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Copie de la Cène

Commentaire de texte : Copie de la Cène. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Novembre 2013  •  Commentaire de texte  •  1 082 Mots (5 Pages)  •  862 Vues

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notre Léonard est rangé sans conteste, et considéré comme le plus ancien) portèrent la peinture, dans chacune de ses parties, au point de la perfection. On apprit à mieux voir et à mieux juger, et désormais la demande de copies d’excellents ouvrages ne fut pas difficile à satisfaire, surtout dans les écoles où se pressaient beaucoup d’élèves, et où les ouvrages du maître étaient très-recherchés. Toutefois les demandes se bornèrent dans ce temps-là aux petits ouvrages, qu’on peut aisément comparer avec l’original et apprécier. Quant aux grands travaux, il en fut tout autrement, alors comme plus tard, parce que l’original ne se peut confronter avec la copie : aussi ces commandes sont-elles rares. L’art et les amateurs se contentèrent donc d’imitations en petit, où on laissait au copiste beaucoup de liberté, et les suites de cet arbitraire se montrèrent outre mesure dans le peu de cas où l’on demanda des copies en grand, qui étaient presque toujours des copies de copies, et même faites d’après des copies réduites, exécutées loin de l’original, souvent d’après de simples dessins ou peut-être même de mémoire. Alors se multiplièrent, les peintres à la douzaine, qui travaillaient à vil prix. On faisait parade de peinture ; le goût déclina ; les copies furent toujours plus nombreuses ; elles obscurcissaient les murs des antichambres et des escaliers ; des commençants faméliques vivaient d’un chétif salaire, en reproduisant sur toute échelle les ouvrages les plus importants ; beaucoup de peintres passaient même toute leur vie à copier. Cependant on voyait encore dans chaque copie quelque divergence, qu’il faut attribuer au caprice de l’amateur ou du peintre, et peut-être à la prétention de se montrer original.

Ajoutons encore la demande de tapisseries, où la peinture ne semblait dignement enrichie que par l’or, et où l’on tenait pour maigres et misérables les plus admirables tableaux, parce qu’ils étaient sérieux et simples. C’est pourquoi le copiste ajoutait dans le fond des fabriques et des paysages, des ornements aux habits, des rayons d’or ou des couronnes autour des têtes, puis des enfants, des animaux de formes bizarres, des chimères, des grotesques et d’autres folies. Souvent aussi le cas se présentait, qu’un artiste, qui se croyait inventeur, recevait d’un amateur, qui ne savait pas estimer son talent, la commission de copier un ouvrage étranger, et, le faisant avec répugnance, voulait aussi par-ci par-là se montrer original, et changeait ou ajoutait selon les inspirations de sa science et peut-être aussi de sa vanité. Ces changements étaient aussi demandés quelquefois par le temps et le lieu. On se servait de telle on telle figure pour un but tout différent de celui auquel le premier auteur l’avait destinée. Les peintures profanes étaient transformées en peintures sacrées avec quelques garnitures ; des dieux et des héros païens devaient se résigner à être des évangélistes et des martyrs. Souvent aussi l’artiste, après avoir copié dans un tableau célèbre quelque figure pour s’exercer et s’instruire, y ajoutait quelque chose de son invention pour en faire un tableau de vente. Enfin, on peut aussi attribuer en partie à l’invention et à l’abus de la gravure la décadence de l’art, parce que la gravure offrit en foule aux peintres médiocres des inventions étrangères, en sorte que personne n’étudia plus, et que la peinture finit par tomber au point d’être confondue avec les travaux mécaniques.

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