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Poème, dissertation

Dissertation : Poème, dissertation. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Mai 2013  •  Dissertation  •  3 073 Mots (13 Pages)  •  1 273 Vues

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lignes du poème avec des "poings", mains fermées par la colère dans ses poches. La première strophe est toute en mouvements rapides, il s'en va, il va. Ces deux verbes traduisent la multitude et la longueur de ses déplacements. Dans la seconde strophe "ma course" ajoute à son déplacement l'absence de motivation, de buts apparents. On peut penser qu'il poursuit plusieurs routes ne sachant laquelle est la bonne, il est perdu et s'asseoit souvent au bord des routes pour faire en quelque sorte un cap. Son univers habituel, la campagne monotone est relayé par la présence de l'imparfait temps de la répétition ou de l'habitude "je m'en allais", "j'égrenais", "je les écoutais", "je sentais". Ajouté à son errance, son aspect physique l'apparente également à un vagabond, son pantalon est troué, il dort à la belle étoile en contemplant le ciel, immense horizon qui s'offre à lui et est synonyme de liberté. En s'assimilant à un pauvre orphelin il redevient l'enfant effaré regardant le boulanger par le soupirail. Il reprend l'image du petit Poucet perdu dans la forêt mais ses repères ne sont pas des petits cailloux mais les étoiles dans le ciel. Ce ciel le nourrit, la grande ourse lui rappelle une auberge. Cette marche sans destination précise est probablement le souvenir de sa fugue de 1870 qui l'a conduit de Charleville ou il est né à Bruxelles puis à Douai. Le titre "La Bohème" pourrait faire allusion à la vie insouciante et libre des artistes, il n'en est rien, sa bohème à lui c'est une errance dans la nature, s'opposant ainsi à la sédentarité urbaine des artistes parisiens. Que va donc chercher Rimbaud dans cette communion avec la nature ? Une nourriture spirituelle dans laquelle le narrateur va puiser sa force. Car la nature est bienveillante, elle pourvoit aux nourritures terrestres avec la grande ourse qui ressemble à une auberge, alors pourquoi ne pas y ajouter les nourritures spirituelles. La nature a une autre fonction maternelle, cette fois qui n'est pas sans déplaire à notre petit orphelin. Mais il la veut toute pour lui, pour cela il va multiplier les possessifs et les pronoms personnels. On notera 8 fois "je" et 8 fois l'adjectif possessif mon, ma ou mes. "Mes étoiles", "Mon auberge", "mes souliers" sont comme une accaparation, une filiation avec sa nouvelle mère, la nature . Son rapport avec la nature, est purement .

A la recherche d'une muse poétique

A la manière des romantiques, Rimbaud cherche son inspiration dans la nature mais pas dans une nature violente de tempêtes ou d'ouragans, non, dans la simple campagne que chacun peut observer. Il s'arrête au bord de la route pour observer et il égrène ainsi les rimes. Il court les chemins dans un état de pauvreté, comme dans une épreuve initiatique. Alors les "lacets" de ses souliers deviennent les cordes de sa lyre, c'est la citrouille des contes de fées qui deviennent des carrosses. Rimbaud s'il choisit les limites étroites du sonnet pour donner forme à ses idées prend quelques libertés dans les rimes des deux quatrains qui ne sont pas identiques et surtout le dernier vers qui généralement constitue le point d'orgue, la morale est ici une phrase qui ne veut absolument rien dire. Si Rimbaud s'affranchit des règles du sonnet, il joue aussi sur les alexandrins, les désarticule, s'ingénieà en briser la régularité, s'amuse à le couper au delà de l'hémistiche. Toutes ces inégalités conviennent à sa fantaisie, image de sa liberté sans but au hasard de ses chemins de campagne. Il tend à rapprocher le débit du poème régulier et bien scandéà celui de la prose plus continue et qu'il annonce ici. Rimbaud donne l'impression de s'amuser avec les mots qu'il mélange habilement dans une sorte de frou-frou, mélangeant le vocabulaire familier "paletot, trou, souliers" à des des termes plus savants "rosée, lyre" qui culmine dans le dernier vers "de mes souliers blessés, un pied contre mon cœur".

Conclusion

"Ma Bohème" placé en conclusion du cahier de Douai illustre le programme poétique de l'auteur. Il ébauche ici en très peu de mots toute la thématique de l'homme aux semelles de vent, du poète vagabond ou du "clochard céleste", celle du voyage, de la révolte, de la pauvreté, de l'enfance, de la nature. En adolescent rebelle il veut tordre le cou aux vieilles règles de la poésie, briser le rythme de l'alexandrin et pousser la poésie aux limites de la prose. C'est assurément un manifeste pour une poésie nouvelle faite de mélanges d'élans lyriques et d'auto-dérision, de parodie, une poésie iconoclaste.

Plan de commentaire composé

Introduction

Le poème " Charleroi " emprunte son titre au nom d'une ville belge, située dans une région minière et industrielle. Parmi les champs et les usines, un train emmenant Verlaine et Rimbaud roule à toute allure. Au rythme haletant de sa course le poème se présente comme une succession rapide et discontinue d'impressions jetées à la face du voyageur. Dans ce chaos de sensations brutales et d'impressions fulgurantes le voyageur éprouve une sorte de vertige enivrant. Mais les intervalles du fracas laisse toutefois le temps au lecteur d'une transfiguration métaphorique et fantastique qui lui permet d'unir son âme au paysage.

I- Une ivresse de sensations brutales

Le texte est constitué d'un ensemble de sensation que l'absence du narrateur rend encore plus brutale. Les sensations visuelles reposent d'abord sur deux couleurs contrastées et franches : le noir de l'herbe et le rouge des forges. C'est donc une scène de nuit, sans repères, un univers angoissant dont la lueur de la lune, si chère à Verlaine, est absente. La violence de la couleur rouge s'oppose aux habituelles demi-teintes du poète. Les sensations sont soudaines et brusques, le buisson qui " gifle l'œil" se comprend comme une marche dans une nature hostile ou comme une vision rapide, sans accommodation, du buisson, qui frappe l'œil. Les sensations auditives sont elles aussi particulièrement agressives, brusques et violentes, " des gares tonnent " et " l'avoine siffle ". Les bruits de l'industrie qui émanent des usines sont violents, on entend le " cris des métaux " dans les forges. Des bruissements lugubres se font entendre

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