné par le ministre Coiteux, le directeur général de la SQ, Martin Prud’homme, « troquera son uniforme kaki pour porter le traditionnel bleu du SPVM » (Houde-Roy, 2017b, p. 1) dans le but de restructurer la Division des affaires internes du SPVM (Houde-Roy, 2017a). Il assumera, par le fait même, les fonctions d’administrateur temporaire et de directeur par intérim du SPVM (Radio-Canada, 2017).

M. Prud’homme est identifié par le ministre de la Sécurité publique comme étant le candidat idéal puisqu’il possède le leadership nécessaire aux changements et qu’il a déjà procédé à une réorganisation importante de la SQ (Houde-Roy, 2017b).

Les causes du phénomène

Selon la théorie de l’écologie des populations , les organisations sont le résultat des contraintes de l’environnement dans lequel elles évoluent. L’environnement d’une organisation est défini par Bédard, Ebrahimi et Saives (2011) comme étant « l’ensemble des faits (différences culturelles, niveau de scolarité, etc.), des dispositions (lois et règlements) et des conditions (climat écologique, avancées technologiques, etc.) et des acteurs (clients, fournisseurs, investisseurs, main d’œuvre, etc.), réels ou perçus, pouvant toucher directement ou indirectement les activités » (p. 110) de celle-ci.

Cette définition met en lumière les différentes variations qui se sont produites à même l’environnement du SPVM et permet d’en arriver à la conclusion que l’ensemble des mutations de l’environnement est responsable du phénomène d’actualité observé.

Bien que cette théorie reconnaisse l’importance des fluctuations (politiques, économiques, sociales et légales) dans l’environnement du SPVM, elle ne permet pas d’identifier avec précision les causes à l’origine des différents événements qui se sont succédé et qui ont conduit à la nomination

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