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Croissance démographique et enjeux futurs

Synthèse : Croissance démographique et enjeux futurs. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Septembre 2020  •  Synthèse  •  2 988 Mots (12 Pages)  •  405 Vues

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vec la crise sanitaire inédite que le monde traverse actuellement, des questions se posent : Doit-on continuer sur le chemin de la surconsommation ? Quel est l'avenir de notre écosystème ? Comment faire face à la croissance démographique ? 

Toutes ces questions ont fait l'objet d'un cri d'alerte porté par 15 000 scientifiques dans la revue Bioscience le 13 novembre 2017. Dans une situation où plus que jamais la question de la croissance démographique est au cœur des préoccupations, il semble intéressant d'y revenir pour en comprendre les mécanismes et les enjeux.

  • 15 000 scientifiques, le même cri d'alerte !

«Les êtres humains et le monde naturel sont sur une trajectoire de collision». Cette première alerte était déjà partagée par 1 700 chercheurs à l'issue du sommet de la Terre à Rio en 1992. Mais face à l'inaction du monde et des dirigeants, 15 000 scientifiques en 2017 nous alertent pour la deuxième fois sur le sort de notre planète dans la revue Bio Science. Cet appel se fonde sur l'analyse de neuf indicateurs mondiaux, dont l'évolution est suivie depuis 1960 jusqu'à 2016. Parmi ces indicateurs « passés à l'écarlate » se trouve celui de la croissance démographique. En effet, démographie et  environne-ment sont indissociables. Ainsi, les  démographes nous parlent de croissance démographique, de projections mondiales des Nations  unies, et attirent notre attention sur une croissance trop forte de la population. [pic 2]


Mais que doit-on en retenir ? Quels sont les chiffres ? Leurs fiabilités ? Quels enjeux cela soulève-t-il ? Autant de questions auxquelles nous allons tenter de répondre.

  • Projections des Nations unies

Les chiffres sur lesquels s'appuient les démographes sont issus de cequ'on appelle des « projections». Il faut, tout d'abord, bien comprendre ce que signifie cette notion. Une projection est à différencier d'une prévision. En effet, une prévision constitue un objectif à court terme sur 5 ans par exemple. En revanche une projection en démographie est un exercice de simulation sur la base d'hypothèses démographiques sur une longue durée. Son résultat est donc une estimation chiffrée de données futures. A partir des années cinquante, la Division de la population des Nations unies propose des estimations et des projections démographiques concernant la population mondiale. L’ONU depuis 1978 publie un «état» de la population mondiale, dont les données sont particulièrement précieuses pour envisager les enjeux économiques, géopolitiques, environnementales, et migratoires dans notre avenir. Les scientifiques de l'article Bioscience s'appuient donc sur ces données pour nous alerter des dangers de la croissance démographique. Mais alors, quelles sont ces données et que nous apprennent t-elles ?

  • Tendances démographiques actuelles et différents scénarios

L

es démographes de l'article Bioscience relatent des chiffres qui doivent nous interroger ; cependant, il est intéressant d'aller un peu plus loin que ces chiffres. En effet, comprendre la méthode par laquelle ils sont élaborés nous permettrait d'en envisager les éventuelles imprécisions. Alors comment obtient-on ces chiffres ?

À partir des années 60, un progrès important à consister à utiliser la méthode dite des «intérêts composés». Comme l'explique Henri Lendron dans son article « Population mondiale : vers une explosion ou une implosion ?», cette méthode consiste à appliquer à l'évolution d'une population les trois facteurs qui se révèlent être déterminant dans l'évolution de la population mondiale : les tendances de mortalité, fécondité et migrations. En effet, une des clés des projections de populations se situe dans le niveau de fécondité. La composante biologique de la fécondité est la capacité d’une femme à tomber enceinte et à mettre au monde un enfant vivant : c’est ce qu’on appelle également la fertilité. Tout au long de sa vie, une femme peut avoir entre 13 et 17 enfants, en l’absence d’autres facteurs. La capacité biologique d’avoir des enfants d’une société à une autre, peut donc se révéler être différente.


 En effet, la fécondité est tributaire d’autres facteurs de santé, tels que la nutrition et la morbidité. Le nombre d’enfants qu’aura une femme dépendra non seulement de sa fertilité mais également de facteurs sociaux qui influencent le début de la procréation, l’espacement entre les naissances et l’arrêt de la procréation. Par exemple, les familles dans les pays les plus pauvres ont statistiquement plus d'enfants que dans les plus riches (pays du Nord). On comprend dès lors que dans le cadre d'une projection, il faudra faire des choix pour ces tendances, puisque celles-ci sont dépendantes d'autres facteurs. Il en est donc de même pour la mortalité qui peut être liée à l'évolution plus ou moins prévue des progrès en matière de santé. Dès lors, les projections de population envisagent divers scénarios.

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La révision des Nations unies de 2017 concernant l'évolution de la population envisage en effet plusieurs scénarios. Tout d'abord «l'hypothèse centrale» pour laquelle la population mondiale devrait augmenter de deux milliards d'ici 2050, passant de 7,7 milliards en 2019 à 9,7 en 2050, pour atteindre un maximum de 10,9 milliards peu après 2100. Comme nous pouvons le voir sur notre graphique, les Nations unies proposent plusieurs variantes de ces hypothèses. Rappelons nous qu'une des clés de la projection réside dans la fécondité qui peut se révéler être incertaine. Les experts vont donc faire fluctuer la variable fécondité de façon arbitraire, en abaissant celle-ci de 0,5 enfant par femme par rapport à l'hypothèse centrale, ou en l'augmentant de 0,5 enfant, obtenant ainsi les hypothè-ses  «haute»  et «basse» de la projection. L'hypothèse « haute » prévoit 10,6 milliards pour 2050, ainsi que 17,6 pour 2100. L'hypothèse « basse » quand à elle prévoit 8,9 milliards en 2050 et 15,6 pour 2100. Nous avons désormais une lecture plus juste des projections démographiques prévues par les Nations unies. Mais ces hypothèses sont-elles fiables ?

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